NYONS (26) : église Saint-Vincent
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Dans l’église paroissiale Saint-Vincent de Nyons repose une « héroïne » du Dauphiné : Philis de la CHARCE (Philippe de la Tour du Pin de La Charce : 1645-1703).
Originaire d’une éminente famille de la noblesse protestante du Dauphiné, c’est après la lecture de L’Astrée, œuvre d’Honoré d’Urfé, qu’elle change son prénom en Philis, du nom de l’un des personnages du roman. Elle se convertit au catholicisme lors de la révocation de l’Édit de Nantes.
En 1692, lorsque le prince Victor-Amédée II de Savoie envahit le Dauphiné pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, elle aurait, selon la légende, organisé la résistance populaire aux troupes de Victor-Amédée II et c’est à cheval et l’épée à la main qu’elle aurait libéré Gap, le Diois et les Baronnies à la tête d’une armée de paysans. Cette version romanesque est contestée par les historiens : il semblerait qu’elle ait simplement mobilisé les habitants de Montmorin, sa résidence d’été, face à une bande de pillards venue « faire payer la contribution ». Ses relations, notamment la marquise de Sévigné sauront assurer sa renommée auprès de la cour de Louis XIV.
Le roi Louis XIV décida alors de récompenser son engagement par une pension de 2 000 livres, des armes et des livres de Charles Perrault. Son portrait fut également réalisé par le peintre Pierre Mignard. Un article dans le Mercure de France, un portrait épique de Voltaire, le récit de son histoire par Madame de Sévigné à la Cour, des noms de rue (à Grenoble, à Nyons et à Gap) ainsi que plusieurs représentations artistiques (tableaux, statues) la firent passer à la postérité.
Elle est souvent considérée comme la « Jeanne d’Arc du Dauphiné », surtout par les catholiques tandis que les protestants, qui n’ont pas approuvé sa conversion au catholicisme, ont souvent minimisé les faits.
Morte à Nyons en 1703, elle fut d’abord enterrée dans l’église de la ville avant d’être inhumée dans un mausolée de cette même église au milieu du XIXe siècle.
Sur son tombeau on peut lire :
ICI REPOSE
dans le tombeau de sa famille
Philis de la Tour du Pin
de la Charce
Célèbre par sa valeur
durant la guerre de 1692
contre le duc de Savoie
Elle mourut à Nyons
dans le sein de l’église
le 4 juin 1703
et sur les parties inférieures du tombeau :
Le Roi Louis XIV
lui accorda une pension
militaire
comme à un brave officier
et voulut que son écusson
son portrait et ses armes
fussent déposés
au trésor de St Denis
et
L’empereur Napoléon Ill
a fait exécuter et placer
son portrait au musée
de Versailles
dans la salle
des guerriers célèbres
l’an 1856
Merci à Simon Tiron pour la photo.
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