BOULLERET (18) : église Saint-Marie-Madeleine et cimetière

Visité en août 2019
jeudi 29 août 2019
par  Philippe Landru

L’église de Boulleret est l’une des nécropoles de la famille de Vogüé. Ils sont inhumés dans une chapelle à droite du chœur, et des plaques funéraires rappellent leur présence. Comme nous le verrons dans l’article, certains membres de la famille sont indiqués reposer ici mais également en d’autres lieux !

Parmi d’autres membres de la famille reposent ici :

- Le marquis Léonce Louis Melchior de VOGÜÉ (1805-1877), qui participa à la campagne de Catalogne de 1823 et à l’expédition d’Alger de 1830 avant de quitter l’armée après la Révolution de Juillet par fidélité aux Bourbons. Installé dans le Berry, il fonda l’usine de Mazières, près de Bourges, implantée le long du canal de Berry et destinée à fabriquer le gros matériel nécessaire au chemin de fer. Il s’efforça d’améliorer les techniques agricoles tout en recherchant le bien-être des paysans. Accueillant favorablement la République de 1848, il siègea à l’Assemblée constituante comme représentant du Cher. Réélu à l’Assemblée législative en mars 1850, il s’opposa au coup d’État de 1851. En 1849, il présida le conseil général du Cher. Il repose avec son son épouse Marie-Marguerite Henriette de Machault-d’Arnouville (+1864).

Repose-t-il ici où au cimetière de Thoiry (78) où je l’ai clairement retrouvé ? Y a-t-il eut transfert ? Quelle indication n’est qu’un cénotaphe ?

- Le marquis Charles Jean Melchior de VOGÜÉ (1829-1916), son fils, qui fut diplomate en Russie avant de se lancer dans des études archéologiques et historiques. Il explora la Syrie et la Palestine en 1853-1854. En 1868, il fut élu membre libre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et collabora à de nombreux périodiques savants. À la chute du Second Empire, il fut nommé en 1871 ambassadeur de France à Constantinople, puis ambassadeur à Vienne (1875-1879). Il fut élu à l’Académie française en 1901. Administrateur de la Compagnie des Glaces et Produits chimiques de Saint-Gobain depuis 1893, il en devint le président en 1901. Catholique militant, il fut un acteur actif de la fondation de congrégation et d’œuvres de charité. Il repose ici avec sa seconde épouse Claire Béatrix Marie des Monstiers Merinville (+1876).

- Le marquis Louis Antoine Melchior de VOGÜÉ (1868-1948), fils du précédent, qui fit partie des fondateurs des organisations professionnelles et de prévoyance dans le monde agricole, dans le sillage d’Albert de Mun et René de La Tour du Pin. Il fut élu à l’Académie d’agriculture en 1919, présida également la Compagnie du Canal de Suez et fut élu régent de la Banque de France en 1927. Maire d’Oizon de 1900 à 1929, il fut conseiller général du Cher de 1911 à 1945. Il repose avec son épouse Louise Marie Charlotte d’Arenberg (+1958).

- Le comte Robert Ursin Adrien de VOGÜÉ (1870-1936), frère du précédent, qui fut vice-président de Manufactures des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain et membre du conseil de surveillance de Schneider et Cie. Il participa à des courses en mer, remportant notamment le "Championnat de la Mer" annuel de Monaco en 1905. Il repose avec son épouse Césarine Anne Louise Sommier (+1946).

- Le comte Arnaud Louis de VOGÜÉ (1904-1988), fils des précédents, engagé fin 1943 dans la Résistance. En 1944, il devint le commandant des FFI de la région et réussit à fédérer diverses formations de la résistance. Il libéra Bourges. Maire de Boulleret durant 50 ans, il présida Saint-Gobain entre 1952 et 1970. Il repose avec son épouse Solange Clémentine Simone Gabrielle de Mun (+1999), petite-fille d’Albert de Mun.

- Le comte Félix de VOGÜÉ (1882-1946), qui laissa plusieurs ouvrages. Il était le fils de l’autre académicien français de la famille, Eugène Melchior de Vogüé (1846-1910), qui lui repose au Père Lachaise. Problème : il est indiqué ici, mais il l’est également sur la stèle du Père Lachaise. Il avait épousé Christiane de Beauchamp qui se suicida en 1914, et qui elle repose dans le caveau du Père Lachaise.

Une plaque rappelle également la mémoire de Melchior Jean-Marie de Vogüé (1793- 1965) et son épouse Geneviève Brincard (1898-1974). Lui était le fils de Louis-Antoine Melchior ; elle était la fille du baron Georges Brincard et petite-fille du fondateur du Crédit lyonnais, Henri Germain. Ils eurent cinq enfants. Il fut administrateur du Crédit-Lyonnais en 1935 et occupa ces fonctions jusqu’en 1955, à une époque où la banque était en plein essor. Oblat bénédictin depuis plusieurs années, il décida en 1955 de quitter le monde pour entrer à l’abbaye de la Pierre-qui-Vire, en Bourgogne. Son épouse, en plein accord avec lui, devint elle aussi bénédictine de l’abbaye de Limon. Les deux conjoints obtinrent la permission du Saint-Siège de vivre chacun de leur côté dans les ordres. Ce départ fit grand bruit dans la presse de l’époque et suscita des débats. Melchior de Vogüé fut ordonné prêtre en 1961 avec dispense et mourut quatre ans plus tard. L’un et l’autre sont enterrés à la Pierre-qui-Vire.

Des plaques portent également les identités de :
- Le comte Charles Elzéar de VOGÜÉ (1782-1807), qui fut tué lors d’une chute de cheval.
- Le comte Philippe Dominique de VOGÜÉ (1780-1850)
- Le comte Albert Constantin Léonce de VOGÜÉ (1872-1923)
- France Victoire Adélaïde de VOGÜÉ (+1946)
- Alfred Clément Philippe de VOGÜÉ (+1955), qui mourut en combattant au Maroc.

J’ai également visité le cimetière de la commune, mais je n’ai rien trouvé de particulier méritant un commentaire.


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