SAINT-PIERRE-TOIRAC (46) : cimetière
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C’est tout au fond du petit cimetière de Saint-Pierre-Toirac que vous trouverez la tombe de l’historien François FURET (1927-1997). Au sein de l’École des Annales, il appartient à une génération d’intellectuels cherchant dans les faits les raisons de la faillite du projet marxiste. Son ouvrage La Révolution française, co-écrit avec Denis Richet, constitue une étape importante de l’évolution de l’historiographie de la Révolution française au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Dépassant le cap de Thermidor, considéré par les historiens qui l’ont précédé (Aulard, Mathiez, Lefebvre, Soboul) comme le terme des événements de la « Grande Révolution » ; intégrant la Convention thermidorienne et le Directoire dans la Révolution, Furet prit à contrepied les théories admises par les historiens marxistes. Pour ces derniers, la Révolution française est d’abord une expression de la révolte des masses populaires, à l’exemple du mouvement jacobin soutenu par l’avant-garde des sans-culottes qui disparaît après le 9 Thermidor. À l’inverse, non sans susciter des polémiques dans le monde universitaire français, François Furet et Denis Richet défendirent l’idée d’une révolution des élites qui aurait « dérapé » en 1793. La confiscation violente du pouvoir par les masses durant la Terreur aurait perturbé le cours plutôt pacifique d’une modernisation sociale menée « par le haut » à partir de 1787.
Il mourut peu après son élection à l’Académie française à la suite d’une chute survenue lors d’un match de tennis.
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