BLEUSTEIN-BLANCHET Marcel (Marcel Bleustein : 1906-1996)
par
Autodidacte, fils d’un négociant juif en meubles à Enghien-les-Bains, il se lança rapidement dans la publicité pour fonder Publicis en 1926. Il composa le nom de son agence à partir du mot « Publicité » et du dernier chiffre de sa date de naissance, le six. Talentueux, il imagina de nombreux slogans dont on voit encore parfois les traces aujourd’hui, comme « Dubo, Dubon, Dubonnet » ou « Du pain, du vin, du Boursin ».
En 1935, Marcel Bleustein acheta la station de radio privée Radio LL qu’il rebaptisa Radio Cité. Il introduisit en France le premier journal parlé et permit à Édith Piaf, amenée par Jacques Canetti, alors directeur artistique de la station, de chanter à la radio pour la première fois de sa carrière. C’est aussi l’homme qui inventa les slogans chantés pour la radio. La station conféra à Marcel Bleustein un pouvoir considérable.
Durant la guerre, il participa à la Résistance sous le pseudonyme de Blanchet (qu’il conserva par la suite). À l’arrivée des Allemands à Paris en juin 1940, il perdit Publicis et Radio Cité, déclarées « entreprises juives » par les autorités d’occupation. Il parvint après 1945 à récupérer sa clientèle. Grâce à lui, la publicité devient une profession respectée. Il fut aussi le premier à lancer en France le concept des drugstores à l’américaine en 1957, dont subsiste le drugstore Publicis sur les Champs-Élysées à Paris. À partir des années 1970, Publicis devient international, puis mondial.
Il repose avec son épouse, Sophie Vaillant (1916-1999), petite-fille du communard Edouard Vaillant. Avec elle, il eut trois enfants, dont la philosophe Elisabeth Badinter.
Commentaires