ENNERY (95) : cimetière
par
Cimetière non traité de manière exhaustive
Au cimetière d’Ennery repose la féministe Hélène BRION (1882-1962).
Institutrice, elle s’engagea dans de nombreuses organisations féministes et milita pour que les droits de la femme tant au travail qu’à la maison soit reconnus. Membre de la CGT, elle fut la porte-parole durant la Première Guerre mondiale du courant pacifiste, ce qui lui coûta d’être arrêtée pour propagande défaitiste et envoyée à la prison des femmes de Saint-Lazare. Elle subit de la part des journaux de l’époque une campagne de désinformation. Accusée de trahison et de faire du pacifisme sous couvert de féminisme, elle comparut devant le premier conseil de guerre en 1918. Elle fut soutenue par Jean Longuet, Jeanne Mélin, Marguerite Durand et la journaliste Séverine qui firent de ce procès l’apologie du pacifisme et du féminisme. Condamnée à la prison et révoquée de son poste, elle ne fut réintégrée que sept ans plus tard sous le gouvernement du cartel des gauches.
Après la guerre, Hélène Brion se détacha du mouvement syndicaliste. En février 1920, elle fonda, avec Maurice Foulon, l’université populaire de Pantin. Attirée par le communisme, elle effectua plusieurs voyages en Russie dans les années 1920-1922 et adhéra au nouveau parti communiste dès le Congrès de Tours de 1920. Elle fut également une adepte du spiritisme. Durant toute sa vie, elle travailla à son Encyclopédie féministe dans laquelle elle avait le projet de regrouper des notices biographiques sur toutes les femmes qu’elle jugeait exemplaires, que ce soit pour leur activités littéraires, scientifiques ou artistiques, ou leur présence dans des faits divers.
Enterrée dans le carré des indigents, sa dépouille est ensuite transportée dans un caveau trentenaire payé par un cousin. Fort heureusement, la municipalité décida de conserver sa concession après échéance de celle-ci. Une rue du XIIIe arrondissement de Paris porte son nom.
Merci à Hélène Richard pour les photos.
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