PREUILLY-SUR-CLAISE (37) : cimetière
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L’ancien cimetière de Preuilly se trouvait à proximité de l’actuel, dans ce qui est désormais un jardin public qui jouxte la chapelle de Tous les Saints, construite à la fin du XVe siècle, dans laquelle fut découverte sous l’enduit en 1957 une danse macabre en très mauvais état. Devenu trop petit, le cimetière fut transféré dans le lieu actuel au début du XXe siècle.
- Médaillon sur la tombe d’un ancien médecin de la commune.
Le botaniste Moïse ARISTOBILE (1863-1937).
Pierre CRÉCHET (1816-1899) et son fils Alcide (1850-1904), architectes locaux ayant œuvré à la construction et à la restauration de nombreux édifices de la région de Preuilly au XIXe siècle.
Le sculpteur Edmond GRASSET (1852-1880), qui fut récompensé par le premier grand prix de Rome de sculpture en 1878. Son séjour à la villa Médicis à Rome fut interrompu par sa mort. Le médaillon qui orne sa tombe est de Louis-Alexandre Bottée.
Le poète et écrivain régionaliste Guy de la MOTHE (1903-1985), qui obtint en 1963 le prix national Francis James.
Jean MULTON (1908-1946) : engagé dans la Résistance où il devint un homme de confiance du groupe Combat, arrêté en 1943, il accepta de collaborer avec les services allemands, devenant ainsi agent de la Gestapo. Ce retournement eut des conséquences dramatiques pour la Résistance intérieure française car il connaissait parfaitement le fonctionnement de l’organisation sur Lyon et sur Marseille. Agent de Klaus Barbie, qui vanta son efficacité, il fut responsable d’une centaine d’arrestations dont celles de Maurice Chevance, du général Delestraint ou de Bertie Albrecht. En faisant arrêter son ancien camarade René Hardy, qui fut peut-être retourné par la Gestapo, il activa la réaction en chaîne qui mena à l’arrestation de Jean Moulin. Opportuniste, il gagna l’Espagne en 1944, passa au Maroc et s’évertua à brouiller les pistes en se faisant passer pour un agent infiltré au service de la Résistance. Il s’engagea dans l’armée de libération de de Lattre de Tassigny. Reconnu par Christine Gouze-Rénal, alors attachée au secrétariat particulier d’Henri Frenay, il fut arrêté en février 1945 par les services secrets français. Condamné à mort par la Cour de Justice de la Seine, il fut fusillé au Fort de Montrouge en septembre 1946. Inhumé avec d’autres fusillés au cimetière parisien de Thiais, il fut transféré en janvier 1947 dans une sépulture individuelle de ce même cimetière. Cette concession fut renouvelée jusqu’en février 1984 où il fut transféré dans sa commune natale, Preuilly-sur-Claise.
Multon repose donc dans ce cimetière, assez probablement de manière anonyme sans que j’en ai l’absolue certitude. J’y ai découvert lors de ma visite la tombe de ses grands-parents et de son oncle : peut-être repose-t-il dans ce caveau familial ?
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