PLOURIVO (22) : chapelle de Lancerf
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La chapelle de Lancerf domine la vallée du Trieux. Les plus vieux éléments de construction datent du XIIIe siècle, mais elle fut largement remaniée au fil des siècles. Elle symbolise la victoire d’Alain Barbetorte sur Incon et ses Vikings en 936. La tradition veut que les combattants bretons tués dans cette bataille soient enterrés dans l’enclos de cette chapelle.
Elle abrite les tombeaux de Louis Alexandre Ernest BURE, Comte de LABENNE (1845-1882), un fils naturel de Napoléon III, et de son fils Georges décédé à Paimpol en 1884.
Le futur Napoléon III l’eut durant sa captivité au fort de Ham, avec Alexandrine Vergeot, dite à tort “La belle sabotière” (elle était lingère). Né chez Colette Bure, nourrice du prince Louis Napoléon, il fut confié à Miss Howard, maîtresse du prince-président, et fit ses études à Londres avec son frère Alexandre Louis Eugène (futur comte d’Orx), né en 1843. Après le mariage de sa mère avec Pierre Bure, fils de Colette et trésorier de la cassette de l’empereur, les deux frères furent légitimés le 3 août 1858 par le couple.
En 1863, Alexandre s’engagea dans l’armée du Mexique, contribua à la prise de Puebla et vécut des aventures amoureuses et rocambolesques. Il rentra à Paris en 1870 et supplia son père de le recevoir. Napoléon III n’y consentit pas mais, par décret du 11 janvier 1870, le fit comte de Labenne, titre pris de terres des Landes qu’il avait donné à Walenski en 1858 et récupéré à sa mort. Le comte de Labenne préférait à la sauvage beauté de la forêt landaise son hôtel du n° 370 rue Saint Honoré où il résidait en compagnie de sa femme. Attiré par la Bretagne, il acheta le château de Plourivo, près de Paimpol et fit restaurer à ses frais la chapelle du village par l’architecte Lancerf.
Son épouse fit inhumer en grandes pompes son mari et son fils en 1885 ; ces obsèques grandioses, baptisées ironiquement par la presse locale « retour des cendres », furent célébrées en présence de tout ce que la région comptait encore de nostalgiques de l’Empire. Cette branche « Bonaparte » s’éteignit ainsi. Vendue en 1958 à l’état de ruine, elle fut dépouillée de la grille du tombeau des Comtes de Labenne. Sa rénovation fut entamée en 1959.
L’endroit est charmant et bucolique. Elle était malheureusement fermée lors de mon passage. Une association permet de la visiter sous certaines conditions (4 personnes). Si à l’occasion quelqu’un peut m’envoyer une photo intérieure des tombeaux !...
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