MESRINE Jacques (1936-1979)
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Originaire de Clichy, il découvrit la violence durant la guerre d’Algérie. De retour en France, il se lança dans une carrière de cambrioleur : ce fut le début d’une escalade faite de braquages et d’enlèvements entre la France et le Canada. Arrêté une première fois en 1973 par le commissaire Broussard, il fut conduit aux QHS de la Santé dont il dénonça, dans une campagne de presse, les conditions. Il s’en évada en 1978. Déclaré « ennemi public numéro un », sa cavale parsemée de braquages (casino de Deauville, Société générale du Raincy...) fit la Une des journaux. Mesrine nargua les autorités en donnant des interviews à des journalistes. Sa notoriété sulfureuse entraîna une guerre des polices : ce fut à ceux qui l’arrêteraient en premier ! Il bénéficia étrangement, auprès d’une partie de l’opinion publique, d’une image positive, robin des bois moderne dénonçant le système (illusion fictive encore très forte) !
En septembre 1979, Mesrine tendit un guet-apens à un journaliste de Minute, lui reprochant de l’avoir diffamé dans la presse. Il le tortura et l’abandonna pour mort.
- Le 35-37 rue Belliard, dernière cache de Mesrine.
Fin octobre 1979, la planque de Mesrine fut découverte, rue Belliard dans le 18e arrondissement de Paris. Le 2 novembre 1979, Mesrine sortit en voiture de chez lui et s’engagea Porte de Clignancourt, sa compagne à ses cotés : des tireurs camouflés dans un camion baché ouvrirent le feu. On retrouva dix-neuf impacts de balles sur son corps. Il fut tué en possession de grenades et d’armes de poing. Sa compagne, grièvement blessée, perdit un œil dans la fusillade.
Mort, force est de constater qu’il continue à fasciner, en particulier chez certains jeunes au parcours scolaire chaotique pour lesquels il représente l’archétype du héros : des chansons, des films et des émissions lui ont été consacrés. La sortie, en octobre 2008, du film L’Ennemi public n° 1 de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel, raviva à nouveau l’intérêt pour le personnage.
Il fut inhumé dans le caveau familial du cimetière de Clichy. Il fut rejoint dans cette sépulture en 2022 par l’un de ses fils, Bruno.
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