PARAY-VIEILLE-POSTE (91) : nouveau cimetière
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Les cimetières près des aéroports ont quelque chose de surréaliste et inquiétant : la morne étendue minérale de ce cimetière, donnant quasiment sur les pistes de décollage d’Orly, le tout visité une triste matinée d’hiver, aurait donné le bourdon au plus enthousiaste des taphophiles !
Paradoxalement, c’est dans ce « nouveau » cimetière qu’il faut venir dénicher une vieille gloire (on ne cherchera pas longtemps sa tombe, obélisque anachronique en plein centre du cimetière). Il s’agit du maréchal de France Noël de JOURDA, comte de Vaux (1705-1788).
Après s’être distingué en Italie, puis en Corse, il participa à la Guerre de Succession d’Autriche. Lieutenant général des armées du roi en 1759, gouverneur de Thionville puis premier gouverneur français de Corse en 1769, il fut fait maréchal de France en 1783. Fin juin 1788, juste après la journée des Tuiles, le maréchal de Vaux remplaça le duc de Clermont-Tonnerre, comme lieutenant général commandant la province du Dauphiné, pour y étouffer l’effervescence populaire, mais à peine arrivé à Grenoble, il tomba malade et décéda. Dans son testament, le maréchal avait exprimé le souhait que son cœur soit déposé à Paray-Vieille-Poste, dont il était le seigneur et que son corps reposât dans la chapelle de Vaux de l’église de Retournac, en Haute-Loire, d’où il était natif. La Révolution en disposa autrement. Peu après sa mort, son corps fut effectivement déposé dans l’église de Retournac, en attendant que fussent adoptées les dispositions définitives pour sa sépulture. En 1793, le cercueil de plomb fut ouvert et fondu, et ses restes jetés dans la fosse commune. Seul demeure donc ce carditaphe de Paray.
C’est également ici que repose le résistant Maxime VÉDY (1898-1944), qui fut fusillé au Mont-Valérien. On le confond souvent avec son frère, Gilbert dit Médéric, qui repose lui au cimetière des Batignolles à Paris.
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