REIMS (51) : cimetière du Nord (de la porte Mars)
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Il est de coutume d’écrire, dans les marronniers de la Toussaint, que n’importe quel cimetière urbain de province est le « Père Lachaise » local (simplement parce que les « gloires » du coin y sont inhumées). Cela a toujours eu le don de m’agacer, dans la mesure où comparaison n’est pas raison, et que ces cimetières urbains n’ont bien souvent pas besoin d’être comparé à leur « grand frère » de la capitale, tant ils recèlent de curiosités suffisantes pour avoir leur propre identité. En outre, d’un point de vue paysager, la plupart ne ressemble pas à la nécropole parisienne.
Il en est pourtant quelques uns pour lesquels ce qualificatif prend son sens, et c’est le cas du cimetière du Nord de Reims, appelé à l’origine cimetière de la Porte Mars.
Créé en 1786, le cimetière du Nord est le plus ancien de la ville de Reims, depuis la disparition des cimetières intra-muros. Il occupe ainsi une place importante dans le patrimoine rémois. A la fin du XVIIIe siècle, le principal cimetière de la ville, le cimetière Saint-Denis, face au parvis de la Cathédrale (approximativement sous le square René et Henri Druart), était à saturation. On y enterrait essentiellement des malades de l’Hôtel-Dieu dans des fosses communes, les corps n’étant pas réclamés par les familles.
Une proposition est faite : « L’Hôtel Dieu possède près de la Ville une très grande pièce de terre, dont une partie aboutit au chemin qui conduit de la porte de Cérès à celle de Mars, et qui est au nord de la Ville. On placerait le nouveau cimetière à peu près entre les deux portes, c’est à dire, dans un endroit où les exhalaisons seraient moins fortes à craindre et se feraient moins sentir. On sait qu’une des propriétés principales du vent du nord est de purifier l’air et de lui ôter ce qu’il peut avoir de malfaisant. » La parcelle est trois fois plus grande que celle de l’ancien emplacement, formant un carré d’un hectare. La somme nécessaire à l’aménagement est en partie versée par les habitants, à la suite d’une quête réalisée au porte-à-porte. Le détail des comptes est publié en 1787. L’argent permet de creuser un puits, niveler le terrain, faire les fouilles, élever un mur en craie et blocaille, dresser un talus de part et d’autre de ce mur et couvrir l’ensemble de bruyères, comme le voulait l’usage pour limiter l’érosion. S’y ajoutent deux piliers, une grille et un « char funèbre » servant à transporter les corps sur le kilomètre qui sépare le cimetière de l’Hôtel-Dieu (qui effectue un à deux enterrements par jour...). Le solde est obtenu grâce à une société savante, la « Société Libre d’Émulation », qui finance pour moitié la construction de la chapelle dont le parvis sert d’abri lorsque les inhumations ont lieu par mauvais temps.
- Dans le canton 2, une plaque signale la présence du médecin Jean-Baptiste Henri Caqué (1751-1805), qui fut le « père » de ce cimetière dans la mesure où c’est lui qui trouva son actuel emplacement.
Mais ce premier hectare s’avère vite insuffisant. Peu après la Révolution, l’ouverture d’un hôpital militaire (où l’on dénombre quatre à cinq décès quotidiens) provoque rapidement la saturation des cimetières de plusieurs paroisses. L’idée de cesser définitivement les inhumations autour des églises s’impose et il est décidé de tout transférer dans un nouveau cimetière. Le citoyen Legrand-Paquot et le docteur Jean-Baptiste Caqué, directeur de l’école de Médecine de Reims et signataire de l’expertise faite par la faculté en 1786, conçoivent alors le projet d’étendre le cimetière de l’Hôtel-Dieu. Le mur nord est abattu et la surface de la parcelle est doublée, l’entrée est mise en commun et devient celle du « cimetière de Porte-Mars » qui ouvre en 1795. L’Hôtel-Dieu continue par la suite de céder ses terrains afin de permettre l’agrandissement de cette nouvelle nécropole. La Ville acquiert les parcelles situées à l’est et le « cimetière du Nord » double une nouvelle fois sa surface en 1832. Le terrain fait désormais quatre hectares et l’architecte Nicolas Serrurier redessine cette fois les allées, en s’appliquant à leur donner un tracé romantique. Un dernier agrandissement est effectué entre 1853 et 1856, une nouvelle fois du côté du mur est, portant la superficie à 6 hectares. Le « cimetière du Nord » est divisé en quarante cantons et acquiert sa superficie actuelle. Suite à la suppression des fortifications et au développement industriel, le cimetière se trouve de nouveau enclavé dans la ville à la fin du XIXe siècle. La municipalité décide donc de ne plus accorder de concessions à partir du 1er avril 1891, date à laquelle s’ouvre le cimetière de l’Est.
La guerre a laissé le cimetière dans un état aussi désastreux que le reste de la cité. La situation est précisément décrite par un enseignant, Octave Forsan, alors qu’il se rend à l’enterrement d’une collègue le 31 janvier 1916. Il communique à ce sujet dans la Revue des deux mondes :« Nous voilà en route vers le cimetière du Nord, tant de fois bombardé et criblé d’obus ; le conservateur y a été tué récemment devant sa porte et on ne compte plus le nombre de victimes faites par l’ennemi, sur la place de la République toute voisine. La sépulture de la famille est tout au fond du cimetière. Le cortège avance par de tortueuses et interminables allées, passant au milieu des tombes brisées ou trouées d’obus, près des sépultures éventrées et des arbres coupés. »
Après l’Armistice, alors que les industries, entreprises, commerces, administrations, bâtiments agricoles et logements sont reconstruits grâce aux remboursements des dommages de guerres, les concessions funéraires posent quant à elles un problème juridique – ce que précise le premier historien du cimetière, Charles Sarazin, en 1925-
1926 :« Actuellement, le cimetière du Nord a effacé peu à peu les désordres occasionnés par la guerre. Des chapelles se sont réédifiées ou ont été réparées ; des pierres tombales ont été remplacées ; des croix et des monuments ont été relevés. Mais les mauvaises herbes ont envahi de nombreuses sépultures ; des mausolées brisés sont restés à terre et ils ne seront jamais restaurés faute de descendants pour s’en occuper. Nous ne pouvons que le déplorer, en souhaitant, qu’un jour, la municipalité puisse trouver les fonds nécessaires pour s’occuper des tombes de ceux qui n’ont plus personne derrière eux. Ce serait un hommage rendu à des Rémois qui, d’une manière ou d’une autre, ont servi leur Ville, travaillé à son accroissement et à sa prospérité. »
Comme pour la plupart des sites patrimoniaux rémois, c’est la première guerre mondiale qui va inciter savants et érudits à approfondir l’histoire de ce cimetière. Les destructions de masse ont incontestablement renforcé l’importance des traces du passé. Cependant, en raison de problèmes juridiques et financiers, le cimetière n’a jamais été totalement « reconstitué ». C’est un lieu où la mémoire des bombardements fait écho. On y découvre nombre de monuments funéraires portant encore les marques des destructions de 1914-1918. Dénoncé par le passé, cet état d’abandon lui confère une dimension émotionnelle en accord avec l’esthétique romantique originelle. En dehors des vingt premiers cantons, qui gardent l’apparence du XIXe siècle et portent les stigmates de la guerre, vingt autres sont encore en activité, incluant les concessions réservées au judaïsme et au protestantisme. Chaque année, il est procédé à plus de 120 inhumations. Un jardin du souvenir, destiné à la dispersion des cendres des défunts, a également été implanté afin de répondre à l’évolution des usages.
Depuis 2018, le Cimetière du Nord affiche complet.
Curiosités
Le cimetière n’est pas organisé en divisions mais en 41 « cantons ».
Il est difficile de distinguer les limites entre le canton 18 et le canton 25. La raison ? Le canton 18 était réservé aux catholiques tandis que le 25 l’était aux protestants. Plus insolite encore : certaines chapelles sont situées exactement à la limite, avec deux entrées (c’est le cas de certaines dynasties du champagne : Roederer, Krug, Heidsieck...) par exemple) , ce qui se « justifiait » par la présence, dans la même famille, des deux confessions. Selon la confession du défunt, on le faisait passer par l’entrée donnant sur un canton ou sur l’autre !
La chapelle Sainte-Croix, classée aux Monuments Historiques en 1927. Sa construction a été confiée à l’architecte de la Ville, Nicolas Serrurier. Achevée en 1788, elle est bénie un an plus tard sous l’invocation de la Sainte Croix. Immédiatement visible à l’arrière du portail, la chapelle surplombe l’entrée du cimetière grâce à un léger relief. Endommagée par les bombardements, elle a été entièrement restaurée et remontée.
La Chapelle du Cimetière reçut aussi la dépouille d’un hôte encombrant, en la personne du Chevalier Alexandre Gonsse de Rougeville (1761-1814) connu pour avoir tenté de libérer Marie-Antoinette de la Conciergerie. En effet, il fut accusé d’avoir fourni aux Russes, qui occupaient alors la ville, des renseignements sur les positions des troupes françaises. Pour cette forfaiture, il fut jugé sommairement et fusillé contre le mur du Cimetière du Nord le soir du 10 mars 1814. Son corps, en attendant d’être inhumé, fut déposé dans la chapelle. Le lendemain, le fossoyeur le retrouva nu. En effet, pendant la nuit, des « nécessiteux » lui enlevèrent ses habits ! Il fut enterré en fosse commune et on ignore – par manque de documents de l’époque – où il a été inhumé exactement [1]. Alexandre Dumas s’inspira de ce personnage pour écrire son roman historique Le Chevalier de la Maison Rouge.
- Le cimetière comporte aussi quelques mémoriaux :
pour les médaillés de la médaille militaire qui jouxte celui des médaillés de la Légion d’honneur ;
pour les morts français et allemands de la guerre de 1870 ;
pour ceux tombés lors de la bataille de Reims (1814) : un monument érigé en 1826 haut de deux mètres commémore la mémoire de neuf officiers de la grande armée tués ou morts de leurs blessures pendant la bataille de Reims de 1814 ;
La S.F.I.O. aux héros de la Résistance 1941-45 ;
pour les fondateurs de la communauté juive. Un carré militaire regroupe principalement des morts de la Grande Guerre : 306 soldats et victimes civiles y sont inhumés.
Quelques monuments remarquables
- « LA DOULEUR » (1906) Canton 1 - famille Cadot-Tortrat.
- Ce petit temple très moderne est dessiné par l’architecte Ernest Kalas et réalisé en 1906 par le sculpteur Joseph Wary. L’ouvrage est en ciment armé, fermé sur trois côtés dont un coupé aux trois quarts afin de révéler les œuvres artistiques. Au fond, un dessin souligné par des émaux en céramique représente deux anges ailés surmontant un brasier et portant, à l’origine, deux médaillons en bronze d’Augustin Coutin. Il ne subsiste qu’un seul portrait des deux enfants. À gauche, une sculpture de Théodore Rivière, La Douleur réalisée en 1906, représente une femme assise sur la pierre tombale et couverte d’un long voile, s’inscrivant dans le Symbolisme, mouvement encore présent dans l’art funéraire du début du XXe siècle.
- CHAPELLE GODBERT † (1897) - 1904 Canton 7 - Rose-Croix Godbert
- Œuvre de l’architecte Émile Dufay-Lamy et du sculpteur Joseph Wary, le monument funéraire s’organise comme un petit temple à l’antique, fermé par deux petits portillons symboliques. Quatre colonnes corinthiennes encadrent un piédestal supportant une réplique récente en plâtre remplaçant le buste d’origine, bronze d’Émile Peynot volé dans les années 2000. L’ensemble est surmonté d’un riche plafond à caissons rehaussés par des tesselles dorées. Plusieurs motifs décoratifs ou allégoriques s’intègrent aux colonnes cannelées : fleurs grimpantes et palmes sur les fûts, fleurs de pavots et lierre dans les chapiteaux symbolisant sommeil et fidélité.
- Mausolée de la famille Simonar (canton 22)
- Ce tombeau est sans aucun doute l’un des plus emblématiques du cimetière. Œuvre du marbrier Jean-François Chambon, il représente le jeune Augustin Simonar, mort à 12 ans en 1843 ; une statue en pied œuvre du sculpteur de Maghellen. Fils d’un maître plafonneur, il revenait de chez ses grands-parents à Saint-Thierry, dans les environs de Reims. Monté sur une charrette, il s’endormit, tomba, et fut écrasé par celle-ci. Il mourut quelques jours avant d’avoir fait sa communion solennelle, raison pour laquelle il est représenté en communiant.
- Mausolée Simonar (détails)
- LE GISANT DE L’ABBÉ MIROY † (1871) Canton 16 - Charles Eugène Miroy (né en 1829)
- Ce gisant est sans doute le monument funéraire le plus connu du cimetière du Nord. Durant l’occupation prussienne en 1870, Charles-Eugène Miroy, curé de Cuchery, est accusé de détenir des armes qui seront retrouvées effectivement chez lui. Arrêté et jugé à Reims, il est accablé par le maire et l’un de ses adjoints puis condamné à la peine de mort « par l’exécution militaire, conformément aux lois allemandes en vigueur dans les pays occupés ». Le 12 février 1871, l’abbé Miroy est fusillé à l’aube contre le mur du cimetière (au niveau du mur du canton 12) où il est enterré. L’archevêque et les Rémois sont révoltés par cette mort injuste. Dès le jour de l’exécution, ces derniers viennent lui rendre hommage en déposant des fleurs. Une souscription est ouverte pour élever un monument à sa mémoire. La souscription permettant de financer le projet, la réalisation du gisant est confiée à René de Saint-Marceaux. L’œuvre est envoyée au Salon de 1872 mais non exposée car l’occupation prussienne est toujours en place à Paris. Le gisant de l’abbé Miroy s’inscrit dans ce souci de réalisme inspiré des gisants du Moyen Âge. La sculpture, en bronze, a été exécutée par le fondeur Victor Thiébault et fils et repose sur un piédestal de marbre gris. La position du corps et les détails vestimentaires donnent à l’œuvre un caractère dramatique. L’abbé est représenté couché sur le ventre, une jambe sous l’autre, face contre terre. L’artiste parvient à rendre le réalisme du cadavre par la souplesse du corps qui vient juste de tomber, la nuque tirée, les bras contournés. La soutane est plaquée sur le corps de l’abbé tel un suaire. Le visage est juvénile, aucun sentiment ne transparaît. Saint Marceaux a voulu témoigner de l’innocence de l’abbé Miroy, dont les lèvres entrouvertes laissent imaginer le dernier souffle.
Le monument fut enlevé le 31 juillet 1918 par le service des évacuations puis replacé en 1922. Il fut caché durant la seconde guerre mondiale et enlevé en 2006 pour éviter son vol par les amateurs de métaux qui sévissaient. En 2012, il a rejoint les réserves du musée des Beaux Arts de Reims dans un souci de conservation. Le moulage en résine aujourd’hui en place est l’exacte réplique de l’original.
J’ai pris cette photo en 2004 : il s’agit donc encore du gisant original.
- Etat du tombeau de 2006 à 2012.
Ce cimetière possède également d’autres œuvres de René de Saint-Marceaux :
le tombeau de son grand-père, Augustin de Saint-Marceaux (1790-1870). Fondateur en 1831 d’une maison de vins de Champagne, il fut maire de Reims de 1835 à 1837, en 1839, puis de 1841 à 1845. Il repose sous un tombeau portant pour épitaphe : Rheims que j’ai aimé de toutes les forces de mon intelligence, reçois mes cendres et mon nom parmi tes morts (canton 11).
Dans un autre tombeau, reposent les parents du sculpteur. Leur tombeau d’origine fut en partie détruit par la Première Guerre mondiale. Après la guerre, la veuve de Saint-Marceaux demanda à Pompon qu’il place l’une des oeuvres de son époux, Sur le chemin de la vie, sur le tombeau de ses parents.
L’Élévation des âmes du purgatoire (pour la famille David) (canton 22),
Le sculpteur contemporain Mauro Corda est l’auteur de deux monuments dans ce cimetière qui honore la mémoire de son père et de son frère sur leur tombe.
- Cénotaphe Holden
- industriel anglais, bienfaiteur de la ville de Reims, Jonathan Holden (+1906) fut inhumé au cimetière du Nord à Reims puis transféré, ainsi que son fils Isaac Holden (+1889), à Bradford. Le monument Holden, au cimetière du Nord, en marbre de Carrare, œuvre de Joseph Wary, sculpteur ornemaniste, rappelle les bienfaits de cette richissime et généreuse famille d’industriels anglais. Cette sépulture est vide de corps, car ceux-ci ont été exhumés en 1890 pour être rapatriés à Bradford. Le monument, comme le buste en bronze d’Isaac Holden, signé Constant Auguste Thomsen, ont été laissés en sa mémoire (il s’agit d’une copie) (canton 25).
- Médaillon Censier (+1911) par Léon Chavalliaud (canton 9).
- Le médaillon du chanoine Deglaire (+1889), réalisé par Léon Chavalliaud, porte les stigmates de la Première Guerre mondiale (canton 6).
Célébrités : les incontournables...
Le maréchal DROUET d’ERLON
Raoul VILLAIN (cénotaphe)
sans oublier les dynasties du champagne :
la famille de MULLER-ABELÉ
la Veuve CLICQUOT
la famille DELBECK
la famille HEIDSIECK
la famille KRUG
la famille LANSON
la famille ROEDERER
la famille RUINART
la famille TAITTINGER
... mais aussi
L’architecte Jules ALARD (1866-1938) qui fut impliqué dans la reconstruction de Reims (canton 6).
Le bienheureux frère ARNOULD (Jules-Nicolas Rèche : 1838-1890) : frère des écoles chrétiennes, il se fit connaître pour sa piété et son dévouement. Sa béatification fut célébrée à Rome en 1987 par le pape Jean-Paul II. Sa tombe, très visitée, comporte de nombreux ex-voto (canton 1).
Le poète auvergnat Jean d’ARVOR (Jean-Baptiste Pierre Léon Jeuge : 1883-1970), dont la fille épousa Jacques Poivre : de cette alliance sont issus le journaliste Patrick Poivre d’Arvor et le romancier Olivier Poivre d’Arvor, tous deux nés à Reims.
Le peintre et dessinateur Eugène AUGER (1847-1922) (canton 12).
Jean d’AULAN (Jean Harouard de Suarez d’Aulan : 1900-1944). Sportif accompli, il fut capitaine de l’équipe de France de bobsleigh ; quatre fois champion de France et participa avec l’équipe de France de bobsleigh au premier championnat du monde en 1930. Il participa deux fois aux 24 Heures du Mans en automobile et remporta les rallyes aériens d’Égypte en 1935 et d’Allemagne en 1936. Président de la Société des vins de Champagne Piper-Heidsieck à Reims de 1928 à 1943, il cacha des armes parachutées d’Angleterre dans les caves pendant l’occupation. Dénoncé à la Gestapo, il parvint à s’échapper et gagna l’Afrique du Nord via l’Espagne. Il s’engagea, en dépit de son âge, dans la célèbre Escadrille La Fayette, devenant ainsi le plus vieil aviateur de chasse de la Seconde Guerre mondiale (plus âgé de quelques mois et décédé la même année, Antoine de Saint-Exupéry était pilote dans une escadrille principalement dédiée à la reconnaissance). Après de nombreuses missions effectuées au-dessus de l’Allemagne, il fut abattu à bord de son avion au-dessus de la forêt de Tagolsheim (Haut-Rhin). Il avait épousé Anne Marie Yolande Kunkelmann, héritière de la maison de champagne Piper-Heidsieck, et repose dans la chapelle familiale de cette famille (canton 16).
Jean-Baptiste Louis BALIGOT de BEYNE (1821-1884) : chancelier de l’ambassade turque à Paris, il fonda à Constantinople, en 1854, un journal nommé La Presse d’Orient. Il termina précepteur des enfants du prince souverain de Moldavie (canton 2).
Le peintre paysagiste Emile BARAU (1851-1930) (canton 6).
L’écrivain Arthur BARBAT de BIGNICOURT (1824-1888), qui fut directeur du journal La Mode, dont il écrivit l’histoire, et auteur de livres et d’articles historiques, de plusieurs comédies de salon (canton 7).
François Louis BARON (1750-1833) : avocat au Parlement de Reims, il fut député du Tiers en 1789 puis siégea en 1799 au Conseil des Anciens puis des Cinq-Cents (canton 2).
Le gynécologue Serge BAZELAIRE (1922-1991), qui joua un rôle important à Reims dans le développement des cliniques privées, dans la promotion de l’accouchement sans douleur et assura la présidence du stade de Reims de 1974 à 1990.
Le musicien et compositeur Gustave BAZIN (1836-1895), qui suivit à Paris, avec Massenet, les cours de Gounod. Il fut d’abord chef de chant au Théâtre Lyrique de Paris (canton 7).
Le peintre Léon BEAUJOINT (1833-1869) (canton 17).
Louis Sébastien BERTON (1746-1811) : supérieur de l’école militaire de Brienne avec mission d’y remettre l’ordre, il eut le jeune Bonaparte pour élève qui disait de lui. « Il est trop dur ; il ne réussissait pas à se faire obéir malgré sa figure rébarbative » (canton 6).
Le statuaire Eugène BOURGOUIN (1880-1924), à qui l’on doit le Monument aux morts de la Verrerie au Cimetière du Sud. Il participa au chantier de restauration de la cathédrale de Reims. A quelques mètres de sa tombe, dans ce cimetière, où repose également sa petite-nièce Danièle Guyader-Follias (1942-1993), maîtresse de ballet du Grand-Théâtre de Reims, on peut voir une de ses œuvres : le buste du compositeur Ernest Lefèvre (voir plus bas) (canton 3).
Le médecin Joseph BOUVIER (1883-1978), qui fut maire de Reims de 1942 à 1943, puis à nouveau en 1944. Le film Sept morts sur ordonnance de Jacques Rouffio, dans lequel Charles Vaneljoue le rôle du docteur Bouvier, lui fait porter la responsabilité d’un effroyable drame.
L’architecte Narcisse BRUNETTE (1808-1895), qui fut pendant près de 50 ans architecte de la Ville. On lui doit le sauvetage de la basilique Saint-Rémi et la restauration et la construction de plusieurs églises de la ville (canton 7).
L’actrice Blanchette BRUNOY (1915-2005), qui commença au théâtre avant de débuter au cinéma, dans les années 1930 et 1940, par des rôles d’ingénue. Elle fut remarquée entre autres, dans : Claudine à l’école de Serge de Poligny (1938), La Bête humaine de Jean Renoir (1938) et Au Bonheur des Dames d’André Cayatte (1943) - deux films adaptés de romans d’Émile Zola, Goupi Mains Rouges de Jacques Becker (1943), La Marie du port de Marcel Carné (1950) et … Comme elle respire de Pierre Salvadori (1998), sa dernière apparition à l’écran. Crématisée à Manosque (04), ses cendres furent déposées ici où elle rejoignit son époux, l’acteur Maurice MAILLOT (1906-1968), qui avait fait ses débuts à l’écran en 1930. Il joua en particulier dans Le Testament du docteur Mabuse de Fritz Lang. Grand et beau garçon, Maurice Maillot était appelé à devenir un grand acteur, mais l’apparition du cinéma parlant lui fut fatale : sa voix flûtée n’allait pas avec son physique d’athlète. Il tourna néanmoins 23 films jusqu’en 1954 (canton 40).
Le peintre, vitrailliste et sculpteur Hippolyte BULTEAU (1828-1895) (canton 13).
Nicolas Henri CARTERET (1807-1862) : notaire à Reims, il en devint maire de 1845 à 1848. Représentant du peuple à l’Assemblée législative de 1849, il fut de mai à juin 1848 ministre de la Commission exécutive. Il siégea sur les bancs de la majorité, et soutint le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Il fut ensuite de la Marne de 1857 à sa mort, dans la majorité dynastique. Il fut membre de l’Académie nationale de Reims (canton 2).
René Richard Louis CASTEL (1757-1832) : auteur du Poème des plantes, il fut député de l’Assemblée législative entre 1791 et 1792 (canton 2).
Le sculpteur Joseph François CHAMBON (+1861), qui travailla pour le funéraire. On lui doit en particulier la statue du jeune Simonar (canton 22) de ce cimetière (canton 8).
Le sculpteur Léon Louis Charles CHAPELAIN (1855-1904) (canton 6).
La peintre Isabelle CHARLIER (1895-1974).
Le sculpteur Léon CHAVALLIAUD (1858-1919), qui reçut le second grand prix de Rome en 1886. Il vécut en Angleterre où il laissa de nombreuses œuvres. Il travailla également pour le funéraire, et ce cimetière possède plusieurs de ses œuvres (canton 8).
Firmin CHARBONNEAUX (1830-1866) : maître de verreries, il fut créateur avec son cousin Pol Charbonneaux des Verreries Charbonneaux à Reims. Il était administrateur de la Banque de France (canton 1).
Léopold CHARPENTIER (1798-1874) : député de la Marne en 1848 (canton 4).
Eugène COURMEAUX (1817-1902) : bibliothécaire et publiciste, fervent républicain et opposant majeur au Second Empire, il fut député de la Marne de 1881 à 1885 (canton 8).
Simon DAUPHINOT (1821-1889) : manufacturier, maire de Reims de 1868 à 1871, puis député de 1871 à 1876 et sénateur de la Marne en 1876 et 1879 ; il assuma ses fonctions sous l’occupation allemande (canton 8).
L’architecte Antoine Henri DAUTREVILLE (1810-1893) (canton 11).
L’historien, archéologue et archiviste Louis DEMAISON (1852-1937), il publia de nombreux travaux d’érudition sur Reims et la région, dont un ouvrage sur la cathédrale (canton 5).
Le peintre Rigobert DEPERTHES (1761-1833), dont la tombe, au canton 22, a disparu.
Le résistant Jean-Jacques DÉSIRONT (1921-1944), qui participa à de nombreuses actions initiées en région parisienne par le COMAC : destruction des fichiers du Service du travail obligatoire (STO) à Versailles, sabotages d’usines, libération de Jean-Pierre Lévy, fondateur de Franc-Tireur, de la prison de la Santé... Il fit partie du groupe qui exécuta le milicien Philippe Henriot, secrétaire d’État à l’Information et à la Propagande dans les locaux de son ministère et à celle de Jean Mansuy qui avait assassiné Georges Mandel en forêt de Fontainebleau. Arrêté sur dénonciation et incarcéré à la prison de la Santé, il réussit grâce à des complicités à s’en évader et fut tué dans les combats de la libération.
Jean-Baptiste DESSAIN de CHEVRIERES (1750-1825), qui fut député royaliste au Conseil des Anciens (canton 2).
Le critique dramatique Charles DESTEUQUE (1851-1897), qui défraya la chronique scandaleuse de la Belle Epoque sous le nom d’Intrépide Vide-Bouteilles. Chevalier-servant de la Goulue, il lança dans le demi-monde, entre autres, Émilienne d’Alençon la belle Otéro et Liane de Pougy. Il fut un des témoins et acteurs le plus singulier de la vie nocturne parisienne à la Belle Epoque (canton 16).
Emile DEVEAUX (1867-1929), qui fut un architecte de la reconstruction de Reims (canton 9).
Victor DIANCOURT (1825-1910) : maire de Reims de 1872 à 1881, il fut député (1879 à 1881) puis sénateur (1886 à 1906) de la Marne (canton 3).
Le sculpteur et photographe Léon DOUCET (1866-1939), qui laissa une importante série de photos de la cathédrale et du vieux Reims d’avant 1914.
Le chroniqueur et homme de lettres Eugène DUPONT (1859-1941). A l’origine négociant en laines, il se piqua d’histoire locale et écrivit quelques ouvrages biographiques sur des personnalités locales. Sa principale œuvre est La Vie rémoise, compilation de chroniques qui dresse une image pittoresque de la vie locale à la fin du XIXe siècle (canton 13).
Jean FALALA ( 1929-2005) : maire de Reims de 1983 à 1999, il fut député de la Marne de 1967 à 2002 (canton 1).
Le musicien Louis Simon FANART (1807-1883), qui fut maître de chapelle de la cathédrale en 1830, créateur de la Société philharmonique en 1831 et du premier conservatoire de musique de Reims (canton 9).
Jean François Xavier FERRAND (1802-1885), qui fut député et un membre de l’Assemblée constituante de 1848. Un médaillon en bronze par Léon Chavalliaud qui ornait sa tombe a été volé (canton 15).
Jacques FOSSIER (1812-1871) : biscuitier rémois, il fut le fondateur de la Maison Fossier renommée pour ses « biscuits roses » dégustés avec le Champagne (canton 7).
Marie-Clémence FOURIAUX (1857-1932) : infirmière, institutrice et directrice d’école, elle soulagea par son action énergique les Rémois lors de la Première Guerre mondiale. Elle fut aussi une militante féministe, pacifiste et humaniste (canton 22).
L’archéologue et historiographe rémois Charles Prosper GIVELET (1822-1903), qui publia de nombreux ouvrages en relation avec les bâtiments et monuments de Reims (canton 4).
L’architecte Pierre-Louis GOSSET (1803-1875) repose avec son fils, Alphonse (1835-1914), également architecte, qui laissa de nombreuses œuvres à Reims et dans la Marne, en particulier le grand théâtre de la ville. Son fils, Pol (1881-1953), également architecte, repose au cimetière des Batignolles à Paris (canton 11).
Le peintre Armand GUÉRY (1853-1912), qui fut le paysagiste du ciel champenois ; mais aussi l’auteur de paysages alpestres, qui repose sous une dalle à l’abandon (canton 17).
Le sculpteur et vitrailliste François HAUSSAIRE (1861-1924), spécialisé dans le mobilier d’église. La chapelle de famille est ornée d’une belle dormition de la Vierge (canton 15).
Le peintre paysagiste François Clovis HÉCART-GAILLOT (1813-1882) (canton 16).
Le peintre d’histoire Charles-Auguste HERBÉ (1801-1884) qui s’intéressa aux grandes scènes historiques remises à la mode par la Restauration de 1815. Il se passionna pour l’évolution et la variété des costumes et vêtements dont il chercha à situer tous les changements depuis le Moyen Âge. C’est à l’occasion de ses efforts pour publier un recueil sur le costume qu’il fut remarqué par le peintre Nicolas-Toussaint Charlet, élève du baron Gros, le peintre bien connu des batailles de Napoléon Ier. Avec Charlet, puis Auguste Raffet, il étudia et approfondit le procédé de la lithographie. Ces deux peintres le prirent en amitié et le firent entrer dans l’atelier de Gros. Il en vint ainsi à s’intéresser plus encore à la peinture d’histoire mais, à l’inverse de son maître, il s’attacha aux siècles précédents, plutôt qu’aux événements de son époque. Il retourna plus tard à Reims où il enseigna le dessin. Avec lui repose son fils, l’architecte Auguste HERBÉ (1830-1885) (canton 7).
Les architectes Edmond (1864-1960) et ses fils Jacques (1898-1993) et Paul (1903-1963) HERBÉ. Le premier, petit fils du peintre Charles Herbé qui précède, fut très impliqué dans la reconstruction de Reims après la Première Grande mondiale. Paul, qui fut fut l’élève d’Emmanuel Pontremoli à l’École des beaux-arts, fut nommé, en 1948, urbaniste du Soudan et du Niger. Il exerça la fonction d’architecte-conseil du service d’architecture du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme ; succéda à Auguste Perret comme chef d’atelier à l’École nationale supérieure des beaux-arts, et réalisa plusieurs œuvres emblématiques (pavillon de la céramique à l’Exposition de 1937, palais des expositions de Lille en 1951 (avec Jean Prouvé), l’hôpital de Fort-Lamy en 1953, cathédrale du Sacré-Cœur d’Alger en 1955, ou encore plusieurs groupes de logements en région parisienne. Il fut l’auteur du premier plan d’aménagement du quartier de la Défense, avec Robert Auzelle, Robert Camelot, Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss (canton 9).
Le pharmacien Jean Nicolas HUZEAU-MUIRON (1801-1844), qui fut député de la Marne entre 1838 et 1839 (canton 6).
Le bibliothécaire Henri JADART (1847-1921), qui laissa sur Reims et la Champagne, une véritable mine de travaux (sa bibliographie ne compte pas moins de 359 titres) et de documents historiques de toute nature (canton 12).
Le médecin Henri JOLICOEUR (1839-1895), qui joua un rôle important en Champagne dans la lutte contre le phylloxéra (canton 9).
L’architecte Ernest KALAS (1861-1928), qui pendant la Guerre fut l’architecte du palais de Fontainebleau. On lui doit à Reims en particulier les celliers Mumm. De 1919 à 1923, il fut inspecteur du service archéologique de la ville de Reims et s’opposa fermement ( mais presque en vain) au plan Ford de reconstruction de Reims après la Première Guerre mondiale. Au cimetière du Nord, c’est lui qui a réalisé le tombeau de la famille Cadot-Tortrat avec sa fameuse pleureuse drapée (de Théodore Rivière) assise dans une chapelle (canton 9).
Hugues KRAFFT (1853-1935) : voyageur et photographe français, il voyagea autour du monde et parcourut notamment le Japon en 1882-1883. Il nous a laissé de nombreuses photographies (environ quatre cents) de qualité et une abondante correspondance écrite lors de son périple autour du monde. Il fut parmi les premiers à utiliser la photographie instantanée au Japon. Avec Ernest Kalas, il fonda en 1909 la Société des amis du vieux Reims (canton 25).
Le chroniqueur Jean François Nicolas Noël LACATTE (1776-1859), fabricant de la manufacture rémoise, qui fut un grand observateur et laissa de volumineux manuscrits écrits au jour le jour, très précieux pour l’histoire de Reims au XIXe siècle (canton 7).
L’architecte diocésain Pierre Edouard LAMY (1845-1914), dont Reims possède des réalisations variées (canton 8).
Le médecin et neurologue Louis LANDOUZY (1845-1917), doyen de la Faculté de médecine de Paris en 1901, membre de l’Académie de médecine et membre libre de l’Académie des sciences. Il s’intéressa principalement à la tuberculose et il fut l’un des acteurs majeurs des campagnes d’informations publiques en vue de son éradication. Il repose dans la chapelle familiale avec son père, Hector LANDOUZY (1812-1864), directeur de l’École préparatoire de médecine de Reims à sa fondation en 1853 et auteur de nombreux mémoires, qui publia un Traité complet de l’hystérie en 1846 (canton 8).
L’architecte Eugène LEBLAN (1819-1885), qui réalisa un nombre important de relevés et de dessins des monuments historiques de la ville de Reims (canton 2).
L’architecte Alfred Ernest LECLERE (1841-1921) (canton 7).
Le compositeur Ernest LEFÈVRE (1853-1913), qui se produisit à l’Opéra-comique de Paris. Dans la même tombe repose Louis Emile DÉRODÉ (1812-1864), qui fut représentant du département de la Marne à l’Assemblée nationale de 1848. La tombe d’Ernest Lefèvre est ornée de son buste par Eugène Bourgouin (voir plus haut) (canton 3).
Camille LENOIR (1859-1931), qui fut un député socialiste de la Marne de 1905 à 1928 (canton 22).
Nicolas Marie LE ROY (1760-1832) fut député de la Marne au Conseil des Cinq-Cents le 24 vendémiaire an IV. Favorable au coup d’État du 18 Brumaire, il fut sous-préfet de Reims de 1800 à 1815. Il repose avec son fils, Simon LE ROY-MYON (1790-1839), qui fut aussi député de la Marne de 1830 à 1837 (canton 6).
François LEVAVASSEUR (1808-1867) : peintre et photographe, dont la tombe est ornée d’un buste en pierre par Liebaert (canton 8).
Jean-Charles LORIQUET (1818-1889) : érudit, archéologue et bibliographe, il fut l’auteur de nombreux ouvrages sur Reims (canton 5).
Le médecin Etienne Alfred LUTON (1830-1896), qui fut le précurseur des injections sous-cutanées à effet local. On lui doit le sérum de Luton, employé contre la diarrhée cholériforme. Parmi ses descendants, son arrière-petite-fille Monique Luton fut écrivaine sous le nom de Claude Orcival et épouse du diplomate et homme politique Alain Peyrefitte (canton 7).
L’architecte François MAILLE (1881-1949), qui participa à la reconstruction de Reims.
Le sculpteur et décorateur Charles MARY (1879-1964) (canton 7).
L’organiste et luthier Jacques MASSON (1791-1878) (canton 8).
Félix Louis MENNESSON-CHAMPAGNE (1845-1933) : bâtonnier de l’ordre des avocats, il fut député de la Marne de 1885 à 1889, siégeant au groupe de l’Union républicaine (canton 1).
Édouard MIGNOT (1867-1949) : entrepreneur rémois, il fut parmi les pionniers en France dans le développement des sociétés à succursales en créant la société Comptoirs Français (canton 20).
Le médecin Nicolas NOËL (1746-1832) fut chirurgien-major durant la Guerre d’indépendance d’Amérique, de 1776 à 1784. Il vécut dans l’intimité de La Fayette. Chargé d’une mission par le gouvernement républicain à l’armée du Nord et de l’Ouest, il dénonça à la Convention les conditions épouvantables de détention dans les prisons de Nantes ce qui lui valut d’être poursuivi par Carrier. De retour à Reims, il fut nommé chirurgien-chef de l’Hôtel-Dieu (canton 22).
Le peintre portraitiste et miniaturiste Lié Louis PÉRIN (1756-1817), influencé par les portraits de Greuze qu’il observa et étudia, pour comprendre l’importance, dans les portraits, de la tête et des mains, qui doivent particulièrement fixer l’attention, et de la nécessité de subordonner les accessoires aux parties les plus importantes. L’intimité du statuaire Houdon le fortifia, par ailleurs, dans l’étude de la forme. En dépit du nom de « peintre de la bourgeoisie » qu’il se donnait, il réalisa pourtant les portraits de diverses personnes de haut rang, notamment ceux des duchesses d’Orléans, de La Rochefoucauld, mais la Terreur mit un terme à son ascension. Il peignait dans le style du grand Siècle. Sa sépulture à perpétuité, au Cimetière du Nord (canton 4), fut reprise en 1978 par la Ville pour état d’abandon.
Le peintre Nicolas PERSEVAL (1745-1837), dont les oeuvres se retrouvent dans les églises de la Marne. Avec lui repose sa fille, Marie-Marguerite PERSEVAL (1795-1849), également peintre, à qui l’on doit un portrait de Marie-Antoinette au Temple (canton 3).
L’écrivain parnassien Aubin Louis Hédouin PONS-LUDON de MALAVOIS (1783- 1866). Il fut une personnalité excentrique, connu et moqué des habitants de la ville. Son buste fut réalisé par Hubert Rève (canton 8).
L’homme de lettres Etienne François Xavier POVILLON-PIÉRARD (1773-1846), laissé de nombreux travaux historiques sur Reims, sur la Champagne, ainsi que des recueils de pièces de vers et de contes (canton 7).
L’architecte Louis Auguste REIMBEAU (1826-1865), qui fut attaché à Visconti dans la construction du Nouveau Louvre (canton 7).
L’organiste Etienne ROBERT (1816-1896), qui repose sous un buste de Léon Chavalliaud (aujourd’hui une copie en ciment teinté) (canton 22).
Pierre ROBERT-LUCAS (1766-1841) : maire de Reims à deux reprises (en 1796 et en 1800), il fut député de la Marne à plusieurs reprises (1815, 1821-1823, 1827-1830) (canton 6).
L’historien Charles SARRAZIN (1879-1953), qui travailla beaucoup sur Reims et plus particulièrement sur ce cimetière dont il fut l’un des premiers auteurs (canton 10).
Le peintre paysagiste Frédéric SAUVIGNIER (1873-1949). Soldat pendant la Première Guerre mondiale, il illustra le journal de tranchées Le Poilu (canton 19).
Pierre SCHNEITER (1905-1979) : personnalité du MRP, maire de Reims de Reims de 1957 à 1959, député à l’Assemblée nationale Constituante entre 1945 et 1946, il fut ministre à de nombreuses reprises sous la IVe République : Sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères puis (1946), Secrétaire d’État aux Affaires allemandes et autrichiennes (1947-1948), Ministre de la Santé et de la population de 1948 à 1951.Il fut encore député de la Marne de 1946 à 1955 (il l’a présida cette dernière année), puis de 1956 à 1958 (canton 38).
Le peintre Adrien SÉNÉCHAL (1895-1974), qui réalisa un grand nombre d’affiches et de portraits. Sa tombe est ornée d’un médaillon de profil en bronze par Guéry (canton 13).
L’architecte Nicolas SERRURIER (1751-1837), qui dessina les plans de la chapelle de ce cimetière (canton 8).
La famille de maîtres-verriers SIMON, dont les origines (portées sur la tombe !), remontent au XVIIe siècle, dont Jacques (1890-1974), qui répara les vitraux et la rosace de la cathédrale de Reims endommagés par les obus allemands (canton 8).
Félix Désiré SOULLIE (1795-1868) : député de la Marne de 1848 à 1857, il siégea à droite puis dans la majorité dynastique (canton 3).
Jacques TARBÉ de SAINT-HARDOUIN (1899-1956) : adjoint politique du général Maxime Weygand à Alger, il prépara et participa au débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942. Secrétaire aux affaires extérieures - soit équivalent de ministre des Affaires étrangères - au sein du gouvernement provisoire dirigé par le général Giraud à Alger, il fut ambassadeur à Baden en 1945 et conseiller politique du général Kœnig. Il fut ambassadeur de France en Turquie de 1952 à 1955 (canton 2).
L’architecte diocésain Edouard THIÉROT (1823-1904).
Le médecin Alfred THOMAS (1826-1899), qui fut député de la Marne de 1871 à 1877, puis de 1878 à 1893 (canton 6).
Jacques Quentin TRONSSON-LECOMTE (1749-1836) : maire de Reims de 1805 à 1810, il fut député de la Marne de 1809 à 1815. Sa stèle est curieusement emprisonnée dans un if (canton 8).
L’architecte Jean URBAIN (1920-1960).
Marie Claude Bernard VERRIER (1773-1837) : officier, il servit pendant la Révolution et le Premier Empire. Il fit partie de l’Expédition d’Égypte, puis en 1806, à l’état-major de Naples auprès de Massena (canton 2).
Jules WARNIER (1826-1899) : commerçant, il fut député de la Marne de 1871 à 1876. Partisan du libéralisme économique et du libre-échange, il prit place à la gauche républicaine. Ami de peintres tels que Corot ou Daubigny, il possédait une collection de peinture qu’il légua au musée des Beaux-Arts (canton 7).
Le sculpteur Joseph Gustave WARY (1848-1918), qui travailla presque exclusivement pour les cimetières de Reims (canton 13).
Le sculpteur Michel WENDLING (1815-1896), qui fut l’élève d’Eugène Viollet-le-Duc. Il fut chargé des travaux de restauration de la cathédrale de Reims de 1852 jusqu’en 1894. Il a réalisé de nombreux travaux sur d’autres monuments rémois. Avec lui repose son fils Henri (1845-1908), également sculpteur (canton 9).
Edouard WERLÉ (1801-1884) : employé de commerce dans la maison de vins de Champagne Veuve Clicquot-Ponsardin, ses qualités professionnelles et son entente avec sa patronne lui permirent de gravir les échelons dans l’entreprise : il devint directeur commercial, puis associé de Mme Clicquot. Il sut donner à cette affaire une extension considérable : il conquit de nouveaux marchés en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Au décès de Nicole Clicquot-Ponsardin en juillet 1866, il devint le patron de la société. Maire de Reims de 1852 à 1868, il fut député de la Marne au Corps législatif entre 1862 et 1870 (canton 2).
Charles WÉRY (1831-1900) : graveur-ciseleur, c’est lui qui créa en 1896 la nouvelle châsse de Saint-Rémi sur le modèle de l’ancienne, détruite à la Révolution. Il est représenté par un médaillon de bronze fixé sur une colonne de granit, par le sculpteur Auguste Coutin (canton 9).
Toutes les photos sont les miennes, sauf Alard - Auger - Bouvier - Brunette - Brunoy - Charlier - Désiront - Dessain de Chevrières - Falala - Haussaire - Houzeau-Muiron - Jadart - Kraft - Leblan - Lenoir - Loriquet - Perseval - Simon - Tarbé de Saint-Hardouin - Tronsson-Lecompte - Wery ; glanées sur Internet (Wikipedia, Geneanet et autres).
Sources :
Focus : le cimetière du Nord de Reims
ROCHA Alphonse Le cimetière du Nord - deux siècles d’histoire rémoise", librairie Guerlin, 1998
Un site commencé par Alphonse Rocha : quelques plans de cantons intéressants.
la Vie rémoise
[1] Il se dit également que sa sœur, Mme Cardon de Flezard, l’aurait fait exhumer de la fosse commune pour le transporter dans l’église de Marles, village dont son père était seigneur.
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