FORCALQUIER (04) : cimetière paysager
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Cimetière classé en 1946, la nécropole de Forcalquier qui date de 1835 a la particularité d’être un magnifique labyrinthe d’architectures végétales composé d’ifs taillés, percés d’ouvertures étroite donnant sur les divisions. Il offre la plus grande concentration d’ifs du territoire français.
Curiosités
Le cimetière se présente sous la forme de gradins étagés. Si la végétation est importante dans l’ensemble du cimetière, le labyrinthe de buis ne se trouve que dans les gradins inférieurs.
Le terme de « labyrinthe » est très exagéré. La hauteur du buis donne juste une sensation dépaysante.
C’est bien l’ensemble paysager de buis qui est classé : il dessine des carrés, fermés à la manière des cloîtres, dans lesquels les tombes sont très modestes.
Le reste du cimetière est occupé par des tombeaux provençaux souvent sévères. L’art funéraire y est peu présent, hormis un ange monumental d’inspiration très italienne.
Une tombe dont l’épitaphe mérite d’être reproduite, celle d’un ardent républicain (Eugène Bouche), mort en 1893 : « Pendant leur existence, ils endurèrent bien d’adversités, d’injustices et de facheuses tribulations. Puis leur vie s’hexala (sic) sereine vers l’immensité sublime et mystérieuse. Aujourd’hui, leurs débris inertes sous cette terre subissent fatalement les transformations que les révolutions du temps leur imposeront dans les siècles infinis. La raison et les traditions de famille les vouèrent au libéralisme pur qui fut leur culte. Exempts de servilité, ils ne s’inclinèrent devant aucune domination avide ou envahissante. Ils eurent à subir l’odieuse arrongance durant leurs sheres (?) éphémères. Ils les dédaignèrent. Ils demeurèrent fidèles à la démocratie sans cesse grandissante dans la juste revendication de ses droits ».
Les célébrités : les incontournables...
Aucune à ma connaissance.
... mais aussi
La famille DRUMMOND : Jack (né en 1891), nutritionniste britannique, son épouse Anne (née en 1904) et leur fille Elizabeth (née en 1942), tous trois assassinés dans la nuit du 4 au 5 août 1952 en bordure de la nationale 96, à quelques mètres de la ferme familiale de Gaston Dominici (la Grand Terre) et à quelques kilomètres du village de Lurs dans les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence), alors qu’ils venaient passer des vacances dans la région. Ce triple meurtre avait donné le coup d’envoi de l’une des affaires criminelles les plus connues du siècle : l’affaire Dominici, qui ne fut d’ailleurs jamais véritablement élucidée tant il demeure de zones d’ombres. Crime passionnel ? Rêglement de compte familial dont les Drummond firent les victimes ? On ne connaîtra sans doute jamais le dénouement de cette affaire sordide, qui inspira à plusieurs reprises le cinéma. Quant aux Drummond, ils reposent à quelques kilomètres du lieu du drame. Un article est consacré à l’affaire Dominici et à ses protagonistes.
Le chirurgien Edmond HENRY (1910-1972), qui ne réalisa pas la première transplantation cardiaque (contrairement à ce qu’on lit souvent), mais qui réalisa en 1968 celle qui tint le plus longtemps puisqu’on son patient, Emmanuel Vitria, survécut 19 ans à son opération, enterrant ainsi son sauveur. Ce dernier déposa une plaque sur la tombe de son sauveur qui s’y trouve toujours.
Le tombeau de Joseph PÉLISSIER (+1959), qui fut « président du bureau des constatations médicales de Lourdes » !
Le cascadeur Alain PRIEUR (1949-1991), qui réalisa un très grand nombre de cascades (en moto, en auto...), et qui se tua lors d’un saut sans parachute. Il repose dans le village où il était né.
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