BEAUVOIR (77) : cimetière
par
Cimetière non traité de manière exhaustive
De l’invisibilité des femmes célèbres... si une preuve était nécessaire !!
- Acte de décès d’Emma Chenu - Beauvoir, 1912
Emma CHENU (1835-1912) naquit dans la commune de Belleville (aujourd’hui à Paris donc). Elle obtint son brevet supérieur de l’enseignement primaire en 1855. Le 19 avril 1863, elle fut la deuxième Française à réussir le baccalauréat, la première bachelière française étant Julie-Victoire Daubié, bachelière ès lettres à Lyon en 1861. Elle passa le diplôme en spécialité sciences mathématiques auprès de la faculté des sciences de Paris, une première dans cette université.
En juillet 1868, elle devint la première française à obtenir une licence (ès sciences mathématiques), toujours à la Faculté de Paris.
- Licence d’Emma Chenu
Lors du siège de Paris en 1870, elle siègea aux côtés de Julie-Victoire Daubié dans la commission mixte de l’enseignement mise en place par les maires de Paris Étienne Arago puis Jules Ferry.
Enseignante, Emma Chenu donna des cours préparatoires aux examens de l’enseignement primaire (élémentaire et supérieur) de 1856 à 1875, et fut correctrice à la Sorbonne des cours de l’Association de l’enseignement secondaire de jeunes filles. En août 1881, alors enseignante dans un établissement secondaire de Seine-et-Marne, elle demanda en vain un emploi de professeur à l’École normale supérieure de jeunes filles qui venait d’être créée. Elle refusa à l’automne une proposition de poste de direction de l’externat secondaire de jeunes filles de Montauban, qu’elle jugea trop éloigné de Paris.
Emma Chenu publia plusieurs ouvrages pédagogiques et recueils de sujet d’examen. Elle collabora, en 1888 et 1889, à l’éphémère Revue scientifique des femmes, fondée par Céline Renooz.
Elle mourut célibataire, comme le signale son acte de décès de la mairie de Beauvoir que je me suis procuré. Elle fut inhumée sous une tombe désormais totalement illisible du cimetière de Beauvoir.
Elle avait une sœur, Marguerite Marie CHENU (1829-1905). Très active sous le Second Empire, elle fut l’une des rares graveuses à avoir été publiée dans la presse périodique du XIXe siècle. Sa vie demeure assez peu connue. Elle suivit les cours de Léon Cogniet qui avait ouvert en 1840 un atelier féminin très fréquenté et dont il avait confié la direction à Marie-Amélie Cogniet, sa propre sœur. Vers 1860, elle commença à collaborer avec la presse en tant que graveuse et publia de nombreux portraits de personnalités dans L’Illustration, le Journal universel ou L’Année illustrée. Elle semble ne plus rien produire après 1869. Elle fut l’autrice du pamphlet publié en 1868, Droit des minorités, leur avènement politique.
Il semblerait que l’on ne possède aucun photographie des sœurs Chenu.
Elle fut crématisée et ses cendres furent placées dans la case 1094 du columbarium du Père Lachaise, où elles ne sont plus désormais.
Merci à la mairie de Beauvoir.
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