MARVINGT Marie (1875-1963)

Cimetière de Préville de Nancy (54)
mardi 2 mai 2023
par  Philippe Landru

Surnommée « la fiancée du danger », elle se fit connaître avant la Première Guerre mondiale par ses multiples exploits dans des disciplines sportives plus ou moins à risques comme l’alpinisme, le cyclisme, le tir sportif, la natation et de nombreux autres sports, notamment d’hiver. Officieusement, elle fut la première femme à terminer le Tour de France, en 1908, après avoir essuyé le refus des organisateurs. La découverte des sports de l’air fut une révélation : aéronaute puis aviatrice, elle fut l’une des premières femmes à voler seule et la première à traverser la Manche du continent vers l’Angleterre en 1909. L’année suivante, elle établit le premier record de la coupe Femina.

Ambassadrice de l’aviation sanitaire, elle conçut un prototype d’avion-ambulance qu’elle ne réussit toutefois pas à construire avant la Première Guerre mondiale. Lors de ce conflit international, elle s’invita à deux bombardements avant de se voir émettre le refus officiel de l’armée. Elle retourna à Nancy où elle devint infirmière et correspondante de guerre. Décidant de rejoindre le front comme poilu, Marvingt y resta 47 jours déguisée en homme avant d’être démasquée. La sportive utilisa alors ses talents de skieuse dans les Dolomites sur le Front italien où elle aida à l’évacuation des blessés.

Après la Première Guerre mondiale, Marie Marvingt resta journaliste et partit vivre au Maroc où elle créa le premier lieu de formation des infirmières pilotes d’avions sanitaires. Elle fit partie de ce service pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle elle inventa un type de suture chirurgicale minimisant le risque d’infection sur le champ de bataille. Elle continua le cyclisme et prépara son brevet de pilote d’hélicoptère jusqu’à sa mort à l’âge de 88 ans. Comptabilisant trente-quatre décorations, elle est la femme la plus décorée de l’histoire de France mais reste très mal connue de la plupart des Français.


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