Villeneuve-sur-Lot (47) : cimetière Sainte-Catherine
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Petit article à l’occasion de la fête du patrimoine. De plus en plus, et c’est heureux, les communes prennent conscience de leur patrimoine funéraire et le mettent en valeur. A l’opposé, quelques municipalités bornées détruisent tout ce que leur cimetière peut posséder d’ancien. « Ca fait plus propre » est généralement l’argument imbécile donné.
L’idée peut paraître surprenante : inciter les Villeneuvois à déambuler dans un cimetière à l’occasion des journées du Patrimoine. Et puis, grâce au savoir-faire de Marie Maréchal, cette visite guidée entre les allées de Ste-Catherine permet sinon de mieux connaître l’histoire de la ville du moins d’apprécier l’art architectural y compris dans ce monde du recueillement et du souvenir.
Le cimetière de Sainte-Catherine date du 1er juillet 1854. Avant, le cimetière se situait au nord de l’ancienne église Sainte-Catherine puis sur la place de l’Egalité. La ville élargissant son centre vital, il fallait alors trouver un terrain d’accueil. L’actuel cimetière se trouvait à la campagne à l’époque. « Il y avait à l’époque trois carreaux bien différenciés », ajoute Marie Lemaréchal. La grande entrée, au sud, « était destinée aux décédés de culte catholique, apostolique et romain. A l’Est, séparé par un fossé et une haie, un deuxième carreau dans lequel on entrait par une porte distincte, le carreau des « cultes dissidents ». Enfin, au nord, une troisième entrée et un troisième carreau, celui réservé « aux asphyxiés et aux suppliciés ». Les tombeaux remarquables, œuvres souvent d’architectes de renom, font l’objet d’une inscription, par la DRAC, à l’inventaire général du patrimoine.
Au cimetière Ste-Catherine, chaque allée réserve sa surprise. Dès le grand portail franchi, une construction en pierre surprend le visiteur et l’intrigue, bien sûr, « compas, équerre, rose, toutes les marques maçonniques sont présentes comme l’inscription UVTG pour Union Valeur Génie Travail ». Da la famille « Laville », propriétaire de la tombe, on ne sait rien. Plus loin, une statue attire le regard. Elle est l’œuvre d’Antoine Bourlange. Plus loin encore, Georges-Leygues repose et puis Ray Delvert et encore le général Blaniac. Et Marguerite Brouillet. Une figure de la Résistance assassinée le 1er septembre 1944 dans le camp du Struthof. Agent de liaison pour la Résistance, elle avait réussi à s’évader des geôles de la Gestapo à Lyon. La mémoire c’est aussi le patrimoine.
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