Copernic inhumé en Pologne, 467 ans après sa mort
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L’astronome Nicolas Copernic dont les restes ont été identifiés récemment, a été enterré à nouveau, samedi 22 mai, à la cathédrale de Frombork dans le nord de la Pologne, au lendemain du 467e anniversaire de sa mort.
Lors d’une cérémonie religieuse, le cercueil de Copernic a été à nouveau enfoui sous le sol de la cathédrale construite au XIVe siècle, au pied d’une tombe neuve en granit noire frappée d’une représentation d’un modèle du système solaire. Copernic élabora la théorie héliocentrique, qui fait état du double mouvement des planètes, sur elles-mêmes et autour du Soleil.
Dans un discours, l’archevêque Jozef Zycinski a déploré les « excès de zèle de défenseurs autoproclamés de l’Eglise ». Il a rappelé, dans ce contexte, la condamnation en 1616 par le pape Paul V de l’œuvre de l’astronome, considérée à l’époque comme contraire aux Ecritures. Copernic et ses disciples ont été depuis réhabilités par le Vatican.
Le grand astronome, mathématicien, économiste, médecin et chanoine à Frombork fut enterré dans la cathédrale en 1543, l’année de sa mort, mais aucune indication du lieu exact de son inhumation n’a été laissé. Il est mort peu connu dans son pays et son enterrement anonyme n’était pas lié à des accusations d’hérésie. De fait, son principal traité De la révolution des sphères célestes" a été publié à la fin de sa vie et il a seulement reçu copie de l’ouvrage le jour de sa mort. Depuis deux siècles, des chercheurs polonais, français et allemands ont en vain tenté d’identifier sa tombe.
En 2005, l’archéologue Jerzy Gassowski, professeur à l’Institut d’anthropologie et d’archéologie de Pultusk, a réussi à le faire et a conduit à l’identification des restes du savant, en coopération avec des chercheurs suédois d’Uppsala. L’ADN des dents et des os correspondait avec celui de cheveux retrouvés dans l’un de ses livres, ce qui a conduit les scientifiques à en conclure que, selon toute probabilité, ils avaient finalement retrouvé la dépouille de Nicolas Copernic. La découverte du crâne de l’astronome a permis de reconstituer virtuellement le visage de l’homme mort à 70 ans, dont l’oeuvre fut à l’origine du bouleversement scientifique du XVIIe siècle.
Cette cérémonie intervient quelque 18 ans après la réhabilitation de l’astronome italien Galilée par le Vatican. Ce dernier avait été persécuté durant l’Inquisition pour avoir développé la révolution copernicienne.
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