VANNES (56) : cimetière de Boismoreau
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Le cimetière de Boismoreau est le plus ancien des deux cimetières de la Ville de Vannes puisqu’il date de la fin du XVIIIe siècle. Auparavant, chaque paroisse de Vannes possédait son propre cimetière. Le terrain du nouveau cimetière fut acheté par la ville en 1791 pour répondre à l’exiguïté des cimetières autour des églises et aux risques d’infection. Situé sur les vestiges de l’agglomération antique du Haut Empire, le terrain destiné au champ des morts regorge de tessons et poteries gallo-romaines.
Le cimetière de Boismoreau, inauguré le 27 février 1792, a été béni par l’évêque de l’époque. La partie la plus ancienne du cimetière borde le boulevard de la Paix. Très rapidement après sa création, le cimetière a connu plusieurs agrandissements. Le plus important est celui de 1899. Il correspond à toute la partie haute du cimetière située du Monument aux morts vers le Centre Hospitalier.
En 1968, a été créé un carré militaire regroupant les soldats Morts pour la France de la Guerre 1914-1918. Cette division militaire entretenue par l’association du Souvenir Français se situe près du Monument aux Morts de la guerre de 1870.
La partie la plus ancienne du cimetière borde le boulevard de la Paix. La construction de cette route implique, en 1961, la démolition et la reconstruction d’une partie de la clôture. Cette réalisation coupe l’angle sud-ouest du cimetière, le « carré des prêtres », et nécessite le déplacement de 25 tombes et caveaux d’ecclésiastiques. Ces modifications ont amorcé le transfert de tous les corps des Pères Jésuites inhumés dans le cimetière. Autre conséquence : l’entrée principale de la nécropole jouxte désormais la rue des 4 Frères Creac’h, à l’orée de la partie récente du cimetière.
Actuellement, le cimetière de Boismoreau couvre une superficie d’environ 8 hectares et compte un peu plus de 6900 tombes réparties au sein de 39 divisions. Les modifications du cimetière et le renouvellement des concessions font qu’il n’existe aucun espace représentatif de ce que devait être le champ des morts i1 y a un siècle. En effet, seules certaines concessions à perpétuité ont traversé les XIXème et XXème siècles. Les concessions temporaires, les plus nombreuses, ont été détruites au fur et à mesure qu’elles arrivaient à échéance. Par ailleurs, le cimetière est un miroir imparfait de la composition sociale de Vannes, puisqu’il n’en reflète en vérité qu’une partie. Il manque les concessions temporaires, celles des plus pauvres, souvent sans monument.
Ce cimetière, du fait de la présence de tombeaux anciens, ne manque pas d’intérêt même s’il s’en dégage une certaine austérité qui n’est troublée par aucune forme d’originalité sépulcrale.
Curiosités
La tombe du père Pierre-René Rogue, guillotiné en 1796, qui était particulièrement vénérée par les fidèles qui y déposaient de nombreux ex-voto, existe toujours mais ses restes se trouvent désormais dans la cathédrale de Vannes.
Le mausolée de Charles de la Motte de Broons et de Vauvert (1782-1860), qui fut l’évêque de Vannes de 1827 à sa mort, est une oeuvre de style néo-gothique, datant de la seconde moitié du XIXe siècle et signée Marius Charier, architecte du département et du diocèse. On doit à ce dernier la façade de la cathédrale.
Le père Louis Leleu (1773-1849), jésuite décédé en odeur de sainteté à Vannes, en 1849. Il avait désiré mourir à genoux et c’est ainsi que sa statue le représente, réalisée par le sculpteur vannetais Carado.
Le jeune Georges Ducloy (1920-1932) fut statufié en « ange communiant » par Chaudy, marbrier sculpteur à Ivry.
la croix Fitzgerald, tombeau inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1937 : Gerarld Fitzgerald Lentaigne de Tallagh était un jeune Irlandais de 16 ans, mort en 1867 alors qu’il suivait ses études au lycée Saint-François-Xavier.
Célébrités : les incontournables...
Aucune
... mais aussi
La jeune résistante Agnès de la BARRE de NANTEUIL (1922-1944).
chenailler<-]Le Compagnon de la Libération Paul CHENAILLER (1904-1960) : durant
l’Occupation, il fut responsable de la Résistance dans le Morbihan, agissant sous le pseudonyme de Colonel Morice. Il fut après la guerre fondateur-directeur du quotidien La Liberté du Morbihan, essentiellement diffusé sur Lorient et sa région.
Gabriel Vincent Toussaint de FRANCHEVILLE (1778-1849), qui fut député du Morbihan de 1830 à 1831.
Charles LE QUINTREC (1926-2008) : homme de lettres, critique littéraire
à Ouest-France pendant 15 ans, il a écrit de nombreux recueils de poésie et des romans, édités pour la plupart chez Albin Michel. Il fut décoré de nombreuses distinctions et prix littéraires. La Bretagne fut sa principale source d’inspiration.
Maurice MARCHAIS (1878-1945) : avocat et homme politique successivement conseiller général, député (1919), adjoint, puis maire de Vannes de 1933 à 1940 et de 1944 à 1945, année de sa mort. Révoqué par Vichy, il participa alors à la création de la Résistance dans le département avant d’être arrêté et interné.
Georges MONNIER (1796-1851), député conservateur du Morbihan de 1849 à 1851.
Le Compagnon de la Libération Jacques PÂRIS de BOLLARDIÈRE (1907-
1986), qui servit dans toutes les campagnes en Afrique durant la Seconde Guerre mondiale. Il fut ultérieurement mis aux arrêts pour avoir condamné l’utilisation de la torture en Algérie. Il devint par la suite une des figures de la non-violence en France, participant à de nombreuses opérations, comme celle de défense du Larzac menacé par l’extension d’un camp militaire. Un carrefour parisien porte désormais son nom.
Merci à Thierry Le Cam pour la photo de la tombe d’Agnès de la Barre de Nanteuil.
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