Ce n’est pas une famille des plus connues, j’en conviens, mais les hasards de mes voyages m’ont permis de découvrir, alors que je ne les cherchais pas, plusieurs tombeaux éparpillés : dans ce genre de cas, la quête devient jubilatoire et ce petit article a pour but d’en dresser le bilan.
Nous partirons du Père Lachaise, où fut inhumé dans la 52ème division le peintre Jean-Hilaire BELLOC [1] (1786-1866), ancien élève de l’atelier d’Antoine Gros puis de celui de Jean-Baptiste Regnault. Il était issu d’une famille d’armateurs nantais ayant fait fortune dans les plantations de sucre à Saint-Domingue [2]. Il fut un portraitiste bien dans le ton et les goûts des notables de son époque.
Les bons connaisseurs du Père Lachaise ne resteront pas insensibles à ce nom qui leur parlera sans doute : sa tombe au Père Lachaise était ornée d’un médaillon en bronze (disparu depuis longtemps) par sa fille Louise (on en reparlera), et un buste en bronze par Adolphe Itasse qui fit partie des bustes volés en novembre 2006. Ce dernier fut heureusement retrouvé et se trouve désormais à la Conservation).
Jean-Hilaire avait épousé en 1821 la franco-britannique Louise SWANTON-CHASSERIAU (cousine germaine du peintre Théodore Chasseriau), qui fut une traductrice qui fit connaître en France des écrivains de langue anglaise contemporains qui
appartenaient à son entourage, tels Charles Dickens , Harriet Beecher Stowe, ou Maria Edgeworth.
Elle se lia d’amitié avec Adélaïde de MONTGOLFIER (1789-1880), fille du fameux aéronaute Jacques-Etienne de Montgolfier. Elle aussi fut traductrice et auteure, travaillant pour plusieurs revues (le Magasin pittoresque, la Revue des Deux Mondes...).
Louise Swanton ne repose pas avec son époux, mais avec son fils Louis, ses petits enfants , mais également Adélaïde de Montgolfier, dans le tombeau familial de La Celle-Saint-Cloud (78) [voir plus bas].
Jean-Hilaire et Louise eurent trois enfants :
– Louise BELLOC (1822-1895), qui fut une peintre miniaturiste et une sculptrice : c’est elle qui réalisa le médaillon hélas disparu de la tombe [3]. Elle avait épousé Jacques REDELSPERGER (1815-1882), dont on possède quelques ouvrages, dont de la poésie. [4] : Louise Belloc et son époux reposent avec Jean-Hilaire dans la 52ème division du Père Lachaise.
– Adélaïde BELLOC (1828-1897), épouse de Charles Jean-Bernard BALLOT (1818-1885), qui fut Vice-Président du Conseil d’Etat en 1884. Ensemble, ils eurent Marcel BALLOT (1860-1930), qui fut critique littéraire et dramatique au Figaro. Tous trois sont inhumés dans la 10ème division du cimetière de Passy, dans un tombeau qui était récemment en reprise !
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Louis BELLOC (1830-1872), avocat mort jeune, avait épousé Élisabeth "Bessie" RAYNER PARKES (1829-1925). Arrière-petite fille du théologien et philosophe Joseph Prietsley, elle devint en Grande Bretagne une militante féministe de premier plan, rédactrice en chef du premier périodique britannique féministe, publié mensuellement à Londres entre 1858 et 1864. Elle fut également l’auteure de littérature pour enfants. Tandis que Louis Belloc fut inhumé dans le tombeau familial de la Celle-Saint-Cloud, Bessie Rayner Parkes le fut au St Richards Catholic Churchyard de Slindon, dans le West Sussex, en Angleterre.
Le couple eut deux enfants :
– Marie-Adélaïde BELLOC-LOWNDES (1868-1947), qui fut une écrivain qui savait mêler intrigue
et dimension psychologique. Son premier roman fut publié en 1904, et son œuvre la plus connue en France est probablement I too, have lived in Arcadia publié en 1941, qui retrace sa jeunesse passée en France. Certains de ses livres furent adaptés au cinéma. Elle repose avec son père dans le tombeau de la Celle-saint-Cloud (78) [voir plus haut].
– Hilaire BELLOC (1870-1953). Peu connu en France, il fut l’un des écrivains
britanniques les plus prolifiques des années 1920, se consacrant tout autant à la satire et la polémique qu’à la poésie et au roman. Il fut en outre très engagé en politique et fut un militant catholique opiniâtre, aux côtés de G. K. Chesterton. D’abord président de l’Oxford Union, il fut ensuite député de Salford de 1906 à 1910. Représentant du catholicisme libéral, il proposa une alternative au socialisme dans son livre L’État servile. Il repose, tout comme sa mère, dans le Sussex, mais sa dépouille se trouve au catholic churchyard of your Lady and St Francis de West Grinstead.
Commentaires
fortune faite a st domingue dans les plantations de cannes a sucre , merci qui ????