MERLIN de DOUAI Philippe Antoine (Philippe Antoine Merlin dit « de Douai » : 1754-1838)
par
Un petit scoop dans le monde taphophilique : aucun site, jusqu’ici, aucune littérature, même spécialisée sur le domaine, ne faisait l’état de la tombe de Merlin de Douai. Président de la Constituante, de la Convention, du Directoire, plusieurs fois ministre et académicien français : le personnage avait indubitablement une ampleur historique.
Sa tombe fut récemment retrouvée grâce à la pugnacité de Marie-Christine Penin (dont vous pouvez découvrir le très bon site). Elle a eut la gentillesse de me faire partager cette trouvaille, qu’elle en soit ici remerciée.
Voir la fiche sur la redécouverte de sa tombe
Il fit ses études à Douai, ce qui lui valut son surnom (destiné à le distinguer de Merlin de Thionville). Avocat au Parlement de Flandres, il fut le défenseur de Beaumarchais et du président Dupaty. Partisan de la Révolution, Merlin de Douai fut élu en 1789 député aux Etats Généraux et joua, pendant toute la période révolutionnaire, un rôle actif dans la conception et la mise en place du nouveau cadre juridique et législatif du régime.
Porté au Conseil des Anciens le 23 vendémiaire an IV, il dut très vite se consacrer à une autre fonction, celle de ministre de la Justice, que lui confia le Directoire, avant d’assumer la charge du ministère, fraîchement créé, de la Police. Après le 18 fructidor an IV, il remplaça Barthélémy et devint l’un des cinq Directeurs, mais dut démissionner sous la pression du mécontentement public, quatre mois avant le coup d’Etat du 18 brumaire.
Il retrouva, sous le Premier Empire, de prestigieuses fonctions dans la magistrature : d’abord celle de commissaire du gouvernement près le Tribunal de cassation puis de procureur général à la même cour. Destitué de ses fonctions à la Restauration, rappelé par Napoléon au moment des Cent Jours, Merlin de Douai dut s’exiler en Hollande au retour des Bourbons et ne revint en France qu’après la révolution de 1830.
Membre de l’Institut de France depuis 1795 dans la classe des Sciences morales et politiques, il fut élu, en 1803, lors de sa réorganisation, membre de l’Académie française.
Selon mes sources (à savoir Marie-Christine, voir plus haut), il repose dans une concession prise par sa première épouse, Jeanne Dumonceaux, en 1829. Sa dalle est aujourd’hui totalement illisible (je vais prochainement tenter de voir ce qu’il est possible de déchiffrer sans nuire à la tombe). Malheureusement, une plaque fatidique de reprise pour 2011 a été placée. Espérons que le cimetière sauvera cet ultime témoignage de la présence de Merlin de Douai à Montparnasse : il serait dommage que sitôt retrouvée, celle-ci disparaisse définitivement !!!
Retour vers le cimetière Montparnasse
Commentaires