CORNEAU Alain (1943-2010)
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Musicien de formation, Alain Corneau devint stagiaire sur des films puis assistant de Costa-Gavras en 1970 sur L’Aveu. Il y rencontra Yves Montand, qu’il dirigea en 1976 dans Police Python 357, inspiré du film américain Dirty Harry et témoin des débuts du réalisateur dans la veine du film policier. Sa carrière décolla véritablement grâce au remarqué Série noire, sorti en 1979, aux dialogues écrits par l’écrivain Georges Perec, et dont Marie Trintignant et Patrick Dewaere tenaient les rôles principaux.
Alain Corneau s’essaya ensuite à des films plus ambitieux dans les années 80, dirigeant notamment Philippe Noiret, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve dans Fort Saganne en 1984, à l’époque le film le plus cher de l’Hexagone. La consécration de son œuvre fut Tous les matins du monde, en 1992. L’histoire d’un violiste au XVIIe siècle, avec Gérard et Guillaume Depardieu, connut un grand succès populaire et reçut le César du meilleur film.
Après des comédies et d’autres films à gros budgets dans les années 1990 qui ne connurent pas forcément le succès escompté, Alain Corneau se recentra ensuite sur des réalisations plus personnelles. Il continua à puiser dans la littérature et dans les nouvelles générations d’acteurs français, s’attachant plus particulièrement à Sylvie Testud, qu’il fit jouer en 2003 dans Stupeur et tremblements (adaptation d’un roman d’Amélie Nothomb) et dans Les Mots bleus, en 2005.
Son dernier film, Crime d’amour, venait de sortir sur les écrans lorsqu’il succomba au cancer.
Compagnon de Nadine Trintignant, c’est assez naturellement qu’il repose dans le même caveau que sa belle-fille, la comédienne Marie Trintignant. Ses obsèques, qui réunirent en particulier un très grand nombre de réalisateurs français, fut l’occasion insolite pour les habitués du cimetière d’entendre jouer du jazz sur un vrai piano à queue apporté ici pour la circonstance. Jordi Savall, en souvenir de Tous les matins du monde, joua également plusieurs airs de Marin Marais à la viole de gambe. Ces obsèques furent également marquées par le malaise de Georges Kiejman, avocat qui représentait la famille de Marie Trintignant dans le procès de Bertrand Cantat.
Son identité est déjà indiquée, à coté de celle de Marie Trintignant, sur la tombe. Sur leur plaque épitaphe figure une phrase de Percy Shelley.
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