LOCARNO (Suisse) : cimitero di Santa Maria in Selva
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Située sur la pointe septentrionale du lac Majeur, la ville suisse de Locarno possède un cimetière urbain, donnant sur l’église Santa Maria in Selva, qui rappelle que l’Italie est toute proche.
- Le cimetière s’adosse à un côteau, mi viticole, mi boisé.
C’est ici que repose le peintre et sculpteur allemand [1] naturalisé français Hans ARP (1886-1966). Après avoir étudié les beaux-arts à l’École d’art de Weimar et à l’Académie Julian à Paris, qui le laissèrent sur sa faim artistique en raison de leur académisme, il fit la connaissance de Paul Klee en 1909. Il participa ainsi à des expositions, dont celle du Blaue Reiter, en 1912 et s’associa en 1916, à Zurich et à Cologne, à la fondation du mouvement dada. Il illustra plusieurs ouvrages de la collection « dada », comme Le Passager du Transatlantique, de Benjamin Péret, Vingt-cinq poèmes, de Tristan Tzara et un ouvrage de Richard Huelsenbeck. Il commença à sculpter en 1917. Proche des surréalistes, de 1926 à 1930, il devint membre fondateur du groupe Abstraction-Création.
De très nombreuses expositions personnelles lui furent consacrées après-guerre. Il réalisa également de nombreuses commandes. Un grand nombre de ses œuvres sont aujourd’hui exposées au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, qui lui consacre un espace central. C’est en 1959 qu’il s’installa dans une nouvelle demeure, à la fois habitation et atelier d’artiste, sur la propriété Ronco dei Fiori à Locarno. Il repose auprès de ses deux épouses : la première, Sophie TAEUBER-ARP (1889-1943) fut elle-même artiste : peintre, sculptrice et danseuse, elle participa aux mouvements dada (notamment au cabaret Voltaire en 1916), puis surréaliste avec son époux. Son œuvre, marquée par la géométrie et le rythme, embrasse des formats à deux dimensions (tableaux, travaux sur tissu), à trois dimensions (sculpture, reliefs) et le spectacle vivant (danse, théâtre). En 1927-1928, le couple se construisit une maison et un atelier d’artiste, à Clamart. En 1931, elle entra dans le mouvement Abstraction-Création. En 1940, le couple se réfugia en Dordogne puis sur la Côte d’Azur. En 1941 elle créa avec Sonia Delaunay, entre autres, une colonie d’art à Grasse active jusqu’en 1943. Elle mourut à Zurich, intoxiquée par le monoxyde de carbone émis par un poêle à gaz défectueux. Hans Arp eut beaucoup de mal à se remettre de cette disparition. Sa seconde épouse, Marguerite Arp-Hagenbach, morte en 1994, a fait de la maison-atelier de Clamart la fondation Arp ouverte en 1979.
Ils reposent sous Etoile, une œuvre de Hans Arp.
Merci à Monique Nadal pour les photos.
[1] Il naquit à Strasbourg, alors sous domination allemande.
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