SAINT-PRIX (95) : cimetière du prieuré noir
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Il vous faudra grimper une route aussi courte que raide pour accéder au petit cimetière de Saint-Prix. Celui du prieuré noir est l’ancien cimetière de la commune : en face, de l’autre coté de la route, le cimetière du prieuré blanc est l’extension moderne de la nécropole.
C’est ici que repose depuis 2019 le réalisateur Jean-Pierre MOCKY.
A l’image d’un Don Camillo assagi, un ancien maire et un ancien prêtre reposent l’un à coté de l’autre sous deux beaux monuments.
Le statuaire Jean-Victor BADIN (1872-1949) repose sous une pleureuse de sa composition. Une oeuvre similiaire du même auteur, mais inversée symétriquement, orne à quelques mètres la sépulture Cauchois.
Deux peintres parents partagent le même tombeau : Charles Philippe LARIVIÈRE (1798-1876), talentueux élève de Paulin Guérin, Girodet-Trioson et Antoine-Jean Gros, fut admis à l’école des Beaux-Arts en 1813. Il obtint le second Prix de Rome en 1819. En 1824, un tableau représentant La mort d’Alcibiade lui permit de remporter le Grand Prix de Rome, grâce auquel il séjourna dans la Ville Éternelle jusqu’en 1830. Réceptif à la sensibilité de l’école romantique mais formé à la discipline de la peinture classique, cet artiste officiel reconnu se spécialisa dans la peinture d’Histoire. Il exposa pour la première fois au Salon en 1827 et bénéficia d’importantes commandes publiques. On lui doit de nombreux tableaux de batailles et événements publics, des portraits de personnalités, ainsi que des toiles d’inspiration religieuse. Il fut l’auteur de trois des œuvres de la Galerie des batailles du château de Versailles. Parmi les portraits historiques qu’il a signés pour la collection de tableaux du Musée d’Histoire de France à Versailles, on peut notamment citer ceux des maréchaux Rochambeau, Bugeaud et Saint-Arnaud. Son portrait en pied du général Dode de La Brunerie orne l’escalier d’honneur du Pavillon du Roi, au Château de Vincennes. Il a aussi décoré une chapelle à Saint-Eustache et, comme Ingres, réalisé des cartons de vitraux à l’intention de la Chapelle royale de Dreux. Il fut également lithographe. Sa famille légua son fond d’atelier au musée de Picardie.
Avec lui repose son neveu par alliance Albert MAIGNAN (1845-1908), peintre et illustrateur d’histoire français, dont la majeure partie de l’oeuvre fut consacrée à la peinture d’histoire, bien qu’il peignit également des portraits. C’est peut-être sous l’influence de Henri Regnault qu’il fut inspiré par des thèmes espagnols et orientaux. Il participa avec d’autres peintres à la décoration de l’Opéra-Comique de Paris et réalisa en 1900 deux fresques au restaurant parisien Le Train Bleu situé dans le hall de la gare de Lyon de Paris. On lui doit également les modèles des tapisseries du grand salon du sénat au palais du Luxembourg.
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