Les Lariboisière : des champs de bataille à l’hôpital
par
Jean Ambroise BASTON de LARIBOISIÈRE [1] (1759-1812) entra jeune dans l’armée et servit avant la Révolution dans le même régiment d’artillerie que Napoléon Bonaparte. Il participa aux campagnes de la Révolution et du Consulat, toujours comme artilleur, accédant au grade de général de brigade en 1803. Assez naturellement, il fut un acteur majeur des campagnes impériales : Austerlitz, Iéna, Eylau, puis devant Dantzig où il fut blessé par un boulet… Il eut l’honneur de diriger sur le Niémen la construction du radeau sur lequel Napoléon Ier et le tsar Alexandre Ier se rencontrèrent en prélude à la paix de Tilsit.
- Le maréchal et son fils Ferdinand
- Peinture de Gros
Fait comte d’Empire en 1808, il devint premier inspecteur général de l’artillerie en 1811, avant de prendre part à la campagne de Russie en 1812, au cours de laquelle sa longue expérience d’artilleur fit merveille, à Smolensk ou à la bataille de la Moskova. Cette victoire est cependant endeuillée pour lui par la mort au combat de son fils cadet Ferdinand, lieutenant de carabiniers. A l’issue de la retraite de Russie, il mourut d’épuisement et de chagrin à Königsberg en Prusse orientale.
La dépouille du général repose aux Invalides, dans la crypte des gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis, et son cœur à l’intérieur de la chapelle familiale privée dans le parc de son château de Monthorin, à Louvigné-du-Désert (35).
Cette chapelle, érigée par son fils Honoré, abrite :
le cœur du maréchal Lariboisière et celui de son fils Ferdinand, tombé à la bataille de la Moskova [2].
Son second fils Honoré BASTON de LARIBOISIÈRE (1788-1868), qui fut aide de
camp de son père puis officier d’ordonnance de Napoléon. Il fut député d’Ille-et-Vilaine en 1828 et siégea au centre-gauche. Fait Pair de France en 1835, il fut réélu député du département en 1849, prit cette fois place à droite, parmi les conservateurs-monarchistes. Favorable au coup d’État de décembre, il fut nommé sénateur en 1852,
et vota jusqu’à sa mort avec la majorité dynastique. Il était l’époux en première noce d’Elisa Roy, qui suit.
Ferdinand BASTON de LARIBOISIÈRE (1856-1931), fils du second mariage d’Honoré, qui fut député de 1882 à 1885, puis de 1919 à 1928 et sénateur d’Ille-et-Vilaine de 1909 à 1919.
Elisa ROY LARIBOISIÈRE (1792-1851) était la fille du richissime comte Antoine Roy, ministre des Finances de la Restauration. Elle eut une vie sociale bien remplie, tenant salon littéraire et s’occupant sans ostentation d’œuvres sociales. Elle mourut sans descendance et laissa par testament la plus grande partie de sa fortune pour la fondation d’un hôpital à Paris [3](2 600 000 F or, soit le quart du coût total de l’hôpital). Cet hôpital, élevé conformément à sa dernière volonté, était l’un des plus beaux de Paris à son époque et reçut le nom d’Hôpital Lariboisière.
Dans la chapelle de cet hôpital se trouve le tombeau de sa fondatrice. Sur le sarcophage, le groupe « la Charité » a été sculpté par Carlo Marochetti, en 1853.
Photo tombe Elisa Lariboisière :
https://soundlandscapes.wordpress.com//?s=riboisi
http://parisaints.blogspot.com/search/label/
[1] On trouve des orthographes très variables : La Riboisière, Lariboisierre, La Riboissière. Il est à noté les deux « S » sur sa plaque funéraire des Invalides.
[2] J’ignore où se trouve son corps, probablement resté en Russie.
[3] Depuis l’épidémie de choléra de 1832, on avait prit conscience de l’insuffisance des hôpitaux pour les habitants de la rive droite.
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