GURCY-LE-CHATEL (77) : cimetière
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Un cimetière minuscule, et un tombeau quasiment totalement illisible : il faut toute la pugnacité des fous pour retrouver deux académiciens français qui reposent dans ce cimetière, et que tout le monde a oublié !
Un père et un fils repose dans ce qui apparaît comme l’un des plus vieux tombeaux du cimetière (ce qui le fait remarquer d’ailleurs, l’essentiel des tombes étant récentes). A première vue, sépulture massive mais anonyme. Un regard plus inquisiteur permet de deviner sur le devant le nom de la famille : d’Haussonville.
Ici reposent :
Joseph Othenin Bernard de Cléron, comte d’HAUSSONVILLE (1809-1884)
: diplomate, député du département de 1842 à 1848, il fit constamment partie de la majorité ministérielle. Sous le Second Empire, il fit partie de l’opposition orléaniste, publiant à Bruxelles un journal d’opposition, Le Bulletin français. Ses ouvrages historiques lui valurent d’être élu à l’Académie française en 1869. Après la guerre de 1870, il fonda et présida l’Association des Alsaciens-Lorrains, formée pour aider les habitants de l’Alsace-Lorraine qui avaient choisi de conserver la nationalité française à s’établir en Algérie. En 1878, il fut nommé sénateur inamovible.
Paul-Gabriel Othenin Bernard de Cléron, comte d’HAUSSONVILLE, son fils
(1843-1924), qui fut également député du département de centre droit après 1871. Bras droit de son oncle maternel, le duc de Broglie, son ouvrage intitulé Les établissements pénitentiaires en France et aux colonies (1875) fut couronné par l’Académie française, où il fut élu en 1888. Il fut en outre élu en 1904 à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1891, le comte d’Haussonville fut nommé représentant accrédité du comte de Paris en France. Il chercha à renforcer le parti orléaniste en recrutant parmi la petite noblesse les membres des comités locaux monarchistes. Il créa de nouveaux organes orléanistes et organisa des tournées de conférences pour mettre l’accent sur les principes modernes et démocratiques du comte de Paris. Mais la mort de ce dernier en 1894 anéantit ces efforts.
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