NANCY (54) : cimetière de Préville
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Inauguré en 1842 en place d’un château et d’un parc de Préville dont il prit le nom ; contiguë d’un cimetière israélite qui avait ouvert deux ans plus tôt, le cimetière de Préville remplaça les divers cimetières paroissiaux qui existaient jusqu’alors. Il est le cimetière patrimonial de Nancy même s’il n’est pas le plus grand (c’est le cas du cimetière du Sud, qui possède également de belles richesses). Bien qu’à taille humaine, il est long à visiter car la densité de personnalités y est forte, parmi lesquels un grand nombre d’artistes - peintres, verriers, architectes- de l’École de Nancy reposent, ce qui en fait un lieu incontournable pour les passionnés d’Art Nouveau. Précisions néanmoins que ceux qui s’attendront à une exubérance de chapelles Art nouveau seront déçus : la plupart des sépultures sont simples, voire humbles, même si elles abritent les dépouilles d’artistes extraordinaires.
Curiosités
Dans le haut du cimetière on trouve un cimetière allemand de la guerre de 1870.
Certains soldats de l’armée prussienne sont restés à Nancy de 1870 à 1873 pour vérifier le paiement des dommages de guerre. Cet espace comprend d’abord 31 tombes individuelles, dont celle du général Hugo Von Tietzen und Hennig, commandant de la place de Nancy, mort le 19 avril 1873 (sans doute de la typhoïde). On y trouve un monument commémoratif allemand qui a la forme d’un obélisque. Sur le côté, une vaste tombe collective recouvre les corps de 615 soldats (162 Français et
573 Allemands morts dans les hôpitaux de Nancy en 1871 (cette année-là, il y eut une forte épidémie de variole). L’espace comprend un monument ayant la forme d’un amas de rocher, avec une croix, deux inscriptions commémoratives (une en français, une en allemand). Le tout est entouré d’une série de bornes en fonte ayant l’aspect d’un canon avec un boulet dans la gueule.
- Tombe du général Hugo Von Tietzen und Hennig
Le cimetière dispose d’un carrefour des bienfaiteurs autour duquel se trouvent les tombes de personnalités philanthropes de Nancy dont la notoriété ne dépasse guère les limites de la commune (nom de rues...).
On y trouve :
- Le médecin ophtalmologue Pierre Hyacinthe BENIT (1792-1870) qui fit fortune en Amérique avant de revenir à Nancy.
- Le pharmacien militaire Henri BRACONNOT (1780-1855), qui fut directeur du jardin botanique de Nancy. Lorsqu’il ne fut pas requis en rappel de ses fonctions de pharmacien militaire, il consacra une grande part de son activité de recherche à partir de ces années à une meilleure connaissance des plantes tant sous l’angle horticole que chimique. Il est considéré comme l’un des pères de la notion de polymère et un précurseur de la chimie des substances naturelles. Il a publié 112 travaux en comptant ses autres centres d’intérêts géologiques et naturalistes.
- La brodeuse Magdelaine DIDION (1798-1836), qui créa son propre atelier de broderie afin de subvenir aux besoins de sa famille, en particulier de son frère impotent. Elle fit fortune et fit de la ville son légataire universel.
- L’ingénieur des Mines Pierre Auguste DROUOT (1801-1877), créateur d’une école professionnelle à Nancy.
- L’avocat Antoine JEANNOT (1796-1837), qui légua à la ville une somme importante destinée à ses œuvres sociales.
- - L’institutrice Virginie MAUVAIS (1796-1892), qui consacra sa vie à l’enseignement et est considérée en France comme la « doyenne de l’Instruction laïque ». Elle a été la préceptrice d’Émile Gallé. Elle repose sur la place des bienfaiteurs et bienfaitrices de la ville de Nancy. Le monument funéraire, une statue en bronze d’Ernest Bussière, représente deux enfants lisant, l’aîné guidant le cadet.
- Le comte Barbe-Hyacinthe de RAUGRAFF (1780-1839), qui légua à la ville et au Bureau de Bienfaisance une somme importante pour l’établissement d’un dépôt de mendicité, d’une maison de charité et d’un hospice pour vieillards et infirmes.
Le cimetière possède deux chapelles de style « Prouvé » :
- celle des industriels minotiers Vilgrain, propriétaires des Grands moulins de Nancy et de ceux de Paris.
- celle de Gustave Simon (+1926), qui fut maire de Nancy durant la Première Guerre mondiale, quand cette ville se trouvait à proximité du front et était bombardée. Il se montra actif et dévoué, s’occupant du ravitaillement de la cité et des réfugiés accueillis à Nancy. En 1919, il accueillit Raymond Poincaré, président de la République, accompagné par Albert Lebrun, ministre des Régions libérées et président du Conseil général de Meurthe-et-Moselle, venus remettre la croix de la Légion d’honneur et la croix de guerre à la ville. Sa chapelle, à l’entrée du cimetière, est un simple hexaèdre à toit plat. Une femme et un homme, en bas-relief, en pendants de part et d’autre de la porte, laissent s’envoler des colombes (âmes des défunts). La porte en fer forgé est de Jean Prouvé et les vitraux de Jacques Grüber.
A l’origine se trouvait dans ce cimetière un monument funéraire érigé en 1901, œuvre de l’architecte Girard et du sculpteur parisien Pierre Roche. C’est en souvenir de sa jeune femme que Jules Nathan dit Jules Rais, critique d’art originaire de Nancy, avait fait construire cette sépulture, ornée de vitraux de Carot et surmontée d’un lys en grés émaillé d’Alexandre Bigot. Cette œuvre, considéré commet un des premiers exemples de l’architecture funéraire Art Nouveau à Nancy, fut déplacée en 1969 et réédifiée au Musée de l’Ecole de Nancy.
La statuaire est évidemment très présente dans le cimetière.
- Tomb du jeune Maurice Blosse, tué sur le front en 1914.
- La Pleureuse est d’Ernest Bussière.
- ... et le bas-relief de Victor Prouvé.
- Médaillon du pasteur Charles Frédéric schmidt.
- Buste de Lucien Linais par Denise Romanini-Aragon.
- Tombeau Art nouveau des familles Gracieux, Vrarb, Clément et Hanriot.
- Bas-relief du brasseur Jean Raux (+1964).
- Dans la tombe de la Famille Pernot du Breuil, sculptée par Reuber, repose le colonel René Courtot de Cissey, auteur de plusieurs ouvrages militaires, cité au Panthéon de Paris comme écrivain mort au Champ d’honneur, qui tomba effectivement sur le front en 1914.
La tombe originale des tailleurs de pierres et marbriers funéraires Cochinaire.
Le cimetière contient un grand nombre de vitraux, certains en fort mauvais état, comme c’est le cas de tous les grands cimetières urbains. Si l’inspiration religieuse traditionnelle classique domine, certains sont toutefois plus personnalisés.
- Les tombes de trois pompiers, morts dans un incendie en novembre 1859, sont toujours impeccablement entretenues. [EE]
Célébrités : les incontournables...
Antoine DROUOT
Alfred FINOT
Emile GALLÉ
Louis et Jacques MAJORELLE
Marie MARVINGT
Auguste MERCIER
Jean PROUVÉ
Le grand-père paternel de Ségolène Royal repose dans ce cimetière.
On cherchera en vain les frères sculpteurs Adam, pourtant indiqués sur le plan : morts au XVIIIe siècle, ils ne reposent pas ici et la méprise fut faite avec Emile Adam, qui fut maire de Nancy.
... mais aussi
L’architecte Emile ANDRÉ (1871-1933), qui travailla dans l’atelier de son père, puis avec Eugène Vallin avec qui il développa les principes de l’Art nouveau. Il participa au nouvel urbanisme de Nancy et est considéré comme l’un des principaux architectes de la ville où on lui doit plus d’une douzaine de bâtiments. Il a également réalisé des meubles. [plate bande K]
Ludovic BEAUCHET (1855-1914) : juriste et historien du droit, il fut maire de Nancy de 1904 à 1912.
Henri BELLIENI (1857-1938), ingénieur en optique et photographe inventeur, en 1895, des jumelles Bellieni, un appareil de prise de vues stéréoscopiques.
Le maître verrier Antoine BENOIT (1933-2022), qui réalisa les vitraux pour plus de cent cinquante églises dans le monde (cathédrale de Madras, de Bogota...).
Edmond BERLET (1837-1886) : républicain, il fut député (1871-1883) puis sénateur (1883-1886) de la Meurthe-et-Moselle. Il fut en 1882 un éphémère sous-secrétaire d’État des colonies au ministère de la Marine. [Rond Point Bienfaiteurs – Derrière Raugraff]
L’architecte Georges BIET (1869-1955), représentant du style Art nouveau qui collabora beaucoup avec Eugène Vallin. [O]
Le peintre Henri BLAHAY (1869-1941), qui exposa des paysages d’Alsace, de Lorraine, et de Bretagne, et des études de chevaux. [DD]
Le médecin et chimiste Nicolas BLONDLOT (1808-1877), expert en toxicologie qui fit bénéficier les expertises judiciaires des connaissances scientifiques de son temps, notamment par l’emploi du microscope dans l’analyse des taches de sang. Avec lui repose son fils, le physicien René BLONDLOT (1849-1930), qui acquit une grande réputation dans les années 1890 à 1900 grâce à ses expériences qui permirent notamment de confirmer les résultats de Heinrich Hertz en 1893 sur la polarisation des champs magnétiques, mais également connu pour avoir commis l’une des plus grandes erreurs du XXe siècle en physique expérimentale, avec l’annonce, en 1903, de sa découverte des rayons N.
L’architecte Charles BOURGON (1855-1915), professeur d’architecture à l’École municipale des beaux-arts de Nancy de 1882 à 1887, avant de s’installer comme architecte indépendant puis d’obtenir le poste d’architecte départemental. Il fut un représentant de l’Art nouveau. [J]
Le général Joseph BRICE (1783-1851), qui fit les campagnes napoléoniennes puis reprit du service sous Louis-Philippe en allant servir en Algérie. Avec lui repose son fils, le général Charles Louis Nicolas BRICE (1821-1903) qui servit en Algérie, en Crimée, puis à toutes les batailles de l’armée de Mac Mahon jusqu’à sa capture à Sedan. [DD]
Le général de la Révolution et de l’Empire Louis Léopold BUQUET (1768-1835), qui fut aide de camp de Kléber. Il organisa la force publique dans la Ligurie, dans les États de Parme et de Plaisance, et dans le département de Marengo. Il servit Joseph Bonaparte en Espagne et fut fait baron de l’Empire. Avec lui repose son fils, Henri BUQUET (1809-1889), maire de Nancy durant tout le Second Empire, et député bonapartiste de la Meurthe durant la même période. Y repose également le chef de bataillon Antoine BUQUET (1782-1813), qui participa aux campagnes impériales. Bien qu’amputé et convalescent en 1808, il servit dans l’armée du Nord puis remplit en 1813 les fonctions de commandant de place à Nancy, où il mourut du typhus suite à une visite aux malades des ambulances militaires. Il était chevalier de l’Empire. [Allée A, le long du mur]
L’architecte Art nouveau Paul CHARBONNIER (1865-1953), qui fut architecte des bâtiments du département de Meurthe-et-Moselle jusqu’en 1935. [E]
Le chansonnier et humoriste Georges CHEPFER (1870-1945), qui s’amusa à caricaturer la manière de parler des paysans lorrains et composa des saynètes comiques. Après ses débuts en Lorraine, il s’installa à Paris, et devint un des chansonniers connus de l’époque. Son succès était dû à des imitations (Sarah Bernhardt ou des paysans lorrains), à des chansonnettes à l’ancienne et à des histoires pittoresques et pleines d’humour (La Première Communion du gamin). Il participa comme acteur à quelques films [BB 1er carré]
L’entrepreneur Eugène CORBIN (1867-1952), qui développa de manière considérable le modeste bazar familial pour en faire une chaîne de grands magasins (les Magasins Réunis). Sa fortune et son goût personnel lui ont permis parallèlement de devenir un artiste amateur, un important collectionneur d’art, un sportif et un mécène majeur du mouvement Art nouveau de l’École de Nancy. Sa demeure est aujourd’hui le musée de l’École de Nancy. Les sculptures qui ornent sa tombe sont d’Alfred Finot [A].
Claude COULAIS (1924-2009) : membre du bureau politique des Républicains indépendants, parti dirigé par Valéry Giscard d’Estaing, maire de Nancy de 1977 à 1983, il fut député du département de 1973 à 1976 puis de 1978 à 1981. Il fut en outre Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie et de la Recherche entre 1976 et 1977, puis auprès du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat entre 1977 et 1978. [allée des Sycomores – 1ère plate-bande – 1ère et 2è Gauche]
L’architecte Jules CRIQUI (1883-1951), qui exerça son art à Nancy entre 1912 et 1951, et fut aussi l’architecte de l’évêché de Nancy et de Toul : ses édifices religieux associèrent des formes romanes ou gothiques avec la mode Art déco des années 1920-1930, et il utilisa massivement le béton armé. Il trouva la mort lors d’une visite de chantier.
L’horticulteur François Félix CROUSSE (1840-1925), qui fut spécialiste des bégonias tubéreux. Il travailla en étroite collaboration avec les artistes de l’Art nouveau qui accordèrent énormément de place aux motifs floraux.
Le biologiste Lucien CUÉNOT (1866-1951). Généticien et théoricien de l’évolution, il fut pionnier dans cette discipline et à pouvoir rivaliser avec les fondateurs du courant néo-darwinisme qui prédominait dans les pays anglo-saxons. Entre 1908 et 1912, il démontra l’origine héréditaire de certains cas de cancer.
Le violoniste et éditeur de musique Joseph DEBROUX (1866-1929) [M]
Charles DEMANGE (1884-1909) : auteur de romans et de récits de voyages, ce jeune dandy intellectuel nihiliste, neveu par sa mère de Maurice Barrès, tomba amoureux de la poétesse Anna de Noailles et se suicida, persuadé qu’elle avait un amant. Il repose dans le caveau familial, dans lequel repose également son père, le médecin Emile DEMANGE (1846-1904), et sa mère, Anne-Marie Barrès (1860-1951).
Le peintre et graveur Auguste DESCH (1877-1924), qui fut l’élève de Léon Bonnat à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Durant la première Guerre mondiale, il fit partie des artistes sollicités par l’armée pour les peintures de camouflage. Son œuvre est éclectique (portraits d’enfants, natures mortes, paysages...). [A]
Le père Aimé DUVAL (1918-1984), prêtre jésuite, auteur-compositeur- interprète et guitariste qui eut beaucoup de succès dans les années 1950 et 1960. Georges Brassens, qui le surnomma amicalement « la calotte chantante », lui fit un clin d’œil malicieux dans Les Trompettes de la renommée. Au cours de sa carrière le père Duval donna plus de 3 000 concerts dans 44 pays. Il repose dans un tombeau collectif d’ecclésiastiques. [CC 1er carré]
Jules Yves DUVAUX (1827-1902) : professeur au lycée de Nancy, où il eut notamment pour élève Charles de Foucauld, il fut député du département de 1876 à 1889. Il succéda à Jules Ferry comme ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, poste qu’il ne conserva que quelques mois entre 1883 et 1884. [allée G – 5è plate-bande – 28 et 29è gauche]
Rodolphe ENGEL (1850-1916) : médecin chimiste d’origine alsacienne, installé à Nancy suite à l’annexion de 1871, il fut fut le premier médecin à obtenir le diplôme de docteur en médecine accordé par la faculté de médecine de Nancy qui remplaçait celle de Strasbourg devenue allemande. Il fut professeur de chimie médicale et de pharmacie à la Faculté des sciences de Montpellier.
Le médecin Georges ETIENNE (1866-1935), professeur de pathologie médicale et professeur de clinique médicale juste avant la Première Guerre mondiale. Sa contribution scientifique est importante, touchant divers domaines de la médecine : maladies infectieuses, neurologie, endocrinologie [A].
Le diplomate Adolphe FOURIER de BACOURT (1801-1895). Remarqué pour ses talents, il fut nommé en 1822 attaché à la légation française auprès de la cour de Suède où régnait l’ex-maréchal Bernadotte puis l’année suivante attaché à l’ambassade française à La Haye, capitale du récent Royaume des Pays-Bas, deux pays avec lesquels la France de la Restauration entretinrent des relations complexes. Nommé second secrétaire d’ambassade à Londres où l’ambassadeur en titre était le célèbre Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, dont la mission ardue est de faire régner une parfaite entente entre le gouvernement de Louis-Philippe Ier et celui du roi Guillaume IV du Royaume-Uni. La collaboration entre les deux hommes fut sans nuage et Talleyrand le choisit pour être son exécuteur testamentaire. Adolphe Fourier de Bacourt se lia également d’une étroite amitié sinon plus avec la nièce par alliance de l’ambassadeur, Dorothée, duchesse de Dino. Talleyrand ayant pris sa retraite, le fit nommer en 1835 au poste stratégique d’ambassadeur auprès du Grand-duché de Bade, puis il devint, en 1840, ambassadeur de France à Washington jusqu’en 1842 puis à Turin en 1847. Nommé Pair de France par le roi des Français, Louis-Philippe Ier, il était proche du parti orléaniste, ce qui lui valut d’être démis de ses fonctions sous la Seconde République par le ministre Alphonse de Lamartine. Il était le grand-oncle - et parrain - de la romancière Gyp. [allée A, à droite]
Le peintre, graveur et sculpteur naturaliste Emile FRIANT (1863-1932) qui obtint le le second prix de Rome de peinture en 1883 et devint professeur de dessin à l’École des beaux-arts de Paris en 1906. Le succès de La Toussaint [1] lui ouvrit de nombreuses œuvres de commande, en particulier des portraits de personnalités nancéiennes et américaines. À l’époque, son style fut néanmoins parfois jugé comme trop réaliste : en effet, l’exactitude qui caractérise les œuvres des artistes naturalistes était proche de la précision d’une photographie, médium qui le passionnait et qui commençait à devenir d’un usage courant. Il honora également quelques commandes publiques. La fin du XIXe siècle marqua la fin de ses succès, car il ne suivit pas les évolutions stylistiques du début du XXe siècle, comme le fauvisme et le cubisme. La gravure lui permit cependant de connaître un nouveau souffle. Il réalisa également des dessins d’audience (en particulier ceux du procès d’Henriette Caillaux) et , pour lequel Friant réalise des dessins d’audience et aux toiles de camouflage durant la guerre. [F]
Le décorateur de l’Ecole de Nancy Charles FRIDRICH (1876-1962) qui confectionna dans son atelier un velours spécifique nommé “peluche” sur lequel il obtint des effets décolorés. Il conçut des pièces textiles destinées à la décoration et à la modernisation des intérieurs ; réalisant tentures, revêtements de sièges et coussins, paravents, panneaux décoratifs, stores, dessus de pianos et accessoires vestimentaires, dans un répertoire naturaliste extrêmement varié (végétaux, faune, paysages...). [G]
Albert FRIOT (1854-1905) : médecin, adjoint au maire et conseiller général, sous une tombe Art nouveau dont le buste fut réalisé par Ernest Bussière.
Émile GEBHART (1839-1908) : historien d’art et critique littéraire, titulaire d’une chaire de littérature étrangère à Nancy, puis de la chaire de littérature méridionale à la faculté des lettres de Paris, il fut élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1895 et membre de l’Académie française en 1904. Fasciné par l’Italie, il devint l’un des spécialistes de la Renaissance dans la péninsule. Il était le petit-neveu du général Drouot. [allée D – 4è plate-bande – 18,19,20 et 21è Gauche]
Nicolas Victor GOUVERNEL (1778-1854) : maître de forges et maire de Charmes (88), il fut député de la majorité gouvernementale des Vosges de 1831 à 1837.
Le chanoine Nicolas GRIDEL (1800-1885), auteur ecclésiastique prolixe, qui fut le fondateur de l’Institut des jeunes aveugles.
- Le médaillon en bronze qui ornait sa tombe, par Giorné Viard, ne s’y trouve plus.
L’historien Prosper GUERRIER de DUMAST (1796-1883), qui fut une grande figure du catholicisme libéral et du lotharingisme, régionalisme lorrain qui vise principalement à obtenir davantage d’autonomie locale. [B]
Le dramaturge René Charles GUILBERT de PIXÉRÉCOURT (1773-1844), surnommé le Shakespeare du boulevard, qui connut le succès avec une foule de pièces des genres les plus divers, comédies opéras vaudevilles, drames, mélodrames.
L’architecte Art nouveau Henri GUTTON (1851-1933), qui s’intéressa aux problèmes du développement urbain et de l’habitat social. [DD]
Albert HEYDENREICH (1849-1898) : professeur de clinique chirurgicale, ses travaux sur l’éruption de la dent de sagesse, mais aussi un traité de chirurgie firent sa renommée. Il a vraisemblablement décrit l’un des premiers, sinon le premier cas d’artériopathie de Buerger. Il occupa le poste de doyen de la Faculté pendant une dizaine d’années. Il fut victime de son devoir en contractant une infection par piqûre anatomique au lit d’un de ses malades.
L’écrivain Emile HINZELIN (1857-1937), qui abandonna l’enseignement de la philosophie pour le journalisme et l’écriture. Sa tendance au nationalisme alsacien et son parti-pris revanchard le firent comparer, dans le domaine littéraire, au caricaturiste Hansi. Son bas-relief en bronze fut réalisé par Jean-Louis Burtin [B].
L’architecte Joseph HORNECKER (1873-1942), qui appartint à l’Ecole de Nancy. [H]
Le sculpteur Victor HUEL (1844-1923), qui se spécialisa dans la statuaire religieuse. Il travailla également pour le funéraire.
Le général, chevalier et baron d’Empire Etienne HULOT (1774-1850) [D].
L’imprimeur Adrien HUMBLOT (1862-1951), qui fut l’un des pionniers de la carte postale illustrée.
Paul HURON (1858-1910) : « président de la Cour d’Appel du Congo français » [DD].
L’architecte Claude JACQUEMIN (1818-1890), qui avait créé une entreprise de construction et de marbrerie à Metz en 1852, avant de se retirer à Nancy, après la guerre franco-allemande de 1870 et l’annexion de Metz à l’Empire allemand. Il fut l’architecte de nombreuses églises en Moselle, ainsi que de la basilique Saint-Epvre de Nancy. Son fils Remy-Edouard JACQUEMIN (1844-1906) fut également architecte et construisit de nombreuses églises en Moselle et au Luxembourg. Il participa aussi aux travaux de restauration partielle de la flèche de la cathédrale de Metz. S’il repose avec certitude à Préville, je ne peux affirmer qu’il repose dans le caveau de son père. Quoiqu’il en soit, tous deux sont mentionnés sur le caveau de famille du cimetière de l’Est de Metz.
- Mention-cénotaphe sur la tombe de famille du cimetière de l’Est de Metz (57).
L’écrivain et réalisateur Jean L’HÔTE (1929-1985), qui travailla beaucoup pour la télévision. Il fut coscénariste de Mon oncle de Tati. Une partie de son œuvre s’inspire du terroir lorrain et de ses années d’enfance. D’aucuns ont parlé de lui comme d’un « Pagnol lorrain ». [D]
L’avocat Joël LAGRANGE (1952-2001), qui fut médiatisé lors d’affaires criminelles célèbres (défenseur de la famille du préfet Claude Erignac, des grands-parents Villemin dans l’affaire du petit Grégory, procès de Simone Weber...).
Le peintre Albert LARTEAU (1870-1949).
Le chevalier de l’Empire Laurent Etienne Henri LEFEBVRE (1770-1845) [A].
Le général Fernand LESCANNE (1877-1960).
Le capitaine Lucien Marchal (1863-1909), qui périt dans le crash aérien du dirigeable République.
Le décorateur Camille MARTIN (1861-1898) : peintre, relieur, illustrateur et affichiste, il fit partie du mouvement de l’École de Nancy. Il fut sensibilisé à l’art japonais, qui influença fortement son style. Il peignit essentiellement des paysages vosgiens en utilisant de nombreuses techniques : émail, céramique, cruit et bois-brûlé. Il participa en 1894 à l’exposition d’art décoratif lorrain, pour laquelle il réalisa l’affiche. il fit partie des rares peintres nancéiens ayant eu une influence sur la peinture de l’école de Nancy, avec Victor Prouvé et Émile Friant, avec lequel il était ami, et les moins connus Henri Royer et Paul-Émile Colin ; ces cinq peintres représentant « l’esthétique de l’école de Nancy, qui évolua entre naturalisme, symbolisme, idéal moral et engagement social ». Son identité est désormais quasiment illisible sur sa tombe. [T]
Le facteur d’orgues allemand naturalisé français après la guerre de 1870 Joseph MERKLIN (1819-1905), qui fut le principal et plus direct concurrent d’Aristide Cavaillé-Coll (et les défenseurs de l’un étaient les détracteurs de l’autre...). Les deux hommes, de générations très proches étaient particulièrement inventifs et créatifs pour faire évoluer la facture d’orgues. Vers la fin de sa carrière, Joseph Merklin s’est définitivement démarqué de son concurrent en intégrant l’électricité à ses orgues, avec le système électro-pneumatique [E].
Charles de MEIXMORON-MATHIEU de DOMBASLE (Léon Charles Bénigne Vaillant de Mexmoron Mathieu de Dombasle : 1831-1912) et l’agronome Christophe MATHIEU de DOMBASLE (1777-1843) [à droite à l’entrée]
L’architecte Roger MIENVILLE (1909-1951) [E].
L’architecte Prosper MOREY (1805-1886) qui remporta le Grand Prix de Rome en 1831 : à la Villa Médicis dirigée par Horace Vernet puis Ingres, il eut notamment pour compagnons de travail Léon Vaudoyer, Victor Baltard ainsi qu’Hector Berlioz. Il fut attaché comme architecte à la mission archéologique en Grèce et Asie Mineure et participa en 1846 à la création de l’École française d’Athènes. Il fit partie des premiers à visiter et relever les ruines de Pompéi. Représentant du style néo-gothique, il construisit de nombreux édifices à Nancy et resta célèbre pour la reconstruction de la Basilique Saint-Epvre. En tant qu’architecte des monuments historiques, il contribua à de nombreuses restaurations, telles celle du palais des Ducs de Lorraine.
Le statuaire Joseph MOUGIN (1876-1961) : céramiste, il forma avec son frère Pierre un tandem de céramistes et sculpteurs, connu sous le nom de « frères Mougin », qui exercèrent tous deux leur talent à l’époque de l’Art nouveau et à l’époque Art déco. ils innovèrent dans les techniques de la céramique et engendrèrent une production considérable. Ensemble, ils collaborèrent avec de nombreux artistes nancéiens tels qu’Alfred Finot, Victor Prouvé, Ernest Wittmann, Ernest Bussière…[EE 1er carré]
Jacqueline NEBOUT (1928-2015) : conseillère de Paris de 1977 à 2001, elle fut députée au Parlement européen en 1983-1984.
Adolphe PARADE (1802-1864) : directeur de l’école des Eaux et Forêts, il est considéré comme l’un des père de la sylviculture moderne de l’école forestière française. Il fut l’auteur d’un Cours élémentaire de culture du bois, publié en 1837 et réédité de nombreuses fois par la suite.
Robert PARISOT (1897-1965) : architecte départemental des monuments historiques après la première guerre mondiale, résistant à partir de 1943, il devint préfet des Vosges après la libération. De nombreux bâtiments culturels, comme l’abbaye des prémontrés de Pont-à-Mousson, portent un témoignage de son œuvre.
Le sculpteur Jean-Noël PILLEMENT (1821-1892). Le médaillon qui orne sa tombe est signé Ernest Bussière [F].
Joseph PIROUX (1800-1884) : professeur et éducateur, précurseur dans l’éducation des sourds, il fonda en 1827 l’Institut des sourds et muets de Nancy.
Le peintre Lucien QUINTARD (1849-1905), auteur de paysages de la côte en Normandie, avant de peindre des paysages lorrains et expose à Remiremont et à Paris. Des œuvres de Lucien Quintard se trouvent au musée des Beaux-arts à Nancy, au musée de Toul et au musée d’Orsay. [N]
Le violoniste et homme de lettres Georges SADLER (1879-1958), créateur en 1913, dans un contexte fortement nationaliste, du prix Erckmann-Chatrian destiné à couronné un ouvrage en langue française et à le diffuser le plus largement possible en Alsace et en Lorraine. Il repose dans la sépulture familiale de son épouse (Riche) [DD].
Jean SCHERBECK (1898-1989) : photographe, dessinateur, peintre et portraitiste d’art, élève quelque temps de Victor Prouvé puis de Henri Royer professeur à l’Académie Julian à Paris et à l’École des beaux-arts de Paris avec qui il découvrit la Bretagne et le goût de peindre les gens du lieu, ses portraits des petites gens de villages, des marins, des bretonnes avec leur coiffe ainsi que les têtes de caractère de vieillards comme les Papiches et Mamiches qui furent tirés en carte postale lui assurèrent la notoriété. [F]
L’avocat Joseph Julien SOUHAIT (1759-1842), maire de Saint-Dié (88) puis député des Vosges à la Convention en 1792. Il fut ensuite élu au Conseil des cinq-cents où il siégea jusqu’au coup d’État du 18 brumaire.
Charles VICARINO (1862-1913) : ingénieur électricien installé à Nancy, fondateur et le président du conseil d’administration de la fabrique de chocolat Stanislas, ainsi que le fondateur et l’administrateur-délégué de la Compagnie générale électrique ; il fut l’auteur de multiples inventions dans le domaine de l’électricité, dont l’éclairage des voitures de chemins de fer.
Le peintres Jules (1833-1898) et Léon (1833-1887) VOIRIN, frères jumeaux qui furent les chroniqueurs de la vie quotidienne à Nancy de la seconde moitié du XIXe siècle et participèrent au renouveau de la scène de genre, genre pictural disparu en province depuis la fin du XVIIIe siècle. Ils consacrèrent toute leur carrière à croquer et représenter des scènes de la vie quotidienne civiles ou militaires : scènes de rues, de cirque, de foire, de courses, des haltes militaires, des répétitions ou des défilés… En 1886, ils collaborèrent avec la maison Majorelle à la décoration de plusieurs paravents destinés à des commanditaires illustres, notamment le roi de Hollande. [C]
Adrien VOLLAND (1838-1900) : avocat républicain, maire de Nancy de 1879 à 1888, il fut sénateur du département de 1886 à sa mort [A].
L’architecte Lucien WEISSENBURGER (1860-1929), qui fut l’élève de Jules André et Victor Laloux, et qui devint l’une des figures les plus importantes de l’Art nouveau. Nancy lui doit beaucoup de ses édifices, comme la villa Majorelle ou la brasserie l’Excelsior. Il repose dans la tombe Art nouveau Wiriath. [G]
Charles WELCHE (1828-1902) : maire de Nancy de 1869 à 1872, préfet à plusieurs reprises (Lot-et-Garonne en 1872-1873, de Haute-Garonne en 1873-1874, de Loire-Inférieure en 1874-1875, du Rhône en 1875-1877, et du Nord en 1877), il fut un très éphémère ministre de l’Intérieur en 1877 (17 jours !). Dans cette même chapelle familiale repose également Nicolas WELCHE (1769-1844), membre du directoire de Senones en l’an III puis administrateur du département des Vosges de l’an IV à l’an VII, qui fut député des Vosges de 1816 à 1823, siégeant dans l’opposition de gauche. [allée C – 4è plate-bande – 1ère et 2è Gauche et droite]
[1] Ce tableau de grande dimension est exposé au musée des Beaux-Arts de Nancy. Il représente une famille bourgeoise lorraine en tenue de deuil faisant l’aumône à un pauvre devant l’entrée du cimetière de Préville. Tous les taphophiles connaissent ce tableau, tant il a illustré d’articles sur les cimetières.
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