BARROT Odilon (1791-1873)

Père Lachaise - 36ème division
vendredi 11 novembre 2011
par  Philippe Landru

Issu d’une famille de juristes originaire de Toulouse, le premier geste politique de cet avocat fut d’élever une protestation contre le rétablissement de l’Empire en 1815.
Pourtant, la Seconde Restauration, et particulièrement la Terreur blanche, ne tardèrent pas à susciter son désenchantement. Il rallia les rangs de l’opposition et devint bientôt l’un des membres influents du parti libéral. Il se lia avec ses principales figures comme Benjamin Constant, La Fayette, le général Foy et plusieurs des plus célèbres orateurs de l’époque. En 1827, il rejoignit l’association connue sous le nom de « Aide toi, le ciel t’aidera », et en devint le président. Il s’efforça de la maintenir dans les voies d’une opposition pacifique et parlementaire.

Après les ordonnances du 26 juillet 1830, il rejoignit la Garde nationale et prit une part active à la révolution de 1830. Il soutint l’idée d’une monarchie constitutionnelle en faveur du duc d’Orléans, contre les Républicains, dissuadant La Fayette de proclamer la République. Avec le maréchal Maison et Auguste de Schonen, il est l’un des trois commissaires choisis par Louis-Philippe pour accompagner Charles X hors de France. À son retour, il fut nommé préfet de la Seine mais fut révoqué en 1831.

Député de l’Eure à partir de 1830, il fut un des déçus de la monarchie de Juillet. Il fut l’un des principaux actionnaires du journal d’opposition Le Siècle, lancé en 1836. Après avoir soutenu les les deux ministères Thiers en 1836 et 1840, il lutta avec force contre le ministère Molé, qu’il réussit à renverser au bout de deux ans. Partisan de la réforme électorale, il fut en 1847 l’un des organisateurs de la célèbre « campagne des banquets » pour la réforme électorale, qui contribua à provoquer la révolution de 1848. Il fut ainsi malgré lui l’un des artisans de la chute de la royauté, se cramponnant toujours au programme de 1830 qu’il jugeait avoir été mal appliqué. Le 24 février 1848, appelé trop tardivement à former un ministère, il tenta de soutenir la régence de la duchesse d’Orléans devant la chambre, mais il ne put que constater que le temps était passé pour les demi-mesures. Malgré les sollicitations de Crémieux, il refusa d’entrer dans le Gouvernement provisoire. Le mouvement populaire étant allé jusqu’à la proclamation de la République, que Barrot n’avait pas souhaitée, il s’efforça de l’entourer d’institutions conservatrices. Président du conseil général de l’Aisne et élu par ce département à l’Assemblée constituante, il prit cette fois place à droite. Louis Napoléon Bonaparte venant de prendre ses fonctions de président de la République le nomma chef du gouvernement et ministre de la Justice en décembre 1848. Ses convictions libérales, alors que le prince-président s’orientait déjà vers un pouvoir autoritaire, lui valurent d’être renvoyé en octobre 1849.

Lors du coup d’État de 1851, il fit partie des deux cent vingt députés qui, chassés manu militari du Palais Bourbon, se réunirent à la mairie du Xe arrondissement et essayent d’inculper le Prince-Président de haute trahison avant que la réunion ne soit interrompue par la police qui l’incarcérèrent brièvement à la prison Mazas. Dès lors, n’étant plus une personnalité politique de premier plan sous l’Empire, il fut contraint de se retirer de la vie politique. Il fut élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1870.

Après la chute du Second Empire, Thiers le nomma président du Conseil d’État.

On cherchera en vain ici son père et ses deux frères, qui reposent dans une chapelle familiale de la 35ème division voisine.

Dans sa tombe repose en revanche Guillaume-Xavier LABBEY de POMPIERRES (1751-1831), qui fut député de l’Aisne en 1813. Il fut dans l’opposition et vota la déchéance de l’empereur en 1814. Favorable à une monarchie constitutionnelle, il participa aux évènements de 1830. Il était le père de l’épouse d’Odilon Barrot, d’où leur présence commune dans cette chapelle familiale.


Commentaires

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BARROT Odilon (1791-1873)
mardi 21 avril 2015 à 17h57 - par  Jocelyne DESFOSSES

Son épouse Agathe DESFOSSES (DESFOSSEZ) née le 24 juillet 1803 à La Fère (02) et, décédée le 24/09/1859 à Bougival était la fille de Charles DESFOSSES (DESFOSSEZ) et de Joséphine Marguerite de LABBEY de POMPIERRES et non la fille de Guillaume-Xavier de LABBEY de POMPIERRES comme indiqué dans votre article.