MAISONS-ALFORT (94) : cimetière
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Le cimetière de Maisons-Alfort, dans un cadre désespérément plat et peu arboré, offre un paysage urbain caractéristique des cimetières banlieusards, où l’alignement horizontal des tombeaux et empilement vertical des immeubles se répondent.
Curiosités
Même si l’on est pas un adorateur des « marchands ambulants », des « armes à feu » ou des « portables », on reste perplexe devant l’arrêté liberticide placardé devant l’entrée du cimetière !
Peu d’oeuvres d’art dans ce cimetière, hormis quelques médaillons de bronze.
On remarque une proportion importante de tombes de forains, signalées par des plaques rappelant leur ancienne activité.
Le chef d’oeuvre du cimetière est un petit bijoux de précision ornementale : la tombe Berne-Bernard, qui rend hommage à André Bernard, tombé à 22 ans sur le front en 1914, présente un décor en céramique subtil composé de baïonnettes et fusils disposés en forme de croix et portant des drapeaux. Sont représentés également la musette, le bonnet d’un régiment de l’armée d’Afrique, un obus... L’ensemble fut réalisé par l’ entrepreneur Boussard et les céramistes Dugue et Theis, de Vitry-le-François.
Un monument aux morts commémorant les victimes du siège de Paris de 1870-1871.
Célébrités : les incontournables...
Aucune
... mais aussi
Jean-Pierre BISSON (1944-1995) : acteur et metteur en scène, il obtint son premier rôle au cinéma dans Elise ou la vraie vie (1970) de Michel Drach. Il consacra les années 1970 au théâtre, puis tenta une nouvelle carrière au cinéma dans les années 1980. A la fois désinvolte et inquiétant, il excella dans les compositions de personnages troubles. Il dirigea le centre dramatique de Nice de 1975 à 1978. Il mourut prématurément d’une crise cardiaque.
Amédée CHENAL (1852-1919) : ouvrier de profession, il devint maire de la commune en 1896 puis député de la Seine de 1909 à 1914. Il siégea avec les radicaux socialistes.
La soprano française Marthe CHENAL (Louise Anthelmine Cheval : 1881- 1947), qui remporta en 1905 le premier prix de chant et le premier prix d’Opéra du Conservatoire National de Musique. Elle débuta au Palais Garnier en 1906, et connut un grand succès. Dès les premiers de la Grande Guerre, elle fut ovationnée dans son interprétation de « La Marseillaise » et devint au cours de la guerre l’incarnation vivante de l’hymne national. Elle l’interpréta le 11 novembre du balcon de l’Opéra face au peuple de Paris en présence de Georges Clemenceau (son épitaphe précise d’ailleurs qu’elle « fut la Marseillaise de 1914-1918 »). Elle fut ensuite la diva des Années Folles, se faisant remarquer par l’excentricité de son comportement et la liberté de ses moeurs.
Le journaliste et photographe Ildefonse ROUSSET (1817-1878) qui après avoir travaillé pour Jules Hetzel, devint le fondateur et le directeur du National : son tombeau, réalisé par le sculpteur J. Guerlain en 1879, est une structure de naos à 6 colonnes abritant le buste du défunt.
Merci à Nicolas Badin pour les photos Amédée Chenal et JP Bisson.
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