N’ayant jamais beaucoup aimé Arletty sur le plan humain, ses rancœurs de femme aigrie après-guerre, elle s’en prenait avec fiel à Gabin, lui, homme d’honneur, courageux pendant la période tragique, arrivant à surnager professionnellement alors qu’elle déclinait. En plus ses sympathies persistantes pour le petit milieu « célinien », le petit marigot collabo qui avait fait de Brasillach son idole, célébrée dans des soirées de zombies inconsolables, enfin bref…
Beaucoup d’officiers allemands ont été après-guerre exfiltrés par la voie diplomatiques, envoyés au vert comme consul, voire ambassadeurs sous les cocotiers, ce qui leur permettait de ne pas être reconnus en Europe par leurs éventuelles victimes ; quitte à barboter en Afrique avec des vrais crocodiles ! La légende d’une Allemagne de bons bougres subvertis par une minorité fanatisée a été véhiculée par une RFA boutiquière en pleine reconquête, mais on n’est pas obligé de le croire ! Tant qu’Hitler avait la baraka, le gratin teuton le trouvait p’têt vulgaire mais suivait le mouvement ! Ce n’est qu’à partir de la débâcle qu’ici et là s’est manifestée une certaine contrariété, les carottes étant cuites…
Le grand écrivain Thomas Mann a refusé de finir ses jours en Allemagne, tant cette vieille grosse bonne conscience de l’oublieuse Allemagne renaissante lui semblait obscène ; lui qui pourtant n’était pas un excité vengeur, tout juste un conservateur outré.
Sur un mode plus allègre, on se reportera à deux chefs d’œuvre de Billy Wilder « La Scandaleuse de Berlin » et « Un, Deux, Trois !.. » qui résument ma défiance par rapport à nos amis teutons. Le génial Wilder fait œuvre de géopoliticien avisé et lapidaire. Le juif viennois qu’il était connaissant bien son sujet. Certes, sa mère a fini dans une chambre à gaz, ce qui explique son insistance à moquer l’allemand « obéissant » et poli, mais, bon…
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