ARLES (13) : cimetière central
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Le cimetière central d’Arles est l’un des rares cimetières provençaux qui remonte à l’Ancien Régime : il reçut sa bénédiction en 1786. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, il fut essentiellement constitué de fosses communes et de quelques croix de bois : seuls quelques monuments sont érigés contre les murs d’enceintes. Les grands aménagements (portail monumental, percement d’une allée centrale...) datent des années 1857-1863. Il prend alors progressivement sa physionomie actuelle.
Le cimetière d’Arles présente un type de tombeau spécifique (le tombeau arlésien), apparu sous le Second Empire, caractérisé principalement par sa surélévation.
Curiosités
Le centre du « carré du zouave » a reçu à partir de 1888 les corps des soldats de la garnison décédés à Arles. La statue en pied du « zouave », oeuvre du sculpteur arlésien Ferigoule, surmonte le « monument-ossuaire » en forme de
sarcophage qui y a été inauguré le 24 octobre 1897.
Cette statue est flanquée à droite par le monument offert par le Protectorat français du Maroc "aux soldats marocains morts pour la France en 1914-1918", petit édifice à coupole cantonnée d’acrotères et décor de carreaux de céramique polychromes...
... et flanquée a gauche par une colonne brisée élevée aux « soixante-seize victimes
inconnues de l’explosion de la poudrerie de Beaussencq » le 3 juin 1918.
Sur le tombeau Autheman, trois personnes en rondebosse représentées à mi-corps semblent poursuivre une conversation silencieuse sous une sorte d’édicule ajouré surmonté du buste d’un ange.
La chapelle Salamite-Cibot, surmontée d’une haute statue du vieillard temps tenant d’une main un crâne (l’autre main, qui tenait peut-être une faux, a disparu).
L’étonnante tombe de la famille Coron, dont une plaque indique qu’ils reposent aupsont les "descendants de Mustapha Ogea, enlevé en l’an 1686 sur l’île Coron en Grèce".
Camargue oblige, un grand nombre de médaillons et de stèles évoquent les manadiers et les gardians inhumés dans le cimetière.
Une statuaire globalement limitée à peu de choses : quelques médaillons de bronze ou de marbre, essentiellement réalisé par l’artiste local Ferigoule.
On rencontre dans le cimetière une douzaine d’inscriptions en provençal, ce qui ne surprend guère dans une ville fortement marquée par le Félibrige.
Les célébrités : les incontournables...
Aucune. Ceux qui y chercheraient la doyenne de l’Humanité, Jeanne Calment, la trouveront au cimetière de Trinquetaille de la ville.
... mais aussi
Le photographe et cinéaste Georges BOURDELON (1924-2000), qui, à partir des années 50, explora le monde et en rapporta de nombreux clichés et films.
Le sculpteur et peintre américain William EARL-SINGER (1910-1979), connu pour ses portraits de personnalités politiques ou du cinéma, et qui fut l’auteur du Monument à Van Gogh au jardin d’été d’Arles. Il repose sous une stèle volontairement grossière faisant penser aux stèles médiévales.
Etienne-Noël GODEFROY (1795-1847) : administrateur de la Compagnie Générale de dessèchement, il créa dans les années 1840 la première rizière moderne de Camargue : son but était alors de lutter contre le sel qui menaçait de transformer la Camargue en désert après l’endiguement contre les crues du Rhône.
L’ancien ministre des PTT Félix GRANET (1849-1936).
Léo LELÉE (1872-1947) : dessinateur, aquarelliste célèbre, archéologue et félibre, il fut l’illustrateur de nombreux ouvrages d’art français et étrangers. Il fut le précurseur et le promoteur de l’Art déco provençal.
Louis REMACLE (1840-1900), qui mena une carrière de haut-fonctionnaire, d’abord comme sous-préfet de Saintes, de Bayonne, puis comme préfet des Basses-Pyrénées.
Le peintre néerlandais Bram VAN VELDE (1895-1981), inhumé dans le caveau Béraud. Avec lui repose son ami le collectionneur, éditeur et critique d’Art Jacques PUTMAN (1926-1994).
Angèle VERNET (1910-1998), qui fut de 1930 à 1947 la première reine d’Arles, ambassadrice de la ville.
Merci à Françoise Le Carrour pour les compléments d’information.
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