CHABROL Claude (1930-2010)
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Figure de la Nouvelle Vague avec François Truffaut et Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, amateur de polars et d’humour grinçant, adorait croquer les travers de la bourgeoisie de province, avec ses scandales étouffés sous une respectabilité de façade, n’hésitant pas à forcer le trait jusqu’à la limite de la noirceur absolue, a l’opposé de l’image publique de Chabrol, bon vivant plein de truculence.
Né à Paris, dans une famille de pharmaciens, il passa son adolescence dans la Creuse, pendant la seconde guerre mondiale, avant de s’inscrire aux facultés de lettres et de pharmacie de Paris. Licencié ès lettres, il participa en tant que critique de cinéma au lancement de la Nouvelle Vague en écrivant dans les Cahiers du cinéma de 1952 à 1957, aux côtés de François Truffaut et Jacques Rivette.
Claude Chabrol s’imposa rapidement en tant qu’auteur, réalisateur et producteur de films. Le Beau Serge (1957), avec un nouveau venu, Jean-Claude Brialy, obtint le prix Jean Vigo et le grand prix du Festival de Locarno en 1958 et Les Cousins remportèrent en 1959 l’Ours d’or du Festival de Berlin. Il divorça pour épouser la comédienne Stéphane Audran qui fut l’une de ses interprètes fétiches (La Femme infidèle, Le Boucher, Juste avant la nuit).
Avec Violette Nozière (1978), célèbre empoisonneuse parricide dans les années trente, il contribua à révéler le talent de l’actrice Isabelle Huppert. Claude Chabrol lui confia le rôle principal dans cinq autres films dont Une Affaire de femmes (1988), La Cérémonie (1995) et Merci pour le chocolat (2000, Prix Louis-Delluc), élargissant sa galerie de « monstres », mais aussi Madame Bovary.
Plus légers, Inspecteur Lavardin et Poulet au vinaigre, ses polars provinciaux tournés avec le comédien Jean Poiret, connurent un vif succès. L’ensemble de sa carrière (plus de 80 films pour le cinéma et la télévision) fut couronnée par le Prix René Clair de l’Académie française (2005) et le Grand prix 2010 des auteurs et compositeurs dramatiques.
Claude Chabrol fut inhumé en bordure de la 10ème division, à la gauche immédiate de Mano Solo, lui même à gauche de Sophie Condorcet : sa tombe remplace ainsi une vieille stèle du début du XIXe siècle devenue quasiment illisible. Si l’avenue menant au Monument aux morts fut conçue pour devenir le campo santo du XIXe siècle, cette petite allée, séparant les divisions 10 et 11, marque les Champs Elysées de nos vedettes contemporaines...
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