DREUX (28) : ancien cimetière
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C’est à proximité de la chapelle royale que se trouve l’ancien cimetière de Dreux. Il s’agit en réalité d’un cimetière étagé en pente douce, dont les extensions plus modernes "montent" vers le plateau. La partie la plus ancienne est également la moins en altitude, et donne sur la rampe qui permet de monter vers la chapelle. A quelques encablures se trouvent le nouveau cimetière de la ville, très contemporain.
L’essentiel des tombes offrant un intérêt se trouve dans la partie ancienne du cimetière (division 1). La vue porte sur la chapelle royale toute proche.
Curiosités
Un vieux calvaire.
La chapelle Liard possède de très jolis vitraux représentant les différents membres de la famille.
L’obélisque de Louis Claude Rotrou (+1829), ancien maire de Dreux sous la Révolution, précise que « ce magistrat était parent avec le grand Rotrou », c’est-à-dire le dramaturge et poète Jean de Rotrou (1609-1650), mais il ne s’agit pas, comme l’écrit Bertrand beyern, d’une colonne à sa mémoire.
Célébrités : les incontournables...
... mais aussi
Antoine François Erhard DESMOUSSEAUX de GIVRÉ (1757-1830) : avocat au parlement de Paris avant la Révolution, il fut nommé membre de la municipalité de Paris en novembre 1789 et devient échevin et lieutenant du maire de Paris. Appelé provisoirement à remplacer Pierre Louis Manuel comme procureur de la commune de Paris, il fut chargé, d’avril 1796 à août 1797, de l’administration de la capitale, puis nommé (1798-1799) administrateur du département de la Seine. Le premier consul le fit entrer au Tribunat en 1799, et l’appela à la préfecture de l’Ourthe l’année suivante. Préfet de la Haute-Garonne en 1806, baron d’Empire en 1810, il fut l’archétype du haut fonctionnaire napoléonien. Il fut encore successivement préfet de la Somme (1813), puis de l’Escaut. Il fut élu en 1815 député du département à la Chambre des Cent-Jours. La Restauration marqua la fin de sa carrière.
Bernard Jean Erhard DESMOUSSEAUX DE GIVRÉ (1794 - 1854) : fils du précédent. Attaché d’ambassade à Londres, puis à Rome, il rentra dans la carrière diplomatique. Il fut élu député de 1837 à 1848, puis représentant du peuple en 1849. Il mourut du choléra.
Napoléon Jean Emilien DESMOUSSEAUX de GIVRÉ (1803-1870) : frère du précédent. Sous-préfet de Dreux en 1830, il fut préfet de l’Aisne en 1838, du Pas-de-Calais en 1841, et du Nord en 1847. Il repose dans la chapelle Picot de Moras.
Le sculpteur Alix HERLEM (1891-1974), qui fut en particulier l’auteur du bas-relief de la tombe de Maurice Viollette (voir plus loin), mais également celui de son propre masque mortuaire qui se trouve sur sa tombe.
Louis TERRIER (1854-1895) : député d’Eure-et-Loir de 1889 à 1895,
il fut un bref Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Colonies en 1893.
Maurice VIOLLETTE (1870-1960) : Avocat, chef de cabinet
ministériel, il fut élu député radical de l’Eure-et-Loir en 1902 : il resta parlementaire (député ou sénateur) quasiment sans discontinuité jusqu’en 1955. Membre de la Ligue des droits de l’homme, membre très actif dans la franc-maçonnerie, il fut maire de Dreux de 1908 à 1959. Ministre du Ravitaillement en 1917, gouverneur général de l’Algérie de 1925 à 1927, puis Ministre d’État sous le Front populaire de 1936 à 1938, il fut partisan des réformes dans l’Empire colonial, et en particulier l’auteur du projet Blum-Viollette qui prévoyait d’accorder la citoyenneté française et le droit de vote aux élites algériennes. En 1931 il publia un ouvrage "prophétique" L’Algérie vivra-t-elle ? dans lequel il affirma que si l’Algérie devait rester le fief exclusif des colons, elle serait dans "quinze ou vingt ans" perdue pour la France. Sa tombe, à l’entrée basse du cimetière, est ornée d’un bas-relief en bronze par Alix Herlem.
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