COTEAUX-SUR-LOIRE (37) : cimetière Saint-Patrice
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Coteaux-sur-Loire est une commune nouvelle créée en 2017, issue du regroupement des trois communes Ingrandes-de-Touraine, Saint-Michel-sur-Loire et Saint-Patrice.
Au cimetière de Saint-Patrice , à quelques centaines de mètres du château de Rochecotte (devenu un grand hôtel de luxe) où elle vivait reposent, dans une chapelle récemment restaurée, plusieurs membres de la famille Castellane-Novejean : ils avaient donné un petit terrain pour agrandir le cimetière, en contrepartie de quoi la commune devait prendre à sa charge l’entretien de cette chapelle. Y reposent de manière certaine, parmi d’autres membres :
Henri de CASTELLANE-NOVEJAN (1814-1847), fils aîné du maréchal de Castellane, qui épousa Pauline de Talleyrand-Périgord (1820-1890), petite-nièce - et peut-être fille naturelle - de Talleyrand, qui apporta dans la famille de Castellane le château de Rochecotte. Il fut député du Cantal de 1844 à sa mort, des suites d’une chute de cheval.
Antoine de CASTELLANE-NOVEJAN (1844-1917), qui fut député du Cantal de 1871 à 1877. Pendant la guerre de 1870, il servit sous les ordres du maréchal Bazaine, il fut enfermé avec celui-ci dans Metz tandis que le prince Frédéric-Charles de Prusse, un de ses cousins par alliance, célébrait avec faste l’instauration de l’Empire Allemand dans le château de Rochecotte qui appartenait à la mère du marquis.
Les trois fils de ce dernier :
le plus célèbre de la famille, Boni de CASTELLANE (Boniface de Castellane-Novejan : 1867-1932). Descendant d’une des plus anciennes familles de France, arrière-petit-neveu de Talleyrand, arrière-petit fils du maréchal de Castellane, son mariage fastueux en 1895 avec la richissime Anna Gould [1] lui apporta une fortune qui lui permit de dépenser sans compter : il fit construire le Palais rose sur le modèle du Grand Trianon et donna des fêtes grandioses qui réunissent artistes, politiques et gotha. Il rassembla une fabuleuse collection d’objets d’art et se fit élire député. Son divorce en 1906 le laissa sans fortune. Assailli par les créanciers, il devint journaliste, puis antiquaire, s’adaptant à cette vie nouvelle. Phénomène médiatique étonnant, il fascina ses contemporains autant par son sens esthétique et sa propension à la dépense que par son détachement lorsque survint le temps des épreuves. Boni de Castellane a publié ses souvenirs en 1924-1925 en deux volumes distincts : Comment j’ai découvert l’Amérique et l’Art d’être pauvre. Il fut député des Basses-Alpes de 1898 à 1910. A Aubergenville (78) se trouve le cimetière privé de la famille de Boniface où reposent en particulier ses trois fils.
Jean de CASTELLANE-NOVEJAN (1868-1965), élu aux élections législatives dans le Cantal en 1902, mais invalidé, pour achat de voix. Il fut battu lors de l’élection partielle qui suivit. Avec lui repose son épouse, Dorothée de Talleyrand-Périgord (1862-1948), veuve de Charles-Egon IV von und zu Fürstenberg. Comme toutes les aristocrates, elle tint salon et fut pour Marcel Proust une inspiration pour le personnage de la jeune princesse de Guermantes.
Stanislas de CASTELLANE-NOVEJAN (1875-1959), député du Cantal de 1902 à 1906), puis à nouveau de 1919 à 1924 avant de devenir sénateur du département de 1938 à 1945.
[1] Celle-ci, remariée à Hélie de Talleyrand, cousin de Boni, repose avec son second époux au cimetière de Passy.
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