LA SEYNE-SUR-MER (83) : cimetière
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Sous le soleil terrible de juillet, je mentirais si je disais avoir fait le tour du cimetière de la Seyne de manière exhaustive : il est très grand, s’étalant en terrasses successives, ses extensions les plus contemporaines dans les parties les plus en altitude : bref, de quoi décourager les plus motivés ! La blancheur de la pierre sous le cagnard n’arrange rien !
Grâce au très aimable conservateur, j’ai pu néanmoins trouver assez vite ce que j’y cherchais... et mêmes quelques trouvailles en plus !
Le cimetière ouvrit ses portes en 1837. Ici comme ailleurs, la partie ancienne, à l’entrée du cimetière, témoigne des vieilles familles de pêcheurs, de négociants ou d’artisans de l’industrie navale de la ville.
Curiosités
Dans l’allée principale, de luxueuse chapelle du milieu du XIXe siècle servent en réalité d’ossuaires au cimetière.
un obélisque datant de 1866, érigé primitivement sur une place de la ville (Bourradet), fut transféré ici en 1896 : il commémore les victimes de l’épidémie de choléra de 1865.
Un monument élevé en 1990 portant l’inscription suivante : « À la mémoire de nos morts d’Afrique du Nord : Afrique-Tunisie-Maroc ».
Le cimetière possède une tombe à laquelle est associée une bien insolite légende : c’est celle de Rose Louise Marguerite de Pézenas de Bernardy (1754-1829) : quelques mois après son mariage, à l’âge de 20 ans, elle serait morte étouffée par un noyau d’abricot et enterrée au cimetière de Toulon, parée de tous ses bijoux. Les obsèques terminées, un voleur aurait tenté de s’emparer des bijoux. Ayant soulevé la défunte, celle-ci serait revenu à la vie. Terrorisé, le voleur se serait enfuit précipitamment . Elle aurait donné naissance, peu de temps après, à une enfant !
Célébrités : les incontournables...
... mais aussi
Fernand BONIFAY (1920-1993) : auteur compositeur, il fut l’auteur d’immenses succès dont les plus connus sont incontestablement Maman la plus belle du monde (interprétée principalement par Luis Mariano et Tino Rossi) et Souvenirs, souvenirs (adaptation qu’il fit pour Johnny Halliday). On lui doit également les paroles de Petite Fleur.
Philippe GIOVANNINI (1908-1989) : maire communiste de la ville de 1969 à 1978, il fut également député du Var de 1973 à 1978.
L’humoriste IGWAL (André Igual : 1950-2000), totalement inclassable, amateurs de mots et de dessins, créateur, avec ses amis, de nombreuses revues faisant la part belle à la BD. Il cosignait une chronique de l’image, « l’Iguane et le Casoar », dans Fluide glacial.
Joseph Antoine LOMBARD (1756-1845) fut le père de la construction navale à La Seyne, dirigeant la construction d’un nombre considérable de navires. Il publia entre 1835 et 1845 deux guides pratiques d’architecture navale, très en avance sur leur époque.
Jean MARQUET (1883-1954) : fonctionnaire des douanes en Indochine, il fut l’auteur d’une oeuvre conséquente sur cette contrée du monde. On lui doit également quelques ouvrages sur le folklore provençal.
Toussaint MERLE (1911-1969) : instituteur communiste, maire de la Seyne de 1947 à 1969, il fut sénateur du Var de 1946 à 1948, puis député du département de 1956 à 1958, puis à partir de 1967.
Henri PÉTIN (1870-1911) : auteur de théâtre et de chansons sous le pseudonyme d’Henri de Mamers, il fut aussi à la tête d’une maison de commerce en métaux à La Seyne-sur-Mer et se lança dans la construction navale. Maire de La Seyne-sur-Mer de 1904 à 1911, conseiller général, il fut député du Var de 1909 à 1910, siégeant au groupe radical-socialiste.
Le peintre et graveur OLIVE-TAMARI (Henri Jean François Olive : 1898-1980), qui enseigna à l’école des Beaux-Arts de Toulon dont il fut directeur de 1955 à 1963. Successivement réaliste romantique, surréaliste, abstrait, et non-figuratif, il rechercha les équivalences musicales dans l’expression plastique (musicalisme). Il regroupa des formes géométriques atypiques issues d’un point de focalisation.
Simon WAJNTROB (1943-1978), qui fut l’impressario sulfureux de Mike Brant. Il était présent dans l’appartement le jour de la mort du chanteur, et son rôle n’est pas bien clair dans les dernières minutes avant le suicide. Simon Wajntrob fut lui-même retrouvé quelques années après mort de deux balles de revolver dans son auto, dans le bois de Vincennes. L’ensemble alimenta de nombreuses thèses sur la mort du chanteur, entre trafic d’argent et relations avec la mafia. C’est Wajntrob qui lança également le chanteur Noam en France.
Merci à Patrick de Graide pour les photos Bonifay et Wajntrob.
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