SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS (38) : cimetière

Visité en mars 2008
mercredi 2 avril 2008
par  Philippe Landru

Située au centre du Massif des Ecrins, la vallée de la Bérarde est entourée de sommets alpins prestigieux, en particulier celui de la Meije. Saint-Christophe est presque une « fin-du-monde », la route n’allant pas bien loin après la commune. C’est un magnifique petit village alpin loin des remontées mécaniques et des suréquipements touristiques dans un cadre où s’allient harmonieusement les forêts, la roche et l’eau. Ce site enchanteur explique peut-être que le minuscule cimetière de Saint-Christophe soit devenu, au cours des XIXe et XXe siècles, une sorte de Panthéon des alpinistes. Nombre d’entre-eux tombés en montagne y sont effectivement enterrés.

En premier lieu, certaines stèles jouent sur les irrégularités du granit pour évoquer les parois rocheuses.

Beaucoup sont ornées de médaillons en bronze reproduisant les traits des défunts.

La plupart ont un signe distinctif reconnaissable : la présence d’un piolet, qui est parfois stylisé, mais qui peut être également le piolet authentique du défunt.

Certaines joignent au piolet un ski.

Beaucoup étaient jeunes lors de leur décès (entre 25 et 30 ans pour la plupart). Un des murs du cimetière est recouvert de plaques honorant leur mémoire.
Plusieurs de ses alpinistes donnèrent leur nom à des arrêtes, des sommets, des refuges...
Parmi eux, on note la présence du héros local : Pierre GASPARD (1834-1915), dit Gaspard de la Meije. Habile et bon grimpeur, il fut remarqué par des touristes et des alpinistes qui furent appel à ses services et à ses compétences. En 1877, accompagnant Emmanuel Boileau de Castelnau, il parvint à vaincre la Meije, le plus haut sommet du Dauphiné (3983m), et le dernier grand sommet des Alpes encore invaincu. La gloire qu’il tira de cet exploit ne s’est toujours pas démentie de nos jours, et il reste dans la région une figure importante. Il fit sa dernière ascension à l’âge de 80 ans !

Une tombe attire l’attention : une stèle est entourée d’un ruban portant les couleurs de l’Autriche. Il s’agit de la tombe d’Emil ZSIGMONDY (1861-1885), qui, avec son frère Otto et Ludwig Purtscheller, fut en 1885 le premier vainqueur de la première traversée est-ouest de la Meije. Quelques jours plus tard, il fit une chute mortelle et fut inhumé dans ce cimetière. Il était l’auteur de plusieurs ouvrages sur la montagne, et fut le théoricien des risques objectifs (climats, chute de pierres...) et des risques sujectifs (comportement du grimpeur) de l’alpinisme. Une stèle identique à sa droite abrite la dépouille d’Ernest Thorent (1854-1896), alpiniste Grenoblois qui se tua en 1896 : la photo de ses obsèques montre la stèle Zsigmondy déjà réalisée.


Commentaires

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SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS (38) : cimetière
lundi 7 janvier 2019 à 14h18 - par  Frédéric Petit

Petite rectification : le plus haut sommet du Dauphiné n’est pas la Meije : il s’agit de la Barre des Écrins, 4101 m.
Les Écrins furent d’ailleurs le plus haut sommet de France jusqu’à l’annexion du Duché de Savoie en 1860. Mais on ne s’en doutait guère à l’époque…
La Meije n’est même pas le point culminant de l’Oisans : c’est le Pic Lory (4088 m) — les Écrins étant, eux, à strictement parler et de justesse, dans le Briançonnais…

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