SORÈZE (81) : église Notre-Dame-de-la-Paix
par
Cette église, datant du XIXe siècle, remplaça l’ancienne église détruite par les protestants au XVIe siècle. Elle fut construite sous l’impulsion du Père Lacordaire, arrivé à l’abbaye-école de Sorèze en 1854 ; ce dernier ayant offert 22 000 francs pour la construction de l’église ainsi que le terrain et les matériaux de l’ancienne abbatiale.
Pour ses contemporains, Henri LACORDAIRE (1802-1861) fut le plus illustre représentant de l’art oratoire catholique en son temps. Aujourd’hui, les historiens voient surtout en lui un des chefs des libéraux catholiques français et le restaurateur en France de l’ordre des Dominicains, qui y avait été supprimé à la Révolution. Prêtre, religieux, journaliste, prédicateur à Notre-Dame de Paris et ailleurs, éducateur, un moment député, académicien français, on le trouve au carrefour des grands débats du XIXe siècle européen. Politiquement, on le trouve réticent sous la monarchie bourgeoise de 1830, qu’il juge anticléricale et gallicane ; enthousiaste pour la Révolution de 1848 lorsqu’elle tend la main à la religion ; et prenant ses distances avec le coup d’Etat de Napoléon III en 1852. Défenseur « ultramontain » des droits du Pape, il est en désaccord avec la méfiance que l’Église montre devant la société moderne et son idéal de liberté. Il appartient enfin à la littérature romantique par son style, tout autant dans ses œuvres que dans son abondante correspondance
La sépulture du Père Lacordaire a été placée en 1992 dans la chapelle se trouvant à la droite de l’entrée. La dalle funéraire est surmontée d’un buste réalisé par Jean-Marie Bonnassieux. Un tableau a été placé sur le mur à gauche, copie par Mme Fontanilles du tableau fait par Théodore Chassériau représentant le Père Lacordaire en habit dominicain devant la cloître de Sainte-Sabine à Rome et dont l’original est au musée du Louvre.
Commentaires