Les Thierry : une dynastie entre Paris et Blois
par
Jacques Thierry, époux de Catherine Leroux, était bibliothécaire à Blois (41). Né au milieu du XVIIIe siècle, ils furent sans doute inhumés dans l’un des anciens cimetières paroissiaux de la ville (le cimetière de Blois-ville n’ouvrit ses portes qu’en 1858 : ils devaient être déjà décédés).
ce couple eut trois enfants : Augustin, Amédée et Adélaïde.
Augustin THIERRY (1795-1856) fut le sécrétaire de Saint-Simon de 1814 à 1817. Historien français, il fit paraître en 1825 son Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands. Protégé par Guizot qui lui confia la direction des grandes publications de documents historiques, il soutint l’idée, chère à son protecteur que l’histoire moderne était l’ascension constante des classes moyennes, depuis le naissance des communes italiennes jusqu’à l’avénement du régime parlementaire. Plus personnelle à Augustin Thierry est l’idée que l’histoire de France s’explique par la pérennité à travers les siècles d’un conflit racial entre l’élément gallo-romain démocratique et le conquérant germanique, dépositaire de la tradition aristocratique.
Il fut inhumé en un premier temps dans le tombeau de son ami Ary Scheffer au cimetière Montmartre, puis fut transféré dans une belle chapelle en bordure de la 19ème division du cimetière Montparnasse dans laquelle avait été inhumée son épouse, Julie de QUÉRANGAL (1802-1844), qui travailla en collaboration avec lui l’oeuvre littéraire. Dans cette chapelle vinrent les rejoindre également :
son frère Amédée THIERRY (1797-1873), lui aussi historien, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, qui travailla sur les Gaulois. Préfet de la Haute-Saône de 1830 à 1838, il fut nommé maître des requêtes au Conseil d’État, poste qu’il conserva jusqu’en 1860. Il fut alors nommé sénateur, ce qui constitua pour lui une lucrative sinécure. Il fut peint par Jean-Léon Gérôme (ci-contre).
Le fils de ce dernier, l’homme de lettres Gilbert AUGUSTIN-THIERRY (1843-1915) [1], auteur de romans.
Il semblerait que deux médaillons de Augustin et d’Amédée aient existé sur le fronton, mais ils ont alors disparu.
Dans la 24ème division du cimetière Montmartre de Paris se trouve le tombeau Quérangal, dans lequel fut inhumé l’officier Pierre-Maurice de QUÉRANGAL (1758-1840), qui combattit les Anglais et termina sa carrière en tant que contre-amiral. Il était le père de Julie, l’épouse d’Augustin Thierry. Comme nous l’avons vu, elle repose auprès de lui à Montparnasse. Son souvenir est pourtant évoqué sur le caveau familial de Montmartre.
Au cimetière de Blois-Ville, un tombeau semble indiquer des voeux contrariés : c’est celui de la famille Thierry, et certains descendants d’Amédée plus contemporains y reposent. Néanmoins, les trois noms d’Augustin, Amédée et Adélaïde y figurent. Fut-il conçut à l’origine comme le lieu de repos de la famille, qui se fit finalement inhumée dans la capitale ? Abrite-t-il la dépouille d’Adélaïde ? Je n’ai pour l’instant pas la réponse.
[1] Les descendants d’Amédée transformèrent le nom « Thierry » en « Augustin-Thierry ».
Commentaires