PONTPOINT (60) ancien et nouveau cimetières
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Le commune de Pontpoint possède un large patrimoine (vieille ville médiévale jouissant de vestiges divers, dont l’abbaye du Moncel). Elle n’en a pour autant, et c’est une entreprise à louer, détruit son cimetière ancien autour de l’église Saint-Gervais.
Il est un fait que les petites communes rurales ont pour la plupart la tentation imbécile, attestant d’une ignorance gênante, de faire disparaître leurs anciens cimetières. Bilan des courses : elles édifient, autour de leur église et à la place des anciens cimetières, un « square » d’autant plus inopportun que l’on se trouve dans des communes...rurales, qui ne manquent pas d’espaces verts, le tout pour édifier à la périphérie des cimetières sans âme, aux dalles « prêtes-à-jeter ». Ceci étant dit, soyons honnête : ces édiles locaux se font souvent également porte-paroles de populations « hygiénistes » dans le sens le plus ignorant du terme !
Bref, cette dénonciation du crétinisme périurbain une fois de plus faite, saluons justement la commune de Pontpoint qui n’est pas concernée. L’ancien cimetière a conservé un très grand nombre de ces vieilles stèles, croix et même chapelles. La rouille fait son œuvre, mais le terrain est entretenu pour éviter une reprise de hautes herbes. L’endroit semble figé dans le temps, et à quelques rares exceptions faites (en particulier dans les chapelles familiales), les dernières inhumations eurent lieu ici dans les années 30. On cherchera en vain vedettes ou tombeaux originaux : ici, c’est autre chose que l’on trouvera.
Dans ce petit conservatoire funéraire règne donc une ambiance romantique et paysagère. Tout le périmètre à l’arrière de l’église possède encore ses tombes. Chose remarquable, et quasi unique en France : cette sensation de conservation est amplifié non seulement parce que les tombeaux anciens ont été conservés, mais également en raison de l’absence des affreuses dalles contemporaines. Une petite commune qui n’a donc pas perdu son patrimoine ancien.
En poursuivant la rue longeant ce cimetière, on parvient au cimetière nouveau, moins charmant évidemment, mais correspondant aux besoins contemporains de la commune.
Tout au fond à droite se trouve la tombe de la comédienne Elisabeth BARSACQ (Elisabeth Alain : 1937-1974).
Fille d’André Barsacq, elle étudia à l’École d’art dramatique de la rue Blanche avec Berthe Bovy, puis au Conservatoire national d’art dramatique avec Jean Debucourt et Fernand Ledoux. En 1961, elle sortit du Conservatoire avec un premier prix, ex aequo avec Geneviève Casile.
Elle renonça à la Comédie-Française et lui préféra alors le théâtre privé. Très jeune, elle sut tisser des liens d’amitié avec des auteurs dramatiques contemporains (Dominique Rolin, Marcel Aymé, Jean Anouilh, Félicien Marceau...) pour qui elle tint le rôle de jeune première. Son jeu fut toujours admiré et salué par la critique.
Sa carrière, trop brève, fut toutefois foisonnante. Elle excella dans les rôles de jeune première au théâtre, comme au cinéma, en tournées théâtrales ou à l’occasion de dramatiques pour la télévision. En 1973 à la mort de son père, avec ses frères, elle prit la tête du théâtre de l’Atelier.
Elle meurt accidentellement par noyade à trente-six ans.
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