BOUCHER Alfred (1850-1934)
par
Présenté à Paul Dubois, sculpteur réputé qui l’encouragea dans sa vocation d’artiste ; soutenu par des bourses de sa ville et de son département, Alfred Boucher entra à l’école des beaux-arts de Paris en 1869 et suivit les cours de Paul Dubois et d’Auguste Dumont. Il reçut par deux fois le second prix de Rome en 1876 et 1878, et séjourna longuement en Italie.
Le Salon de 1881 le couronne pour la Piété filiale. Dès lors sa célébrité s’accrut par la diffusion de réductions en bronze de ses œuvres et par les très nombreux bustes qu’il réalise. Dans une veine réaliste, il exprime le goût de son époque pour l’Antiquité et l’olympisme renaissant. Il aborda également comme ses confrères de l’époque des sujets sociaux et naturalistes en représentant les hommes au travail comme Le Terrassier ou La Petite Moissonneuse. Il préféra cependant des thèmes plus poétiques en associant nature, nu féminin et mythologie. Ces sujets décoratifs furent diffusés par des reproductions en bronze, en marbre ou en porcelaine de Sèvres.
Artiste devenu officiel, , il fut couronné par le grand prix de sculpture de l’Exposition universelle de 1900. Après la Grande Guerre, utilisant un nouveau matériau, le ciment armé, Alfred Boucher réalisa encore, à la fin de sa vie, les monuments aux morts de Nogent-sur-Seine (1920), et d’Aix-les-Bains (1922). Fidèle à la ville qui l’avait soutenu dans ses années de formation, il fonda en 1902 le musée de Nogent-sur-Seine (musée Paul Dubois - Alfred Boucher) qui abrite certaines de ses œuvres. Généreux et philanthrope, il créa aussi la même année la cité de la Ruche pour aider les jeunes artistes en faisant aménager pour eux des ateliers dans le quartier du Montparnasse en récupérant un pavillon de l’Exposition universelle.
- La très célèbre Ruche, dans le 14ème arrondissement de Paris.
- Elle fut le refuge et le lieu de création de toute une génération d’artistes.
Il eut enfin un rôle de formateur de la jeune génération et encouragea les talents de Laure Coutan, Louis Maurel ou de Camille Claudel.
Dans son célèbre guide, Bertrand Beyen enterre Alfred Boucher à Bouy-sur-Orvin (sa commune natale), et n’indique dans ce cimetière que l’épouse de ce dernier. C’est une erreur : c’est bien à Nogent que repose le sculpteur, même si la tombe rend effectivement exclusivement hommage à son épouse.
Elle est représentée en bronze sur la tombe. Dans l’un des coins de la composition figure une représentation de la mère de l’artiste.
Son oeuvre funéraire
Artiste officiel, il fut très souvent employé pour le funéraire. De ces tombeaux connus, je citerai [1] :
Au Père Lachaise
La statue en bronze de la tombe Keller (19ème division) (la même exactement orne la tombe Burdeau (65ème division).
Le groupe de trois statues en bronze grandeur nature L’Inspiration, Le Travail, La Petite Boucher, sur la sépulture de Ferdinand Barbedienne (53ème division) [2].
Le buste en bronze de Burdeau (65ème division).
Le beau bas-relief de la tombe d’Albert Carré (89ème division).
Ajoutons encore deux oeuvres dans ce cimetière, mais dont l’une a disparu (buste Bouyer, dans la 35ème division), et l’autre est brisé (buste Audiffred, dans la 28ème division).
- Buste brisé de la tombe Audiffred.
Au cimetière Montparnasse
Le buste en bronze du peintre Eugène Villain (13ème division).
Au cimetière de Passy
On lui attribue la statue représentant Liane Degaby (et pas Jeanne d’Arc !) sur la tombe Laval (13ème division).
En France
au cimetière de Nogent où il repose, il fut également l’auteur de la statue de la tombe Sassot.
Le médaillon Schitz au cimetière de Troyes (10).
il est l’auteur du gisant de la Duchesse de Vicence dans le mausolée familial de la famille Caulaincourt à Caulaincourt (02).
Les statues du mausolée Hériot de La Boissière Ecole (78).
On n’omettra pas de signaler, dans sa ville natale de Bouy-sur-Orvin (10), la chapelle dans laquelle se trouvent plusieurs de ses oeuvres.
[1] Il est toujours prudent de vérifier attentivement les informations du net : on attribue ainsi facilement à Alfred Boucher des monuments funéraires qu’il n’a pas réalisés. C’est ainsi le cas du "Monument Flachat" (il en est bien l’auteur, mais il ne s’agit pas de sa tombe au cimetière Montmartre, dont le buste a été réalisé par Adolphe Mony, mais d’un monument commémoratif dans le XVIIe arrondissement de Paris). Idem pour la statue de Léopold Ollier, que certains sites de piètre qualité situent au Père Lachaise, et qui se trouve en réalité à Lyon. Idem encore pour le gisant de Bartholomé, œuvre de Henri Bouchard (et pas Boucher !). En outre, il existe un autre sculpteur qui œuvra pour le funéraire : Jean Boucher.
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