CORVOL-L’ORGUEILLEUX (58) : cimetière
par
Le petit cimetière de Corvol-l’Orgueilleux présente des allées tracées au cordeau qui ne sont pas exemptes de vieilles tombes de notables locaux, et qui montent en une pente douce vers une immense chapelle qui tranche par sa monumentalité.
C’est celle d’un enfant du pays qui est revenu se faire inhumer dans son village mais qui acquit la notoriété dans la capitale : Jules JALUZOT (1834-1916).
Jeune commis, il entre au Bon Marché d’Aristide Boucicaut dont il gravit progressivement les échelons. Son mariage lui apporte une dot confortable qui lui permet, en cette époque de fébrilité commerciale inhérente au Second Empire, de se lancer dans les Affaires à son compte. Entre le boulevard Haussman et la rue du Havre nouvellement ouverts, souhaitant bénéficier du futur public attiré par l’Opéra et la gare Saint-Lazare alors en construction, il fonde son magasin : le Printemps.
Il en fait le premier magasin électrisé, mène une excellente campagne de promotion en initiant les soldes et la vente par correspondance. Zola s’inspira amplement de son parcours lorsqu’il écrivit Au bonheur des dames.
Par la suite, il se lance en politique : il fonde plusieurs journaux, tels que la Presse et la Patrie. Elu plusieurs fois députés de 1888 à 1902, il fut un conservateur boulangiste et antidreyfusard. La fin de sa vie est minée par des affaires et il perd une grande partie de sa fortune. Aujourd’hui pourtant, son magasin demeure.
Avec lui est enterrée son épouse, Augustine Figeac, qui était sociétaire de la Comédie Française lorsqu’il la rencontra.
Commentaires