SOUILLAC (46) : cimetière du Puy d’Alon
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Alternance de caveaux modernes, de chapelles anciennes, d’enclos rouillés, le cimetière de Souillac à des airs fatigués.
Les tombes ne se signalent pas par leur extravagance, et les œuvres d’art en sont quasiment absentes.
Y reposent :
Alain CHASTAGNOL (1945-2010) : maire de Souillac de 1977 à 2003 (il le devint à l’âge de 32 ans), il fut également député du Lot (RPR) de 1986 à 1988. Il fut également un homme de médias : directeur délégué du Quotidien de Paris. Au sein du Groupe Quotidien présidé par Philippe Tesson, il fut notamment , coresponsable de L’Action économique, il fut secrétaire général international des éditions Hachette Filipacchi Médias. Vice-président de l’association Presse-Liberté, il a dirigé plusieurs ouvrages ou travaux consacrés à la presse. Sur le tombeau familial, une plaque rappelle son souvenir, précisant « qu’il repose à Paris au Père Lachaise mais son coeur, son esprit et sa mémoire sont ici ».
La famille Malvy est une vieille famille de Souillac attestée dès le XVe siècle. Dans le tombeau familial, qui date de 1885, repose Louis-Jean MALVY (1875-1949). Député du Lot de 1906 à 1919, puis de 1924 à 1942, il fut ministre à de nombreuses reprises entre 1911 et 1926 : Sous-secrétaire d’État à la Justice (1911), à l’Intérieur et aux Cultes (1911-1912) ; Ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes de 1913 à 1914, Ministre de l’Intérieur (1914-1917 puis à nouveau en 1926). Il fut donc ministre de l’Intérieur lors de la Première Guerre mondiale, et œuvra par une politique conciliante le ralliement des ouvriers à l’Union sacrée. Lors de la contestation sociale de 1917, qui consuma le consensus autour de l’Union sacrée, il fit pression sur les entrepreneurs afin qu’ils accordent des augmentations à leurs employés pour que ces derniers puissent faire face à la vie chère. Il fut très attaqué par l’extrême droite qui le présenta comme responsable de l’échec du Chemin des Dames. Amant de Mata-Hari, il fut accusé d’avoir fourni des renseignements militaires à l’Allemagne et d’avoir fomenté les mutineries de 1917. Avant la Seconde Guerre mondiale, opposé au Front Populaire, il défendit avec le ministre Georges Bonnet le projet d’une paix séparée avec Mussolini qu’il avait rencontré, et soutint aussi les accords de Munich. Le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, ce qui lui valut d’être frappé en 1945 d’indignité nationale. Il fut le grand-père de Martin Malvy, ancien ministre de François Mitterrand et président socialiste de la région Midi-Pyrénées de 1998 à 2015.
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