ALBI (81) : cimetière des Planques
par
Le cimetière des Planques n’est pas le plus vieux d’Albi (le plus vieux est le cimetière de l’hôpital) mais il date néanmoins du premier tiers du XIXe siècle (1827). Il est le grand cimetière patrimonial de la ville.
Il est surtout connu pour avoir abriter, de 1914 à 1924, le corps de Jean Jaurès avant que l’on transfère ce dernier au Panthéon. Son imposant cénotaphe demeure, mais il n’est pas vide dans la mesure où y repose la compagne du tribun.
Sobre, il contient très peu de témoignages artistiques.
La tombe de l’archiprêtre d’Albi Bernard Caminade fut ornée en 1863 d’une plaque-hommage du conseil municipal.
Y reposent :
L’ingénieur Paul BODIN (1847-1926), à qui doit entre autres la construction du viaduc du Viaur en 1902. Il s’était spécialisé dans l’étude et l’exécution des grands travaux de ponts et charpentes métalliques. La rue de Paris qui porte son nom (XVIIe arrondissement) trouve a l’emplacement des anciens ateliers de la Société de construction des Batignolles, où il travailla.
L’ingénieur Jean-Emile GRAND (1844-1926), spécialisé dans les mines. Après avoir travaillé dans le Pas-de-Calais, il fut appelé en 1870 à Carmaux où il constata l’absence d’information sur la constitution géologique du bassin houiller. Il rationnalisa l’exploitation et permit le développement considérable de la production.
Le Compagnon de la Libération Louis PELISSIER (1901-1944) : officier de l’armée, engagé de bonne heure dans la Résistance française et membre des Forces françaises de l’intérieur durant la Seconde Guerre mondiale, il fut responsable des parachutages dans la région Sud-Ouest, et chef d’un groupe franc du réseau Morhange, spécialisé dans l’action directe. Arrêté par les Allemands alors qu’il transportait des armes, il fut fusillé. Inhumé à Saint-Céré (46), il fut par la suite transféré ici.
Le comte Léonce de SAINT-MARTIN (1886-1954), qui fut compositeur et organiste. Succédant à Louis Vierne en 1937, il fut titulaire des grandes orgues Cavaillé-Coll de Notre-Dame de Paris jusqu’à sa mort.
Louis-Casimir TEYSSIER (+1916) : officier, il participa à la guerre de Crimée et fut blessé à l’assaut de Sébastopol (1855). Il fit ensuite la campagne d’Italie et fut à nouveau blessé à la bataille de Montebello en 1859. Commandant de la citadelle de Bitche durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il soutint le siège de la citadelle durant sept mois avec moins de 3 000 hommes contre 20 000 Prussiens et Bavarois bien équipés, stationnés tout autour de la ville. Selon ses propres mots, il était résolu à tenir la place « jusqu’au bout ! » Il ne rendit les armes que sur ordre du Gouvernement français en mars 1871. Mis en retraite en 1880, il finit sa vie à Albi, sa ville natale, où il devint membre du Félibrige, président de la Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn. Il publia en 1913 un recueil de contes en langue albigeoise.
Commentaires