Montparnasse (75) : tombeaux remarquables de la 2ème division

Cet article n’est pour l’instant qu’une ébauche. A terme, il ressemblera à ce que j’ai réalisé pour le cimetière de Passy, c’est-à-dire une présentation à visée exhaustive du cimetière. Le cimetière Montparnasse est, bien plus que le Père Lachaise encore, le cimetière français le plus densément peuplé en célébrités. On peut sans exagérer considérer qu’une tombe sur quatre possède une personnalité (la plupart sont aujourd’hui totalement ignorées). Il s’avère que tous les sites -nombreux- qui s’intéressent au cimetière recopient tous les mêmes listes.

Pendant longtemps, la seule source relativement contemporaine concernant le cimetière Montparnasse était l’ouvrage de Marie-Laure Pierard Le Cimetière Montparnasse, son histoire, ses promenades, ses secrets. Edité en 1983, complété de manière très superficielle lors de sa réédition en 2009, il est évidement aujourd’hui totalement dépassé !

La connaissance de ce cimetière ces vingt dernières années fut considérablement améliorée par un cénacle de chercheurs passionnés, furetant sans relâche dans les allées pour aller débusquer un très grand nombre de personnages ayant connu une heure de gloire : non seulement ils tirèrent de l’oubli bien des notoriétés tombées dans l’anonymat, mais, chose remarquable par rapport à d’autres, cette "amicale" informelle et changeante avec le temps (et hélas certains décès) n’hésita jamais à faire connaître leurs trouvailles. Ils se reconnaîtront, même si je ne peux pas tous les citer. De mon coté, mon site depuis 2005 ne cessa également pas de médiatiser certains anciens allongés et les "arrivées" de nouvelles gloires (dont la plupart seront tout aussi oubliées dans quelques temps) !

Parmi ces taphophiles : Jean-Pierre Ariey-Jouglard. En 2014, ce dernier et France Raimbault firent paraître un dictionnaire bien plus fourni sur le cimetière, un premier ouvrage vraiment sérieux et documenté. Ajout appréciable : des petites cartes localisant l’ensemble des sépultures recensées, avec malgré tout pas mal d’erreurs de placement (mais je suis bien placé pour savoir à quel point ce travail est difficile).

Onze ans plus tard, le tome 2 de ce dictionnaire fut réédité par Jean-Pierre, corrigeant de nombreuses erreurs de l’ouvrage précédent, et y ajoutant nombre de trouvailles ultérieures à 2014 en plus des nouveau entrants. Un dictionnaire vieillit effectivement vite : la raison est qu’on n’arrête pas d’inhumer à Montparnasse, bien plus encore qu’au Père Lachaise qui devient progressivement le lieu de la crémation, antichambre de transferts pas toujours connus.

Pour revenir à mes articles des tombeaux remarquables par divisions, je conserve la distinction entre les "incontournables" (qui possèdent leur fiche individuelle) et les autres personnalités, plus méconnues, mais qui intéressent toujours une partie du public. Je suis conscient qu’en peu de temps, les "incontournables" entrent dans la seconde catégorie ! Ces fiches, visant à terme à se rapprocher de l’exhaustivité, seront progressivement complétées, à la fois par les nouvelles entrées, mais également par l’élaboration des petites biographies des anciens. Ne vous étonnez donc pas de ne pas y voir mentionnées certaines sépultures, parfois notables. Je possède les photos de toutes les tombes sous-citées, il est donc inutile de me les faire parvenir. En revanche, c’est avec joie que j’accueillerai vos commentaires et corrections (il y en aura forcément : tombes ou œuvres disparues, confusion de divisions -très classique pour certaines parties du cimetière-...).

On pourra consulter au préalable l’article de présentation générale du cimetière, qui dresse également la liste des principales célébrités du lieu, toutes divisions confondues.


LES PERSONNALITÉS


 AURIC Georges
 BELMONDO Paul
 BRASSAÏ
 HUYSMANS Joris-Karl
 KLEIN William
 LENOIR Alexandre
 PROUDHON Pierre Joseph
 RYKIEL Sonia
 TROYAT Henri
 WILLETTE Adolphe-Léon


... mais aussi


 Le général Charles Edouard D’ABOVILLE (1798-1871).

 L’académicien français Henri-Cardin d’AGUESSEAU

 Le photographe Alecio de ANDRADE (1938-2003).

 Le compositeur Paul ARMA (1904-1987).

 L’architecte Louis-Joseph AUSSY (1818-1891).

 Le député Antoine Auguste-Joseph AVOND (1819-1866), dont la tombe a disparu : ses restes furent transférés à l’ossuaire en 1973.

 Charles BELMONT (Charles Blechmans : 1936-2011) :

D’abord acteur sous la caméra de Claude Chabrol ou Jean-Pierre Mocky (Les Bonnes Femmes, Les Godelureaux, Les Vierges), Charles Belmont devint réalisateur en 1967 avec Les Fratricides. Suivit L’Écume des jours en 1968, adaptation du classique de Boris Vian. Mais c’est surtout Histoires d’A, film réaliste et sans concession sur l’avortement censuré pendant un an en France, qui valut à Belmont une certaine notoriété. Il mit fin à ses jours.

 Le peintre BENN (Bençion Rabinowicz : 1905-1989).

 Le réalisateur John BERRY (1917-1999).

 Le peintre Lucien BEYER (1909-1981).

 Le politicien René BRICE (voir tombe Doucet).

 Le peintre normand Robert BUCAILLE (1905-1992).

 Le préfet d’Empire Antoine BUSCHE (1776-1856).

 L’orientaliste Jean-Jacques CAUSSIN de PERCEVAL (1759-1835). Je n’ai pas retrouvé sa tombe.

 Le comédien Georges CHAMARAT (1901-1982).

 Joseph-Frédéric-Benoît CHARRIÉRE (1803-1876), constructeur d’instruments chirurgicaux d’origine suisse, dont la tombe semble avoir disparu.

 Le peintre et graveur Antoine CHAZAL (1795-1854) et son fils, le peintre Camille CHAZAL (1825-1875). Dans ce même caveau repose le physologiste Paul REGNARD (1850-1927).

 L’orfèvre Jean-Alexandre CHERTIER (1825-1890). Sa tombe est ornée d’un buste (de son épouse) et de deux médaillons par Lepind.

 Le baron Jacques-Denys COCHIN (1757-1837), qui fut député et maire du XIIe arrondissement.

 Le statuaire Jean DEBAY (1802-1862).

 L’architecte Henri DEGLANE (1855-1931).

 Le juriste et député Antoine-Marie DEMANTE (1789-1856).

 Pierre Marie DESMAREST (1764-1832), chef de la police secrète de Napoléon.

 L’académicien français Camille DOUCET

 Le ministre Tony DREYFUS

 L’homme de lettres Auguste DUPUY-ALBARÈDE, dont la tombe semble avoir disparu.

 Le ministre Hippolyte FORTOUL (1811-1856) (tombe disparue)

 Le maire du VIIe arrondissement de Paris Henri GAILDRAUD (1824-1882).

 L’auteur de théâtre Octave GASTINEAU (1824-1878).

 L’architecte et membre de l’Institut Léon GINAIN (1826-1890) et le peintre Louis-Eugène GINAIN (1818-1886). Leur tombe est ornée d’un buste par Gabriel Joseph Thomas.

 L’historien de la médecine d’origine croate Mirko GRMEK (1924-2000).

 Le magistrat et membre de l’Institut Adolphe GUILLOT (1836-1906).

 Le comte Eugène GUYOT (1803-1868), qui fut préfet de plusieurs départements (dont l’Allier en 1852). Directeur de l’Intérieur et de la colonisation algérienne, il donna en 1848 son nom au quartier de Saint-Eugène à Alger. Il semble que sa tombe ait disparu.

 L’astronome Maurice HENRY (1763-1825).

 Le maire du XIVe arrondissement et député Edouard JACQUES (1828-1900).

 Le peintre d’origine polonaise Ladislas KIJNO (1921-2012), qui s’est

imposé comme l’un des maîtres de la technique dite du froissage et de la vaporisation sur toile. Il signa plusieurs œuvres monumentales pour des édifices religieux, dont la rosace de la cathédrale Notre-Dame de la Treille de Lille.

 Le dessinateur KIRAZ

 Adhamantios KORAIS (cénotaphe)

 Le politicien Bernard LAFAY

 Le mathématicien et membre de l’Institut Gabriel LAMÉ (1795-1870).

 La comédienne Valérie LANG (1966-2013) : fille de l’ancien

ministre de la culture Jack Lang, elle assura de 1998 à 2001 la codirection avec Stanislas Nordey du Théâtre Gérard Philipe - Centre dramatique national de Saint-Denis, et conduisit à ses côtés l’aventure du « Théâtre citoyen ». Si elle tourna quelques films (et feuilletons télévisés), elle fut avant-tout une comédienne de théâtre. Elle se lança en politique sur une liste du MoDem dans les Hauts-de-Seine. Elle mourut d’une tumeur au cerveau foudroyante.

 Jean-Marie LANGLOIS (1779-1838), peintre d’histoire et membre de l’Institut, dont la tombe semble avoir disparu.

 L’économiste Gilles LE BLANC (1969-2013).

 Le mathématicien Etienne-Louis LEFEBURE de FOURCY (1787-1869). Son nom n’apparaît plus sur la tombe familiale.

 L’opticien et daguerréotypiste Noël LEREBOURS-PAYMAL (1807-1873). Son identité n’est pas indiquée sur la tombe familiale refaire (Lerebours-Le Bel) mais il se trouve bien encore là.

 Le musicologue François LESURE (1923-2001).

 Le collectionneur de gravures Soliman LIEUTAUD (1795-1879).

 Le général et sénateur Hubert LYAUTEY (1789-1867), grand-père du maréchal.

 L’entrepreneur grec André MENTZELOPOULOS (1915-1980). Sa chapelle massive est ornée d’une icône du Christ en mosaïques.

 Le chirurgien Joseph METTEMBERG (1772-1840).

 Le peintre néoclassique et membre de l’Institut Charles MEYNIER (1768-1832), dont la tombe a disparu : ses restes furent transférés à l’ossuaire en 1976.

 Hégésippe MOREAU (Pierre-Jacques Roulliot : 1810-1838) : jeune poète

et journaliste, il vécut la vie de bohème et mourut jeune de la tuberculose. Il fut l’auteur d’un recueil de poésies, le Myosotis. Bien qu’une rue de Paris porte son nom, il est totalement tombé dans l’oubli, mais sa belle tombe accroche le visiteur au cimetière. Le buste qui orne sa tombe est de Laure Coutan-Montorgueuil.

 Le statisticien et membre de l’Institut Alexandre MOREAU de JONNÈS (1778-1870), dont la tombe a disparu : ses restes furent transférés à l’ossuaire en 1998.

 Le journaliste et écrivain Jean NOLI (1928-2000).

 Olivier O. OLIVIER (Pierre Marie Olivier : 1931-2011) : peintre de

l’absurde, de la dérision et de l’inquiétant, il fut membre dès 1963 du groupe Panique avec Fernando Arrabal, qui lui suggéra son nom d’artiste, Roland Topor et Alejandro Jodorowsky. Régent d’onirographie (écriture du rêve) du Collège de Pataphysique, il y participa également à l’Oupeinpo (Ouvroir de peinture potentielle).

 Le député Joseph PASCALIS (1793-1872)

 L’opticien et daguerréotypiste Noël PAYMAL LEREBOURS (1807-1873).

 Les architectes de PELLIEUX.

 Le compositeur Lucien PIPON (+1981).

 Le médecin, voyageur et membre de l’Institut François POUQUEVILLE (1770-1838). Le profil qui orne sa tombe est de David d’Angers.

 Le médecin et politicien Camille RASPAIL (1827-1893). Son buste et un médaillon représentant son épouse, le tout en bronze, sont l’oeuvre de Louis-Guillaume Fulconis.

 L’écrivain Piotr RAWICZ (1919-1982) et son épouse, la cinéaste Anna DASTRÉE (Anna Jawicz : 1922-1982).

 La pianiste d’origine cubaine Maria Teresa SANCHEZ ARMENTEROS (1901-1982).

 L’architecte Roger SAUBOT (1931-1999).

 L’écrivaine Suzane SONTAG

 L’artiste plasticien vénézuélien Jesús Rafael SOTO (1923-2005).

 Le grabeur et géographe Pierre-Antoine TARDIEU (1784-1869) et le médecin Auguste Ambroise TARDIEU (1818-1879).

 Le décorateur Robert THIBIER (1926-2001), dont la tombe se signale par deux mains jointes tenant une croix par René Plouvier.

 Le photographe de théâtre et de cinéma Nicolas TREATT (1927-

2011). Peintre de formation d’origine danoise, il devint l’un des plus grands photographes de plateau pour les studios du cinéma muet d’Hollywood après la guerre de 14, travaillant notamment avec King Vidor et Cecil B. de Mille.

 Henri TRUCHY (1864-1950) : économiste libéral, auteur de nombreux ouvrages, il était membre de l’Académie des sciences morales et politiques.

 Le peintre allemand Erwin TRUM (1928-2001).

 Le baryton Ugo UGARO (Ugo Garbaccio : 1914-1999).

 Le député François VALENTIN (1821-1888).

 Le politicien républicain espagnol Fernando VALERA APARICIO (1899-1982).

 L’académicien français Georges VEDEL

 Le peintre catalan Javier VILATO (1921-2000).

 Le peintre et graveur Claude WEISBUCH (1927-2014).

 Maya Widmaier (1935-2022), , fille de Pablo Picasso et de Marie-Thérèse Walter, qui

inspira son père qui n’eut de cesse de la représenter, de son plus jeune âge jusqu’à son adolescence.


Curiosités


 c’est dans cette division que repose Louise Sébastienne Gely (1777-1856), qui fut la seconde épouse de Danton.
 C’est également ici que reposa l’abbé Grégoire jusqu’à sa panthéonisation.
 Un emplacement entre les tombes qui semble vide, sans aucune marque distinctive, est la tombe de Noël Catherine Verlée (1762-1834), l’épouse de Talleyrand. Malgré cet apparent abandon, elle se trouve toujours bien là.
 La tombe de M. Mageramoff, représentant de l’Azerbaïdjan à la conférence de Versailles.

  • Les éléments artistiques
    • Un buste de facture moderne en bronze sur la tombe Penot dit Dieudonné.
    • Deux mains s’entrelacent sur la tombe Brochard.
    • Sur la tombe Jaubert, un bas-relief par Clara Delamater.
    • Deux médaillons sur la tombe Thierry dont l’un semble signé Hogler.
    • La tombe Lucas-Championnière, ornée d’un médaillon de Debay, semble avoir disparu.

Commentaires

Pierre 7/10/2013 à 10:14

Bonjour,

Philippe Landru, encore beaucoup de découvertes à venir grâce à vous.
Un jour, n’oubliez pas Albert Mérat, s’il vous plait, qu’il remonte un peu de l’abime où il est tombé, mais comme beaucoup bien sûr. Vous êtes un « mainteneur de mémoire  », quel beau "sacerdoce". Merci.

le promeneur 4/11/2013 à 14:29

presence de peintre raymont BONHEUR et de son fils isidore peintre et sculpteur

Ariey-Jouglard Jean-Pierre 6/11/2013 à 23:03

Quelques compléments et informations

ARMA Edmée (1913-2006) Ecrivain, auteure de livres pour enfant, Saint Jérôme et le Lion, de partitions Entrez dans la danse. Coauteur avec Jean Lancois de Chanson de Miroka sur des partitions de son mari.

BONHEUR Isidore Jules (1827-1901) Peintre animalier et sculpteur, frère cadet de Rosa Bonheur (PL division 74), expose ses sculptures au Salon des artistes français et remporte des médailles en 1865 et 1869, participe à l’Exposition universelle de 1889 et obtient une médaille d’or. On lui doit les sculptures des lions qui ornent l’entrée du palais de justice place Dauphine. Le Musée d’Orsay expose sa sculpture Chasseur de fauve.
PEYROL René (1860-1900) Peintre animalier, sociétaire des artistes français.
PEYROL-BONHEUR Juliette (1830-1891) Peintre animalier, sœur de Rosa Bonheur, signe sous le nom de Peyrol-Bonheur, élève de son père Raymond Bonheur, on compte parmi ces toiles : Les vaches paissant sur une falaise au bord de la mer ; Troupeau dans la bruyère ; Attelage de bœufs.

BAUDE Pierre Joseph Marie (1763-1840) Magistrat, administrateur de la Drôme après le 9 Thermidor, prend la tête, à la demande de Bonaparte, du Comité des finances de l’expédition d’Egypte. Nommé préfet du Tarn sous l’Empire, puis de l’Ain durant les Cents jours, destitué, se retire de la vie publique.
SZAPARY Eléonora (1932-2009) Comtesse, journaliste et écrivain. Inhumée dans la sépulture Baude, son nom n’est pas inscrit actuellement.

BOUILLAUD Jean (1796-1881) Médecin, Membre de l’Académie royale de médecine à 30 ans, élu à l’Académie des sciences (1868).

Il y a une cinquantaine de personnalités de second plan dans cette division.

Confirmation de la reprise de sépulture

AVOND Antoine Joseph-Auguste (1820-1866) transféré à l’ossuaire en 1973

MEYNIER Charles (1768-1832) transféré à l’ossuaire en 1976

MOREAU DE JONNES Alexandre (1778 ou 1776-1870) transféré à l’ossuaire en 1998

La division possédait la plus vielle tombe du cimetière, celle des sœurs Gouze qui a été relevée en 2013.

La plus ancienne est désormais celle de DUSSAULT Jean Joseph (1769-1824) dans la première division.

10/03/2015 à 15:20

Il y a aussi l’artiste plasticien (peintre et sculpteur) Jesºs-Rafael Soto (1923-2005), figure emblématique de l’art cinétique. Le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective en 2013 et la Galerie Emmanuel Perrotin en janvier-février 2015. Soto c’est l’art du mouvement visible dans une œuvre statique.

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