Le cimetière du Père Lachaise "rajeunit
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Véritable musée en plein air recevant plus de 2 millions de visiteurs par an, le cimetière parisien du Père-Lachaise « rajeunit », selon des sociétés de pompes funèbres, qui constatent une importante rénovation des monuments funéraires datant des XIX et XXe siècles.
Le Père-Lachaise « rajeunit », grâce d’abord à « la restauration classique de monuments funéraires de personnalités connues, payée par des héritiers, des souscriptions publiques, ou des admirateurs comme actuellement pour la tombe du musicien Pleyel », explique le président de la société Rebillon patrimoine, spécialisée dans le restauration de vieilles tombes, Philippe Caillarec.
« Et puis il y a la restauration de sépultures anciennes pour d’autres occupants, on rénove le monument, souvent une chapelle en pierre abandonnée et vouée à la destruction, et on change le nom du destinataire », ajoute-t-il soulignant qu’il s’agit là d’un phénomène récent, remontant à l’année 2000.
Avant 2000, la tradition voulait qu’une tombe délaissée soit détruite pour laisser place à un carré de terre vierge. « Quand on nous demandait de détruire des petites merveilles d’architecture classique, des chapelles sculptées, on avait le sentiment d’être des talibans en train de détruire à coups de canons les bouddhas », confie M. Caillarec.
Depuis 2000, la rénovation de sépultures ancienne pour de nouveaux occupants prend de l’ampleur, avec une vingtaine de cas en 2006. « Et nous aurions beaucoup plus de volontaires si les gens connaissaient cette possibilité », ajoute Serge Vinent-Garro, consultant en articles funéraires.
Le créateur de mode Jean-Paul Gaultier a choisi cette formule : une ancienne chapelle en pierre blonde a été rénovée et porte désormais le nom de famille Gaultier dans la 25e division.
La restauration d’anciennes sépultures permet de déduire, sous certaines conditions, tout ou partie du montant des travaux des revenus imposables.
Du côté des services du service des bâtiments de France, on souligne que la restauration d’anciennes sépultures ne dispense pas de l’application des normes modernes, avec des caveaux plus grands, afin d’accueillir des cercueils plus longs qui suivent l’augmentation de la taille moyenne des Français. « On utilise couramment des cercueils de 2,10 m alors qu’en 1880, rares étaient les cercueils de plus de 1,80 m », observe M. Caillarec.
D’autre part, une nouvelle technique utilisant une bactérie pour renforcer la solidité de la pierre des monuments du cimetière commence a être utilisée au Père Lachaise.
Seule ombre au tableau pour les pompes funèbres, malgré de nombreuses demandes, les sépultures ne peuvent pas bénéficier de la TVA à 5,5% réservée aux maisons d’habitation, même si certains estiment qu’un tombeau est leur dernière demeure.
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