BERTHELOT Marcellin (1827-1907)
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Chimiste, essayiste, historien des sciences et homme politique français, ce curieux s’épanouit à l’époque du positivisme triomphant considérant que la science pouvait tout expliquer. Il débuta vraiment ses recherches dans le laboratoire privé de Théophile-Jules Pelouze, où il pouvait expérimenter à sa guise. Il entra au collège de France comme préparateur d’Antoine-Jérôme Balard, son ancien maître, en 1851.
Comme plusieurs autres chimistes de son temps, Berthelot débuta ses recherches sur des composés organiques de nature assez complexe. Il obtint son doctorat en 1854 grâce à sa thèse sur la structure et la synthèse des graisses et sur les combinaisons du glycérol avec les acides. Berthelot a fait sur les synthèses beaucoup de recherches fructueuses. Mais le domaine de ses intérêts était extrêmement large : il fut ainsi l’auteur d’études historiques sur les alchimistes du Moyen Âge.
Ses recherches portèrent particulièrement sur la thermochimie, le principe de combustion et la saponification des corps gras.
Il fut professeur à l’École supérieure de pharmacie en 1859, professeur de chimie organique au Collège de France en 1865, une chaire que l’on créa à son intention. Il fut inspecteur général de l’enseignement supérieur en 1876. Membre de plusieurs académies (médecine, sciences), il exerça aussi des fonctions politiques : il fut ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts de 1886 à 1887, puis reçut le portefeuille des Affaires étrangères entre 1895 et 1896.
La mort de Marcellin Berthelot est assez particulière : il avait maintes fois répété qu’il ne souhaitait pas survivre à son épouse Sophie Niaudet, malade et, en effet, quelques minutes après la disparition de celle-ci, le 18 mars 1907, il s’éteignit lui-même.Son jubilé scientifique fut célébré solennellement. Désireux d’honorer le grand homme, mais prenant acte des circonstances de sa disparition, le gouvernement, qui décida le transfert des cendres de Marcellin Berthelot au Panthéon, estima logique de ne pas le séparer de sa femme, qui fut inhumée avec lui : c’est donc la première femme entrée au Panthéon. Pour cette occasion, Clemenceau, toujours caustique, aurait déclaré : « Ci-gît Marcellin Berthelot. C’est la seule place qu’il n’ait jamais sollicitée ».
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