ÉGUILLES (13) : cimetière
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Le cimetière d’Eguilles est un cimetière « félon » : on pénètre dans un petit cimetière ancien, on en fait le tour rapidement, puis on réalise que des extensions de plus en plus contemporaines s’étagent en terrasses jusqu’à la partie la plus contemporaine, à dimension clairement paysagère. Ensuite, il faut remonter toute la pente !
Il offre donc des aspects très différents selon les époques d’extensions.
La partie la plus ancienne s’élabore autour des ruines de la chapelle Saint-Julien, détruite par le tremblement de terre de 1909.
La partie intermédiaire laisse un peu plus de place à la végétation.
La partie contemporaine est un cimetière paysager.
C’est dans cette jolie parcelle que repose la jeune Mauranne, victime avec sa cousine Laura en 2017, d’un attentat terroriste à la gare Saint-Charles de Marseille.
C’est dans ce cimetière que repose le poète et critique d’art Joachim GASQUET (1873-1921). Il créa à Aix à la fin du XIXe siècle des revues littéraires. Sa rencontre avec Cézanne (sur lequel il laissa une biographie) lui donna des arguments pour magnifier sa terre de Provence. Il participa au mouvement félibre. Après avoir été dreyfusard, il adhéra en 1901 au nationalisme, au monarchisme de son ami Charles Maurras et se convertit au catholicisme. Il mourut à la suite de blessures contractées au front pendant la Première Guerre mondiale. Il avait épousé la félibresse Marie GIRARD-GASQUET (1872-1960), filleule de Frédéric Mistral qui fut en 1892 désignée reine du Félibrige. Romancière, directrice de collection chez Flammarion, elle a écrit une dizaine de livres, dont le plus connu est Une enfance provençale, publié en 1926. En toute logique, ils doivent reposer ensemble dans la partie la plus ancienne du cimetière, mais malgré des recherches attentives, je n’ai pas retrouvé leur tombe.
Le compositeur arménien Wardan SARXIAN (1892-1978). Avec lui repose son fils, l’architecte et réalisateur Edouard SARXIAN (1934-2015), dont Marseille possède plusieurs réalisations, en particulier la piscine du cercle des nageurs. Il contribua à la reconstruction en Arménie suite au séisme de 1988. Son étrange épitaphe nous apprend qu’il « fut un mal entendu ».
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