LOCMINÉ (56) : cimetière
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L’ancien cimetière entourait partiellement l’église Saint-Sauveur et la chapelle Saint-Colomban. Il comportait, comme dans de nombreuses paroisses, un ossuaire en granit, placé contre le mur nord de l’église. Après le transfert du cimetière cet ossuaire devenu inutile était demeuré en place. Lors de la reconstruction de l’église, les arcades de l’ossuaire furent remontées, en 1988, sous forme d’un portique rectiligne dans le nouveau cimetière.
1 193 résistants ont été détenus et torturés dans les sous-sols de l’école des filles de Locminé où se trouvait une antenne de la Gestapo à partir du mois d’avril 1944 ; beaucoup furent fusillés dans les communes alentours après avoir été torturés à Locminé. Un monument leur rend hommage à l’entrée du cimetière. Une plaque se détache particulièrement : celle du FTP Auguste Nicolas, fusillé à 21 ans. Son épitaphe précise : Son corps a été retrouvé adossé à un arbre couvert de plaies maculé de sang.
Dans un registre similaire, repose ici Annick PIZIGOT (1924-1945). Résistante, officier et agent de liaison du Bureau des opérations aériennes dans le Morbihan, elle organisa des parachutages. Dénoncée, elle fut arrêtée puis torturée et déportée. Libérée à Mauthausen, mais très affaiblie, ne pesant plus que 36 kg et malade de la tuberculose, c’est dans le coma qu’elle fut transférée par la Croix-Rouge en Suisse, à l’hôpital cantonal de Saint-Gall, où elle mourut. D’abord enterré sur place, son corps fut rapatrié en1950 à Locminé. L’école du village porte son nom.
C’est enfin dans ce cimetière que repose l’abbé Hervé LAUDRIN (1902-1977). Professeur au Collège Saint-Louis à Lorient, résistant, il fut élu député gaulliste du Morbihan (de 1958 à sa mort), devenant ainsi le dernier ecclésiastique à avoir siégé à l’Assemblée nationale. Maire de Locminé de 1965 à sa mort, il fut en outre représentant de la France au Parlement européen de 1962 à sa mort.
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