SAINT-VAAST-LA-HOUGUE (50) : cimetière
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Le précédent cimetière de Saint-Vaast se trouvait autour de la vieille église paroissiale datant du XIe siècle, située au bord de la mer qui l’environnait de trois côtés. En 1864, l’église fut désaffectée et le cimetière rasé. On ne conserva de l’église que le choeur.
A l’intérieur, la plaque funéraire du curé concordataire Bidault (+1804) voisine avec une fosse dans laquelle furent déposées les ossements non identifiés du cimetière.
Ce choeur aurait pu être rasé également, mais il fut conservé, et même classé en 1952. Il est aujourd’hui une chapelle consacrée aux marins péris en mer. Il ne reste plus du cimetière que quelques tombes quasiment illisibles sur le pourtour immédiat de la chapelle.
La chapelle des marins est recouverte, comme c’est le cas de ce genre d’endroit, d’un très grand nombre de plaques dédicatoires aux victimes de la mer, nombreuses en un tel lieu.
Le nouveau cimetière se trouve en périphérie de la commune. Deux parties s’y distinguent :
la partie la plus ancienne a conservé quelques vieux tombeaux, certains datant même du premier cimetière (ils furent transférés ultérieurement).
Un ossuaire regroupe une partie des ossements du premier cimetière. Une plaque rappelle que d’autres ossements extraits furent transportés ici par les Allemands en 1942 lors de la construction du blockhaus de la chapelle des marins.
séparées de cette partie par un muret, des divisions plus contemporaines sont en train de former une nouvelle extension. Un petit bassin en hémicycle surmonté par un pont en bois lui donne une petite dimension paysagère.
Le site n’a guère d’intérêt. Une tombe attire le regard néanmoins : une petit pyramide ornée de symboles gravés semblant retranscrire les passions d’un couple : le scrabble, l’écriture, le Japon, le jardinage, la marine...
Une seule personnalité à ma connaissance repose dans ce cimetière : il s’agit du démographe et historien Jacques DUPÂQUIER (1922-2010).
Ses premières recherches historiques portaient sur l’histoire foncière rurale à l’époque moderne. Elles s’appuyaient sur le dépouillement des rôles de taille et des registres paroissiaux. En 1962, il entra au CNRS, puis fut nommé en 1970 directeur d’études à la VIe section de l’École pratique des hautes études. Il y fonda en 1972 le laboratoire de démographie historique. Jacques Dupâquier fut élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1996. On lui devait également en 1995 la création du Parc naturel régional du Vexin français.
Les généalogistes lui doivent beaucoup : il fut l’un des premiers à sortir cette activité du mépris dans laquelle elle était confinée par la sphère historienne. Au début des années 80, il a lancé pour écrire son histoire de la population française, une grande enquête, la célèbre enquête des TRA, en demandant l’aide des associations généalogiques.
Cette enquête visait à analyser les dynamiques démographiques et sociales de la population française de 1803 à 1986, en se fondant sur la reconstitution d’un corpus extrêmement important et unique de généalogies patronymiques descendantes (personnes dont le patronyme commence par les lettres TRA). Le choix d’un corpus patronymique permettait d’utiliser les tables décennales alphabétiques de naissances, mariages et décès tenues dans toutes les mairies à partir de 1803. Le choix des noms TRA fournissait un corpus de personnes représentées dans tous les départements (quelles que soient les langues locales : alsacien, catalan...) qui, tout en n’étant pas trop important, permettait d’avoir un échantillon représentatif au niveau national d’environ 3000 couples.
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