COPENHAGUE : Vestre Kirkegaard (cimetière de l’Ouest)
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Le cimetière de l’Ouest (en danois : Vestre Kirkegaard, qui sera plus satisfaisant que la traduction insensée que l’on trouve sur le net de « cimetière vestre ») est un vaste espace arborée de 54 hectares, ce qui en fait le plus grand cimetière de Copenhague, mais aussi son plus grand parc. Il ouvrit ses portes en 1870, et prit donc progressivement la place du cimetière Assistens saturé. Il se trouve a proximité des vastes entreprises Carlsberg.
Selon la tradition d’ouverture d’esprit danoise, ce cimetière est fait pour les vivants qui s’y promènent, lisent, bronzent ou même y pique niquent. Il est vrai que sa dimension paysagère est l’une des plus poussées au monde dans une nécropole.
Les particularités du cimetière
Dans sa partie centrale, le cimetière possède depuis 2003 un espace atypique centré sur les restes de la Chapelle du sud, édifié en 1906 mais abandonnée depuis longtemps. Cet espace se caractérise par deux axes qui se croisent au niveau de la chapelle, rasée mais dont on a conservé le dôme central. Les deux axes sont isolés du reste du cimetière par de hautes haies d’ifs et des surfaces en gazon flanquées par des rangées de cerisiers. A l’extrémité de chaque « bras » de cette croix se trouve un arc métallique de couleur rouille. Inspiré à la fois du Tempietto de Bramante à Rome et des jardins baroques de la Villa Gori à Sienne, l’ensemble est destiné ) être un lieu de silence autour d’un pavillon pour la contemplation.
Si les allées principales font parfois penser aux cimetières parisiens extramuros tels Bagneux ou Pantin, l’élégance et la subtilité paysagère de Copenhague est sans commune mesure avec eux.
L’espace proche de l’entrée est la partie la plus attirante du cimetière (en outre, c’est là que se concentrent l’essentiel des célébrités inhumées ici). Les nombreuses espèces végétales ont été choisies avec soin. Les animaux sont très présents (en liberté, il s’entend...), en particulier des canards et des cygnes autour du lac central. La dimension Feng shui « à la danoise » est ici poussée à son comble : petits cairns de pierres, ponts, chemins dallés touffus sous forme de labyrinthe, espaces réservés avec stèles plus ou moins importantes, le tout « arrosé » des ramures de saules !...
La dimension paysagère a une telle importance dans les cimetières danois que dans les plans qui répertorient les célébrités inhumée sont également portés les monuments digne d’intérêts, et les arbres d’essences rares !
Comme dans tous les cimetières danois (et contrairement aux pays latins), les tombes sont disposées très écartées les unes des autres, souvent dans des espaces marqués par de petites haies.
Les monuments sont variés dans ce cimetière (plus qu’à Assistens d’une certaine mesure), allant des formes les plus traditionnelles de la statuaire à des compositions contemporaines plus audacieuses). De la même manière, si les plaques et stèles discrètes dominent, le cimetière n’est pas exempt de mausolées imposants.
Le cimetière possède une section juive et une section catholique, qui forment des enclaves distinctes.
Les personnalités
Ce cimetière possède un très grand nombre de célébrités, en particulier dans le domaine politique, dont la notoriété ne dépasse pas vraiment les frontières de la Scandinavie. Certaines ne sont pas danoises d’origine, ou œuvrèrent ailleurs, comme c’est le cas du sculpteur Carl Rohl-Smith (1848-1900) (très actif aux Etats-Unis), des jazzmen américain Thad Jones (1923-1986) et Ed Thigpen (1930-2010), ou encore de l’auteur suédois Hjalmar Söderberg (1869-1941) (auteur de Gertrud, qui fut adapté au cinéma par Dreyer).
On citera cependant la présence de deux personnalités dont les réalisations furent connues bien plus loin qu’au Danemark :
Le sculpteur islandais Edvard ERIKSEN (1876-1959), surtout connu comme le créateur de la très célèbre Petite Sirène devenue le symbole du pays.
Knud RASMUSSEN (1879-1933), explorateur et anthropologue surnommé « le père de l’esquimaulogie » qui fut le premier Européen à traverser le passage du Nord-Ouest à l’aide d’un traîneau attelé à des chiens. Il repose sous un lourd bloc rocheux.
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