LA COUARDE-SUR-MER (17) : cimetière
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La Couarde est située sur la côte sud de l’Île de Ré. Son petit cimetière a conservé une partie de ses monuments anciens, donnant au lieu un charme certain.
Parmi les tombes, signalons (et c’est rare sous cette forme individualisée) la sépulture de Noga Illibouda « tirailleur sénégalais ». On peut apprendre (sur le site MemorialGenweb) que sa véritable identité était « Ilboudo », qu’il était originaire de Tambargo, en Haute-Volta (actuel Burkina Faso), et qu’il périt en mer en 1917 à bord du Séquana. Le 28 mai 1917, le paquebot Séquana avait quitté Dakar pour Bordeaux avec à son bord un équipage de 99 officiers et marins, 166 passagers civils et permissionnaires et 400 tirailleurs sénégalais. A 3h du matin, le 8 juin 1917, à 5 milles de l’île d’Yeu, le bâtiment fut torpillé par le sous-marin allemand UC-72. 6 membres d’équipage, 198 tirailleurs sénégalais et 3 passagers comptèrent parmi les victimes. La tombe semble entretenue et est même fleurie.
C’est également ici que repose Ivan PEYCHÈS (1906-1978). Scientifique de formation, spécialiste du verre, il fut directeur scientifique de la Compagnie de Saint-Gobain.Il fut le créateur du procédé Tel, utilisé ensuite dans le monde pour la fabrication industrielle de la laine de verre, mais également du procédé Jusant, qui permit de fournir les plus grandes glaces du monde. Il fut élu en 1969 à l’Académie des Sciences. L’orgue était son violon d’Ingres : non content d’avoir réalisé deux orgues électroniques, il fabriqua dans son salon, d’un instrument nouveau, doté de 1108 tuyaux avec 28 jeux répartis sur 3 claviers et un pédalier. Cet instrument est aujourd’hui installé dans l’église de Mansle en Charente. Depuis 1979, l’Académie des Sciences remet chaque année le Prix « Ivan Peychés ». Ce prix est destiné à « récompenser des travaux portant sur les applications de l’étude des matériaux non métalliques notamment vitreux ou de l’énergie solaire ou, à défaut dans le domaine des Sciences appliquées ».
Le « PQT » inscrit sur leur tombe se traduit par « Plus que tout ». Cette tombe s’enfonce progressivement dans le sol.
Merci à Nicolas Badin pour les photos.
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