Les Peugeot : aux origines du groupe PSA

mardi 10 octobre 2017
par  Philippe Landru

La famille Peugeot est une dynastie industrielle française, liée notamment au groupe PSA. La famille Peugeot est originaire de Vandoncourt (près de Sochaux dans le pays de Montbéliard en Franche-Comté) et elle est connue depuis le XVe siècle. Les Peugeot sont agriculteurs, meuniers et notables, de religion protestante luthérienne.

Cet article a pour but de suivre les pérégrinations funéraires des principaux membres de la famille, essentiellement concentrés dans les cimetières d’Hérimoncourt et de Valentigney, dans le Doubs.

J’ai utilisé l’article de Wikipédia consacré à cette famille pour y voir plus clair. Je n’ai indiqué que les membres de la famille qui eurent une audience médiatique (et qui, bien évidemment, sont décédés).


1ère génération


Jean-Pierre Ier Peugeot (1734-1814), fils de Jean-Jacques Ier (1699-1741), meunier à Hérimoncourt, dirige une entreprise de teinturerie et de meunerie d’huile ou de céréales, avec la construction de plusieurs moulins, dans une région riche en cours d’eau.


2de génération


En 1810, Jean-Pierre II (1768-1852) et Jean-Frédéric Peugeot (1770-1822), les deux fils aînés de Jean-Pierre Ier, s’orientèrent vers la métallurgie ; un moulin est transformé en fonderie d’acier.

De leur côté, Charles-Christophe et Jean-Jacques II Peugeot continuèrent l’activité dans le textile et s’installèrent au lieu-dit La Chapotte.

Fin 1814, la fonderie n’est pas rentable et est abandonnée. L’entreprise se reconvertit alors dans la production de ressorts pour mécanismes d’horlogerie. En 1819, la société changea son nom en « Peugeot Frères Aînés et Cie ». Les Peugeot utilisent leur brevet de laminage à froid. À partir de 1825, une nouvelle usine de laminage à chaud est construite à Valentigney au sud de Sochaux et Montbéliard au bord du Doubs.
En 1832, Jean-Pierre II s’associa avec Jacques Maillard-Salins d’une grande famille d’industriels horlogers du Haut-Doubs. Ils fondèrent « Peugeot Frères Aînés et Jacques Maillard-Salins ». Deux nouvelles usines sont construites dans les environs de Sochaux : Terre-Blanche à Hérimoncourt en 18398 et Beaulieu / Mandeure en 1853 en bordure du Doubs.

Jean-Pierre II repose au cimetière d’Hérimoncourt (25), dans le premier caveau de famille.

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Premier tombeau Peugeot à Hérimoncourt : y reposent Jean-Pierre II (1768-1852), Jules Ier (1811-1889), Eugène Ier (1844-1907),


3ème génération


Jules Ier (1811-1889), diplômé de l’École centrale de Paris, et Émile Peugeot (1815-1874) succèdent à la tête de la société à leur père Jean-Pierre (1768-1852). Elle deviendra « Établissements Peugeot Frères » (EPF).

En 1847, les frères Peugeot font appel à Justin Blazer, orfèvre et graveur de Montbéliard, afin de créer leur emblème et se distinguer de la concurrence. Ils choisissent le Lion aux qualités analogues à celles des lames de scies produites : résistance, souplesse et rapidité. Il apparut sur les automobiles en 1905.

Les Peugeot exploitent les domaines forestiers familiaux de hêtres, fabriquant toutes sortes d’outillage à main pour l’artisanat, l’industrie et l’agriculture, des lames de ressort pour l’horlogerie et des baleines de corsets pour l’habillement féminin.

Émile Peugeot puis sa fille Lucy, protestants et fervents pratiquants, sont des pionniers en matière sociale. Ils créent et financent diverses institutions de secours, une caisse de pensions pour les veuves en 1811, une assurance mutuelle sociale en 185311 près de 100 ans avant la sécurité sociale créée en 1945, des logements à bas prix pour leurs salariés, l’hôpital du Rocher à Valentigney en 1870 où les ouvriers accidentés sont soignés gratuitement et un système de caisse de retraite ouvrière en 1876. En 1871, ils établissent la durée du travail à douze heures par jour.

Jules Ier repose au cimetière d’Hérimoncourt (25), dans le premier caveau de famille.

Emile repose au cimetière de Valentigney (25), dans ce qui semble être le premier tombeau de cette famille à cet endroit.


4ème génération


En 1865, Jules et Émile commencent à passer la main à leurs fils respectifs, Eugène Ier (1844-1907) et Armand (1849-1915).

Sous le Second Empire, l’industrie Peugeot est désormais importante et prospère.

Armand Peugeot, jeune ingénieur féru de moteurs, technologie alors en plein essor, décide de fabriquer des automobiles. Il débute par l’exposition de quatre prototypes de Peugeot type 1, des tricycles équipés de chaudière à vapeur de Léon Serpollet sur le stand Peugeot dans la galerie des « machines et des progrès techniques » à l’Exposition universelle de Paris. Armand découvre alors durant cette exposition le nouveau moteur à explosion à essence de l’inventeur allemand Gottlieb Daimler (Daimler Motoren Gesellschaft) qui fait fabriquer son moteur par Panhard et Levassor. Dès la fin de l’exposition, Émile Levassor propose à Armand Peugeot de construire un quatricycle, le type 2 suivi un an plus tard du type 3. C’est le début de l’empire automobile Peugeot amorcé par Armand.

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Acte de naissance d’Armand Peugeot - Valentigney.

En 1892, « Etablissements Peugeot Frères » devient « les Fils de Peugeot Frères » et Armand Peugeot veut développer la construction automobile alors que son cousin Eugène Ier reste hostile à cette invention à laquelle il ne croit pas. En 1896, Armand Peugeot se sépare des activités de « les Fils de Peugeot Frères » et fonde la « société des automobiles Peugeot » avec des usines à Audincourt et à Lille, alors qu’Eugène Ier avec « les Fils de Peugeot Frères » continue à fabriquer des bicyclettes, motos, tricycles et quadricycles avec ou sans moteur et également des outils, des articles ménagers, des moulins à café, etc..

Armand Peugeot est donc bel et bien le seul et unique fondateur de la branche automobile. Il est également le premier président de la chambre syndicale des constructeurs automobiles de 1909 à 1913.

Eugène Ier repose au cimetière d’Hérimoncourt (25), dans le premier caveau de famille.

Armand repose au cimetière du Père Lachaise de Paris (89ème division).


5ème génération


En 1905, Pierre Ier (1871-1927), Robert Ier (1873-1945) et Jules II (1882-1959), les trois fils d’Eugène Ier, sortent une voiturette sous la marque « Lion-Peugeot » contre la volonté de leur père toujours hostile à l’automobile. Leur société « les Fils de Peugeot Frères » fusionne à nouveau avec « Automobile Peugeot » de leur grand cousin Armand Peugeot en février 1910 après que leur père fut décédé en 1907. Robert Ier Peugeot devient chef de famille et prend la tête du groupe Peugeot. En 1912, ce fut l’ouverture du nouveau site industriel Peugeot de Sochaux.

En 1914, la Première Guerre mondiale met un coup d’arrêt à l’évolution et à la prospérité de Peugeot. Les usines sont mobilisées pour l’effort de guerre et fabriquent des vélos, des voitures, des camions, des chars, des moteurs d’avions, des bombes et des obus en imposant définitivement la nouvelle ère de la grande série. En 1919, Peugeot est techniquement dépassé par la nouvelle concurrence anglaise et américaine des surplus militaires et s’endette lourdement.
En 1926, la partie rentable de fabrication de cycles est séparée de l’automobile déficitaire.

Pierre Ier repose au cimetière d’Hérimoncourt (25), dans le second caveau de famille, qui sera celui de sa descendance (on l’appellera tombeau Pierre Ier).

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Second tombeau Peugeot à Hérimoncourt : y reposent Pierre (1871-1927) et François (1901-1985)

Robert Ier repose au cimetière de Valentigney (25) dans lequel il a fait édifié un tombeau pour sa descendance (on l’appellera : tombeau Robert Ier).

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Tombeau Robert Ier à Valentigney

Jules II repose au cimetière de Valentigney (25) dans lequel il a fait édifié un tombeau pour sa descendance, juste en face de celui de son frère Robert (on l’appellera tombeau Jules II [1]).

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Tombeau Jules II à Valentigney


6ème génération


Descendance de Pierre Ier

François (1901-1985), fils de Pierre Ier, se consacra tout d’abord à sa carrière d’industriel et prit un rôle de plus en plus important au sein de l’entreprise Peugeot. Tenté par une carrière politique, il se présenta aux élections de 1936 sous les couleurs des Radicaux indépendants. Élu député de la circonscription de Montbéliard, au cœur de l’empire familial, il rejoignit le groupe de la Gauche démocratique et radicale indépendante. Après la guerre, il se consacra essentiellement à l’organisation professionnelle de la métallurgie tant au niveau national qu’à l’échelle européenne : il présida longtemps la Fédération des industries mécaniques et transformatrices des métaux, et siégea à ce titre au CNPF.

Il repose dans le tombeau Pierre Ier du cimetière d’Hérimoncourt (25).

Descendance de Robert Ier


En 1928, Jean-Pierre III (1896-1966), fils de Robert Ier, prend la direction de Peugeot et devient le président du club de football qu’il vient de créer : le Football Club Sochaux-Montbéliard (FC Sochaux). En 1940-1945, durant la Seconde Guerre mondiale, les usines Peugeot sont occupées et sabotées. En 1953, Peugeot réintègre toutes ses différentes entités sous le nom unique Peugeot. Il est président de la chambre syndicale des constructeurs automobiles de 1962 à 1964. Mi-1966, constitution de PSA (Peugeot Société Anonyme) qui assure une gestion financière unique pour l’ensemble du groupe (automobiles, cycles, aciers et outillages)

Son frère Eugène II (1899-1975) fut pendant ce temps directeur des Cycles Peugeot.

le troisième frère, Rodolphe (1902-1979) fut résistant pendant l’occupation allemande et directeur des AOP (Aciers et Outillage Peugeot).

Jean-Pierre III est inhumé dans le tombeau Robert Ier du cimetière de Valentigney (25).

C’est également le cas de ses frères Eugène II et Rodolphe.

Descendance de Jules II

Antoine (1910-2002), fils de Jules II, fut membre du conseil de surveillance de la société. Il repose au cimetière de Valentigney (25) dans le tombeau Jules II.


7ème génération


Descendance de Jean-Pierre III

- Roland (1926-2016), fils de Jean-Pierre III, prit à seulement 33 ans la tête des Établissements Peugeot Frères (EPF) en 1959, à la suite de son père. Il présida le conseil de PSA de 1972 à 1998. C’est durant sa présidence que le groupe passe d’un statut provincial à celui de groupe international : Peugeot acquit en 1976 90 % du capital de Citroën auprès de Michelin à la demande du gouvernement français pour sauver la marque au bord du dépôt de bilan. Le groupe devint alors PSA Peugeot Citroën. En 1978, PSA racheta les filiales européennes et iraniennes de Chrysler, dont Simca. En 1982, l’entreprise connut de très graves difficultés financières et la famille Peugeot fit appel aux services de l’énarque Jacques Calvet. Emblématique et médiatisé, celui-ci dirigea le groupe durant treize ans à partir de 1984 comme président du directoire.

Le 12 avril 1960, Éric, le fils de Roland Peugeot, fut kidnappé au Golf de Saint-Cloud. Le père livra lui-même une rançon de 50 millions de francs en billets aux malfaiteurs dans une galerie marchande de Paris. L’enfant fut libéré le jour même. Les kidnappeurs, repérés par les services d’Interpol pour leurs dépenses somptuaires, furent arrêtés et condamnés à vingt ans de réclusion criminelle.

Roland Peugeot fut inhumé au cimetière de Valentigney (25), dans un tombeau distinct de ceux de la descendance de Robert Ier et de Jules II.

- Alain (1934-1994), frère du précédent, fut membre du conseil des directeurs d’Automobiles Peugeot, directeur attaché à la direction générale de la SA des automobiles Peugeot à compter de 1972, administrateur de la société française de participations financières (LFPF).

Il repose dans le tombeau Robert Ier du cimetière de Valentigney (25).

Descendance d’Eugène II

- Bertrand (1923-2009), fils d’Eugène II, fut vice-président et censeur du conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën de 1972 à 1999. Il fut également PDG de Cycles Peugeot et de Peugeot Motocycles et d’ECIA, ainsi que président de LFPF (Les Fils de Peugeot Frères) jusqu’en 1994. Il est à l’origine de la création du groupe PSA en 1976. C’est lui qui supervisa la fusion-absorption des marques Peugeot SA et Citroën SA.

Il repose au cimetière de Passy à Paris (10ème division).

Descendance de Rodolphe

- Pierre II (1932-2002), fils de Rodolphe, fut directeur général de Peugeot de 1972 à 1998 puis président du conseil de surveillance du groupe PSA Peugeot Citroën de 1998 à 2002. Il a joué un rôle essentiel pendant cette période dans le développement du groupe PSA Peugeot Citroën, dans la détermination de sa stratégie et dans sa mise en œuvre. Il fut à l’origine du rachat par Peugeot de Citroën en 1974 et de Chrysler Europe (Talbot-Simca) en 1978. C’est son fils Thierry, né en 1956, qui est l’actuel président du conseil de surveillance du groupe PSA Peugeot Citroën. Il fut inhumé dans le Doubs, très certainement à Valentigney, mais je n’ai pas trouvé trace de sa plaque funéraire.


[1Michel-Ange n’a rien à voir là-dedans !!!


Commentaires

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Les Peugeot : aux origines du groupe PSA
mercredi 7 novembre 2018 à 14h09 - par  patrick.monch

la tombe de de Pierre II se trouve plus bas sur le même côté que le caveau familial

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Les Peugeot : aux origines du groupe PSA
mercredi 11 octobre 2017 à 12h59 - par  Nicolas Ropion

Armand Peugeot repose en réalité dans la division 95 du Père-Lachaise.

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