TAIN-L’HERMITAGE (26) : cimetière
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Les amateurs de vin connaissent tous le nom de ce village de la vallée du Rhône, et il est vrai que c’est sur fond de vignobles que s’ouvre le cimetière. Dès l’entrée, une grosse chapelle fait face au tombeau de famille des Jaboulet Vercherre, grands propriétaires viticoles de la ville.
Ses allées courtes possèdent quelques tombes anciennes. La seule personnalité du lieu a sa tombe contre le mur du fond : il s’agit du dramaturge Marc Gilbert SAUVAJON (1909-1985). En tant que scénariste, il fut l’auteur, des années 40 aux années 80, d’un très grand nombre de films et de pièces de théâtre : on peut ainsi citer les versions de Michel Strogoff (avec Curd Jurgens), et surtout la pièce de Boulevard 13 à table qui connaît toujours régulièrement un grand succès. En tant que réalisateur, il fit essentiellement tourner Maurice Chevalier (le Roi, Ma Pomme...).
Il fut en outre rédacteur en chef du quotidien Sud-Est et le fondateur du journal Valence-Républicain.
L‘ancêtre de Carla Bruni est enterré à Tain-l’Hermitage
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Comme beaucoup, elle ne connaît sans doute Tain-l’Hermitage qu’au travers de ses vins. De mémoire de Tainois d’ailleurs, elle n’a encore jamais mis les pieds dans la cité de l’Hermitage. Carla Bruni-Sarkozy y a pourtant une part de son histoire personnelle. La tombe de son arrière grand-père, Gilbert, vient d’être découverte dans le cimetière municipal de Tain-l’Hermitage. Le bisaïeul était un député socialiste
Et ce grâce à la perspicacité d’un passionné d’histoire, ancien cadre de Chapoutier, Jacques Desbost qui raconte : « À la Toussaint, je suis venu voir la tombe de mes parents, celle d’amis aussi. Puis je me suis un peu promené dans le cimetière. Et j’ai vu ce caveau. Mais cela intéresse-t-il du monde ? » ajoute modestement le généalogiste. Il vient simplement de remonter l’ascendance de la première Dame de France au travers de ce petit caveau sans fard, ni entretien d’ailleurs, des vitraux de Saint-Matthieu et Saint-Marc l’éclairant à peine.
Gilbert Planche (1866-1924)y est donc enterré depuis 1924. C’est pourtant dans les Hautes-Alpes que sa notoriété s’est faite. Il fut député-maire... socialiste de L’Argentière-la-Bessée.
En vue sur l’échiquier politique - « il faisait des promesses pendant la campagne électorale et n’en tenait absolument aucune ensuite », souligne sans arrière-pensée le conservateur du musée de L’Argentière -, Gilbert Planche fut aussi un industriel ingénieux qui a donné naissance à l’usine hydro-électrique juchée sur la Durance.
À Tain, ses grandes bacchantes noires se firent plus discrètes. Il y passa pourtant l’essentiel de sa vie. On le retrouve tout juste dans un acte de vente de sa maison (voir ci-contre), celle où son père Étienne Planche, époux de Jeanne-Marie Moussé, vécut. Gilbert Planche se maria lui en 1891 avec Valérie Monnet, qui lui donna sa fille Renée. C’est elle qui traversa les Alpes et rencontra l’ingénieur des chemins de fer italien, Carlo Borini. Et de leur union naîtra Marisa, la mère de Carla et de Valérie Bruni-Tedeschi... La boucle est bouclée ou presque.
Demeure une question : l’épouse du Président de la République viendra-t-elle à Tain-l’Hermitage sur le chemin de ses ancêtres ?
Par un courrier qui partira dans les prochains jours, le maire de la commune, Gilbert Bouchet, compte bien interroger la première Dame de France. La chanteuse pourrait ne pas rester insensible : de son arrière grand-père, elle conserve une empreinte irrémédiable. Son deuxième prénom, Gilberta.
[1] Article de Ledauphine.com du 07 novembre 2010
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